Le rameau Broqueville en question

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En un article, nous allons aborder la description d’un rameau Broqueville qui se situe  à cheval entre la fin du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle avec un testament pivot qui est celui de Joseph Broqueville écrit le 21 avril 1600 (1). Nous abordons aussi celui de Catherine de Manas daté du 1er mai 1600 (2) et celui de Jehan Montangié daté du 29 juin 1626 (3).

Joseph a colloqué ses filles en mariage

Joseph a colloqué ses filles en mariage

Dans le testament de Joseph, on trouve une belle description du rameau. Ainsi l’on voit que Joseph a eu de sa femme Anne Brigitte Delau (4) trois filles et trois fils légitimes et naturels. Ses trois filles sont « Marguerite, Jeanne et Mathieue, lesquelles il a colloqué en mariage ladite Marguerite avec Jean Montangier, ladite Jeanne avec François Saliné de Beaumont et ladite Mathieue avec Jean Lasserre du Lande de Guniz (?)« . Les trois fils sont l’aîné Jean, Pierre et Bernard. Nous n’avons pas le nom des épouses de ses trois fils s’étant tous mariés plus tard.

Une particularité du testament est qu’il donne 25 sols, à chacune de ses filles, payable un an après son décès par ses trois héritiers mâles tandis qu’il donne et lègue tous ses biens à ses trois fils à part égales. Il conditionne quand même son héritage en poussant ses fils à prendre légitime épouse et ainsi avoir une descendance de préférence masculine. Il va jusqu’à donner quelques consignes dans le cas où la descendance est uniquement féminine, ce qui selon le testament de Jehan Montangier sera le cas. Un codicille qui a été barré soit au moment de l’écriture du testament, soit plus tard, signifiant que Jean l’aîné aura une part légèrement plus grande par le don d’une terre d’une concade 14 places situé dans la juridiction de Sainte-Gemme et qu’il a acquise de maître Mathieu Sabathier notaire et de Marie Gariépuy sa mère, en remerciement de l’assistance qu’il a toujours faite envers son père.

Joseph cite aussi dans son testament deux de ses petites filles, Marie et Marguerite, filles naturelles et légitimes de son fils Jean dont il lègue 5 livres à chacune si elle se marie. Cette somme est à prendre par ses trois fils héritiers sur les biens du testateur comme, du reste aussi des sommes pour des descendants de certains de ses frères. Un paragraphe difficile à lire nous donne encore quelques indications précieuses.

Il donne « à Jean Broqueville son fils aîné il prendra la charge de tutelle d’autre Jean Broqueville fils d’Antoine mon frère décédé » et autre Jean Broqueville mon autre frère ?? de Jean son fils sont reliquaires de rien auquel Jean fils dudit feu Antoine« .  Ce texte difficilement compréhensible donne quand même quelques indications supplémentaires quand à la composition de ce rameau. Il sera donc très difficile de distinguer parmi les cousins qui est Jean puisque nous avons Jean fils d’Antoine, Jean fils de Jean et Jean fils de Joseph, ce dernier ayant encore un fils appelé Jean. Et tous ces cousins ont un grand-père prénommé Jean (Pey). Pour différencier ces Jean, le fils de Joseph est aussi appelé Jean dit Janotet.

Le testament de Catherine de Manas nous apporte aussi quelques éclairages dans ce rameau qui va hériter de leur cousin issu germain qu’est Guillaume Saluste du Bartas qui a épousé Catherine de Manas. Cette dernière rédige son testament le 1er mai 1600. Elle y cite « Jean fils de autre Jean Broqueville comme tuteur d’autre Jean Broqueville fils et hoir à feu Antoine Broqueville dudit Monfort ». Des papiers de famille indique qu’Antoine et Jean, les deux frères de Joseph et donc les fils de Jehan (Pey) Broqueville se sont montrés ingrats ont quitté le foyer familial et n’ont rien reçut en héritage.

Visiblement, Joseph, Catherine de Manas et Jehan Montangier ont montré de la pitié pour les descendants des deux frères et ont transmis quelques sommes d’argent. Jean fils de Jean s’est marié avec Jeanne Dat (5). A son décès en 1648 il est dit brassier (6).

Puisque nous citons Jehan Montangier, nous abordons maintenant  son testament. Ce dernier reconnaît être l’époux de Marguerite Broqueville fille de Joseph (7) et avoir reçu la dot de 600 livres payée une première fois par Joseph (200 livres) et ensuite par Jean et Bernard Broqueville (400 livres) les deux frères de Marguerite. En outre Marguerite avait reçue aussi deux terres située à En Gillot et une terre située à En Gauthé et l’une aussi à En Sernin. Comme Jehan et Marguerite Montangié n’ont pas eu d’enfants, Jehan Montangié donne en usufruit à sa femme ses diverses terres.

