Chapelle Notre-Dame de Bon-Encontre (Agen).

Chapelle Notre-Dame de Bon-Encontre (Agen).

En rangeant des pdf chargés sur le site Internet de la Bibliothèque Nationale de France (Gallica), je tombe sur un livre racontant les miracles de Notre-Dame de Bon-Encontre. Assez interloqué par cette redécouverte, j’essaie de me rappeler la raison de ce téléchargement. Je ne charge jamais un texte s’il n’y a pas une bonne raison.

Je me résous donc à lire le livre, certes en diagonale pour tomber à la page 139 au nom que je cherchais. J’avais complètement oublié que j’avais ce texte probablement dérouté par une autre découverte dans des archives se trouvant sur mon disque dur. Dans ce texte non signé,  on peut y lire ceci :

« En 1634, une guérison remarquable excita une vive attention. Ce fut celle de noble Pierre de Bousquier, sieur de Gardebois. Une fièvre ardente et continue l’avait réduit à une telle extrémité, qu’il n’avait plus d’autres forces que celle de la frénésie, qui d’ordinaire accompagne ce mal, peut donner à un corps languissant. Bientôt on ne conserva plus aucun espoir. Demoiselle Marie de Moulères, voisine et amie de la famille, et que la charité retenait souvent auprès du lit du malade, le recommanda à la sainte Vierge. Elle promit pour lui, qu’il visiterait la chapelle de Bon-Encontre, ferait dire la messe en l’honneur de Marie, et y communierait en actions de grâce. « Ses lèvres, dit l’ancien historien, avait à peine achevé de prononcer ce vœux que le malade, passant d’une extrémité à l’autre, sans aucun milieu, crut se réveiller d’un sommeil, et qu’une si violente maladie n’avait été qu’un songe. Enfin cette guérison parut si pleine de merveilles, que le sieur Charles de Mauvaisin , médecin, de la religion prétendue réformée, se sentit même forcé de confesser que la dureté de son esprit pour la créance des miracles était contrainte de céder à ses expériences, et que la sainte Vierge n’était pas si impuissante, ni son fils si jaloux, que ses ministres lui avaient voulu souvent persuader. Toutes lesquelles choses le sieur de Bousquier jura et déclara être très véritables, devant l’autel de la mère de Dieu, en présence de messire Louis de Caillavet, prêtre, chanoine du Mas-Agenais, maître Guillaume de Caillavet, procureur juridictionnel d’Aubiac, Jean Goustaut, maître-maçon de Lectoure, qui signèrent sa déposition, attestée par demoiselle de Moulères, qui voulut l’accompagner en son pèlerinage, le 16 juin 1634. » (1)

Ainsi donc Pierre de Bousquier a été sauvé par la Vierge marie (2) en 1634, ne m’est évidemment point inconnu puisque je le rencontre assez souvent chez différents notaire de Monfort. Il est écuyer, il possède plusieurs terres à Bajonette et Monfort dont celle de Gardebois. Il décède entre entre juillet 1640 et mai 1641. Il se marie le 24 juin 1631 par contrat avec Anne-Marie de Longpuy, chez le notaire Labaule (3). Anne-Marie de Longpuy décède 26 novembre 1651 et est enterrée dans la chapelle Saint-Jean de l’église Saint-Clément de Monfort. De ce mariage naît Jacquette qui se mariera, le 14 janvier 1651,  avec Jean II Broqueville d’Endardé (1630-1705). Fille unique, la dot de Jacquette a été considérable. Se sentant atteinte d’un mal incurable elle teste le 15 décembre 1652 chez le notaire Mazars à Monfort. Trois jours plus tard, elle décède laissant un fils, Jean. Elle décède probablement au moment de l’accouchement. Ce fils  mourra à l’âge de 6 ans. J’ai déjà eu l’occasion d’écrire, en 2009, un texte intitulé « Deux mères pour un fils ? » qui montre la courte vie de Jacquette.

Signature de Pierre de Bousquier en 1630.

Signature de Pierre de Bousquier en 1630.

Pierre de Bousquier semble être né ailleurs qu’à Monfort dans une famille non noble mais il a du recevoir en reconnaissance d’un fait encore inconnu, le titre d’écuyer. En 1631, il épouse (4) Anne-Marie de Longpuy, famille qui semble être bien reconnue dans la région. Le frère d’Anne-Marie s’appelle Jean-Philibert. Il hérite de la seigneurie de Moléon (Mauléon, selon les écritures) ainsi que celle de Bruffaneau. Il est premier écuyer de Monseigneur le duc d’Epernon. Anne-Marie a reçue de sa mère, Gabrielle de Painlevé décédée avant 1640, la somme de 1000 livres (5). C’est à travers les actes notariés que l’on découvre sa date de décès qui se situe entre le 29 août 1644 et le 31 décembre 1646 (6).

On ne connait pas grand chose des actes de Pierre de Bousquier si ce n’est qu’il est un important propriétaire terrien sur les terres de Monfort et Bajonnette. Il a été marguillier du bassin des pauvres de Monfort en 1599 (7) et qu’il a miraculeusement survécut à une maladie grâce à Notre-Dame de Bon-Encontre.

Géry de Broqueville

(1) Notre-Dame de Bon-Encontre, Imprimerie Prosper Noubel, Agen, 1942. Sans nom d’auteur.
(2) Pour découvrir le sujet de Notre-Dame de Bon-Encontre, voir Wikipedia.
(3) Notaire Labaule 1631-1635, AD32 coté 3E8831 (ref : 12603-12605)
(4) Son contrat de mariage reçu par maître Defauwe notaire royal d’Aurillac, le
(5) Nous connaissons toutes ces information grâce à un acte de donation de Gabrielle de Painlevé, femme d’Odder de Longuyon, le 20 août 1631, soit 8 mois après le mariage de sa fille Jacquette de Bousquier avec Jean II Broqueville d’Endardé.
(6) Notamment le notaire Labaule coté aix AD32, 3E8834 (folio 141 vo) (ref : 12963-12965)
(7) Archives de Monfort GG1/35 (réf : 15614-16641)