Lorsque le prince Léopold, fils unique de Léopold II, décède à l’âge de 10 ans, le frère du Souverain devient l’héritier de la Couronne. Hélas, le prince Philippe décède en 1905. Son fils aîné, Baudouin, ayant succombé en 1891, c’est son frère Albert, qui devient l’héritier du trône. Le jeune Albert, qui s’intéresse énormément à la science et à la technique, voyage beaucoup. Il se marie avec Élisabeth, duchesse en Bavière, le 2 octobre 1900 à Munich. De ce marriage naîtront trois enfants : Léopold en 1901, Charles en 1903 et Marie-José en 1906.

Le peuple éprouve énormément de sympathie pour Albert et Élisabeth, qui mènent une vie simple, sans grand apparat. Le 23 décembre 1909, la foule présente à Bruxelles réserve un accueil particulièrement chaleureux au nouveau Roi. Albert Ier est le premier souverain à prêter serment en français et en néerlandais.

En Europe, la tension augmente. Les pays concluent des alliances et fourbissent leurs armes. En 1913, le roi Albert se rend en Allemagne et en France pour insister sur la neutralité de la Belgique et pour affirmer que, si nécessaire, celle-ci se défendra. Il ratifie également la loi sur le service militaire obligatoire. Cette mesure fait passer l’Armée de 180.000 à 340.000 hommes.

En 1914, la Grande Guerre éclate. Le 2 août, l’Allemagne lance un ultimatum à la Belgique : elle réclame le libre passage de ses troupes, faute de quoi la Belgique sera considérée comme ennemie. Albert Ier refuse et le 4 août, l’armée allemande nous envahit. Après une lutte acharnée à Liège et à Anvers, l’armée belge se retranche derrière l’Yser, le 15 octobre. Elle y résistera quatre années.

Le Roi, resté à la tête de l’Armée, visite régulièrement le front pour encourager ses hommes. La Reine s’occupe essentiellement des enfants sans foyer et des soldats blessés. Le 11 novembre 1918, les belligerents signent enfin un armistice. Après quelques années difficiles, le pays se redresse, faisant place à une période de prospérité. Le commerce international se développe et en 1928, la Belgique est même la neuvième puissance économique mondiale. Le paysage politique de l’après-guerre se caractérise par une plus grande importance des partis. Le suffrage universel entraîne une augmentation du nombre d’électeurs et de nouveaux partis voient le jour, comme le parti communiste. La plupart des gouvernements de l’entre-deux guerres sont des gouvernements d’unité nationale : catholiques, libéraux et socialistes.

Le Roi encourage la création du Fonds national de la Recherche scientifique afin de relancer l’industrie. Sous son règne, les grands travaux se succèdent : le canal Anvers-Liège, qui portera son nom, l’écluse du Kruisschans dans le port d’Anvers, les tunnels sous l’Escaut, le palais des Beaux-arts de Bruxelles… Entretemps, la Reine se consacre à l’art : elle crée la Fondation égyptologique, la Chapelle musicale et la Fondation médicale Reine Élisabeth.

Le matin du 18 février 1934, la Belgique apprend par la radio la mort tragique d’Albert Ier, survenue la veille à Marche-les-Dames alors qu’il s’adonnait à son sport favori, l’alpinisme.