Leurs héritiers sont désignés dans le testament comme étant Dominique Dabrin (son neveu), Dominique Montangier neveu et filleul de Jehan, Domengue Montangier (probablement sa soeur), Peyronne et Marie Labaule fille de cette dernière, Isaac Montangier un autre neveu, Marguerite de Molange femme du sieur Dabrin.

Jehan Montangié lègue des sommes d'argent à ses nièces sous condition de mariage

Jehan Montangié lègue des sommes d’argent à ses nièces sous condition de mariage

Il lègue à Jean dit Janotet Broqueville (fils de Joseph) une terre de 28 places et une autre terre au lieu-dit En Pouton. Il lègue aussi une pièce de vigne lieu dit A Ramat constituant une concade et demi confronté avec vigne dudit Broqueville et chemin publique à Jean Broqueville fils d’Antoine et en fin de compte «  lègue et donne à Jeanne Broqueville fille de feu Pierre Broqueville et à Mathieue de Broqueville fille de janotet et à Marguerite Broqueville fille de Bernard (8) à chacune d’icelle la somme de 12 livres  et payable par ses héritiers lorsqu’elles se marieront » (9)

Le notaire Lauzéro semble être le notaire de prédilection de ce rameau. D’autres documents sont encore à déchiffrer. Nous ne manquerons pas de continuer l’étude de ce rameau qui semble être beaucoup plus riche en descendance qu’on ne le pense.

Mais incontestablement, nous sommes face à un problème de taille, puisque nous avons un Jehan dit Janotet fils de Joseph, petit-fils de Jehan que nous avons découvert ci-dessus et à la génération suivante un Janotet fils de Joseph, petit-fils de Jehan ! Et le pire c’est que ces deux Janotet ont une signature parfaitement similaire. C’est l’énigme que je suis en train d’examiner. Sont-ils les mêmes personnages ? Sont-ils effectivement différents ? Une analyse minutieuse de leurs signatures pourraient peut-être apporter un éclairage. Cela fera, bien évidemment, l’objet d’un futur article quand j’aurai mieux cerné la question.

Géry de Broqueville

(1) Testament du sieur Joseph Broqueville marchand habitant de la ville de Monfort – Notaire Lauzéro, ADG-3E8843 (folio 113), ref : 13174-13180.
(2) Testament de demoiselle Catherine de Manas veuve à feu monsieur du Bartas, noble Henry du Bousquet fils de Bernard, Sieur Pierre du Bousquet, Jean et autre Jean Broqueville tuteur d’autre Jean Broqueville, Anthoine Peraro Jean de Gariépuy docteur es-droit, François Vignaux et jean Gariépuy – Notaire Lauzéro, ADG-3E8843, ref :13199-13203.
(3) Minute du testament de Jean Montangier reçu par Milet notaire de Saint-Antonin le 29 juin 1626 – (Ref :10152)
(4) Delau ou Delam ou encore de Lam.
(5) Jean Broqueville a épousé Jeanne Dat. On le voit dans un document de 1605 (ref PM 11850) où l’on voit dans la marge qu’il est appelé par jean Broqueville marguillier à payer la rente annuelle de 3 livres 17 sous 6 deniers avec Jeanne Dat son épouse. Voir article.
(6) Registre paroissial (ref : 4465)
(7) Marguerite est dite fille de Jean de la branche bourgeoise marié à Péronne Treilhe par Ludovic Mazeret. On voit ici qu’il n’en est rien.
(8) On connaît le nom de son épouse par le pacte de mariage d’entre Bernard Broqueville marchand de Monfort et Barthélémie d’Espiau du 29 décembre 1602. De ce fait l’on sait que, bien que Joseph son père ait fait son testament en 1600, il est décédé après cette date. Au bas de ce pacte de mariage se trouve 5 signatures de Broqueville. L’analyse de celles-ci risquent de nous révéler d’autres surprises. Nous constatons que le notaire Lauzéro est le notaire de ce rameau. D’autres textes sont encore à déchiffrer. Nous ne manquerons pas d’en faire une synthèse dans un avenir proche.
(9) Il est à remarquer que bon nombre de legs sont conditionnés à des mariages futures qu’à l’heure actuelle nous ne connaissons pas.