Signature de Louis Broqueville, sieur d'Endardé.

Signature de Louis Broqueville, sieur d’Endardé.

Dans les notes historiques de mon oncle André de Broqueville, Louis un de nos ancêtres est né du premier mariage de son père avec Jacquette de Bousquier. Ainsi Louis de Broqueville, sieur d’Endardé a continué la filiation jusqu’à nous. Il est l’arrière-arrière-grand-père de Stanislas, premier Broqueville a faire souche en Belgique. Ces notes historiques ont été précédées par un essai généalogique sur la famille publiée en 1915 (1).

Or plusieurs éléments sont intrigants. Ainsi, l’on ne connaît pas la date de naissance de Louis, ni du reste celle de deux de ses frères, Jean et Dominique. Les trois enfants seraient probablement nés en dehors de Monfort.

Tout s’éclaire à présent après avoir retrouver divers actes dont l’acte de décès de Louis prouvant qu’il est bien le fils de Jean et de Brigitte de Cotignon (second mariage) et non de Jacquette de Bousquier (premier mariage).

Pour y voir plus clair voici un extrait de la généalogie (vision indentée) tel quel est après correction :

genealogie

Nous faisons trois constats à propos de Jaquette de Bousquiers :
– Jaquette de Bousquier se marie avec Jean, seigneur d’Endardé, le 21 janvier 1651 (acte de mariage très peu lisible ci-dessous)

4598-acte_mariage

– Elle décède le 18 décembre 1652 après 21 mois de mariage. (voir acte de décès ci-dessous)

Acte de décès de Jaquette de Bousquier

(ref 4488 : « Le 18 décembre 1652 a été inhumée dans la chapelle de  St Michel dite de Saint Jean Dame Jaquette de Bousquier femme de Jean Broqueville, seigneur d’Endardé »

– Est-il possible, pour une femme, d’enfanter trois enfants en si peu de temps ? La réponse est non sauf si elle a des jumeaux voire des triplés. Physiologiquement une femme ne peut enfanter que tous les 240 jours. En comptant 9 mois de grossesse plus 240 jours, nous aurons un enfant (ou des jumeaux ou des triplés) sur cette période (17 mois) sur sa courte vie de femme mariée. Voilà donc une première raison de croire que Jaquette de Bousquiers n’est pas la mère des trois enfants.

– Nous n’avons pas les dates de naissance des trois enfants de Jacquette de Bousquier. On pourrait se dire qu’ils sont nés ailleurs qu’à Monfort. C’est possible, Jacquette est monfortoise puisqu’elle se marie à la paroisse Saint-Clément et que son père la dote de terres monfortoises. (Voir ci-dessous).

Extrait du cadastre où l'on voit les terres apportée par jacquette de Bousquier, en dot, à Monsieur de Broqueville.

Par ailleurs nous avons retrouvé aussi l’acte de décès de Louis Broqueville-Endardé. Cet acte est très intéressant car il montre sa date de naissance probable. (Voir ci-dessous ref 5954). Légende : « Le 24 février 1745 est décédé Monsieur Louis Broqueville, seigneur d’Endardé âgé d’environ quatre-vingt-cinq ans muni des sacrements. Son corps a été enseveli dans la chapelle de Saint Jean. Présent Bertrand Cabasroque, Jean Baptiste Druilhet vicaire signé par moy qui en a fait l’office. »

24 février 1745 - Acte de décès de Louis Broqueville, sieur d'Endardé.

Cet acte de décès nous montre qu’il a environ 85 ans. Cela nous permet de déterminer sa date de naissance aux environs de 1660 soit 8 ans après la mort de Jaquette de Bousquiers, ce qui nous fait dire qu’il est bien le fils de Brigitte Marie de Cotignon. Il n’est pas né à Monfort  car nous possédons les copies des registres paroissiaux de Monfort de 1646 à 1664.

Il s’agira aussi de chercher de ce coté-là aussi pour les deux autres frères de Louis, Jean et Dominique où aucune trace de leur naissance ne se trouve dans ces registres qui couvrent la période de leur naissance théorique. Par ailleurs, Ce Dominique a-t-il vraiment existé si ce n’est qu’il pourrait s’agir du même que celui né en 1663, fils de Brigitte de Cotignon ? En l’état de nos connaissances, on ne peut pas dire si Jacquette a eu des enfants.

Une dernière preuve, l’acte de décès de Brigitte Marie de Cotignon voir ci-dessous : ref : 4092). Légende : « L’an 1697, le 25 juin est décédée Damoiselle Brigitte de Cotignon femme au seigneur d’Endardé âgée de 70 ans après avoir reçu les sacrements mortuaires et son corps inhumé dans l’église en la chapelle Saint Jean le 16 du même mois présent le sieur d’Endardé, marié, le sieur de Bigourdas, curé de Cadeilhan fils et le sieur d’Endardé, autre fils »

Acte de décès de Brigitte de Cotignon.

Dans cet acte de décès, il y a deux sieurs d’Endardé. Le mari et le fils. Le fils est bien Louis comme on peut le constater dans divers actes où Louis signe même « d’Endardé » sans y mettre son nom.

5886-seigneur endarde

Pourquoi nos deux prédécesseurs se sont-il trompés d’épouses ? Très probablement parce qu’ils n’avaient pas assez d’éléments en main pour en arriver à cette conclusion. La mairie de Monfort avait caché une partie des archives juste avant la première guerre mondiale. C’est en faisant des travaux dans les années soixante que l’on a retrouvé une partie des archives qui, malheureusement ont parfois été fort abîmées par le temps, les rongeurs, l’humidité.

Voilà donc une petite partie de notre histoire qui est rétablie. Il reste encore à comprendre pourquoi les Broqueville qui avaient comme armes « d’azur au bouton d’or, cantonné en chef d’une étoile d’argent » ont pris dès le mariage de Jean avec Brigitte de Cotignon celles de cette famille qui n’était pas éteinte !

Géry de Broqueville

(1)  Et non le 20 septembre 1650 comme il est écrit dans les notes historiques de la famille de Broqueville (page 20).

(3)  Référence 2766 qui correspond au Terrier (cadastre) des biens terres de Monfort de 1647-1665. Grâce au fait qu’il y est inscrit que M. de Bousquier est beau-père de Jean Broqueville-Endardé, on peut dater ce texte de 1651.

(4)  Deux essais généalogiques existent actuellement : Celui de Ludovic Mazeret qui en a publié un en 1915 dans le Bulletin généalogique et archéologique du Gers suivi par celui d’André de Broqueville qui l’a publié sous forme de feuillets en 1930 et réédité et augmentée en 1985 par l’Association de la famille sous la supervision de Thierry de Broqueville. Une correction de la généalogie a été réalisée par Thierry en 1995 lors de ses travaux qui lui ont permis de sortir une chronique intitulée « Les Broqueville au XIXe siècle », page 207.

Note :  Pour rester en phase avec les registres paroissiaux de l’époque et la manière d’écrire les noms, je garde le nom sans la particule avec le nom de la branche accolé au patronyme d’origine.