Visite de Charles de Broqueville, au mileiu avec à sa droite le comte de Lannoy et à sa gauche Louis de Lichtervelde, son secrétaire à Ypres fin 1914.

Visite de Charles de Broqueville, au milieu avec à sa droite le comte de Lannoy et à sa gauche Louis de Lichtervelde, son secrétaire à Ypres fin 1914.

La retraite sur l’Yser et non pas sur la France est une demande de Joffre. Pour lui, il fallait que les belges défendent un minimum de portion de territoire fusse-t-il un lambeau ! Mais ici, le problème du commandement de l’armée belge refaisait surface.

 Le gouvernement belge demande à la France, le 11 octobre la possibilité pour le gouvernement belge de s’exiler en France avec la question de l’extraterritorialité et souveraineté pour la zone occupée par le gouvernement. L’accord parviendra le lendemain et c’est le 13 octobre que le gouvernement Broqueville quitte Ostende pour Le Havre et plus particulièrement Sainte-Adresse.

Broqueville reste à Ostende quelques temps avant d’arriver sur Dunkerque la même journée. Il s’agit pour Broqueville d’organiser la deuxième évacuation de la base de ravitaillement vers Calais. C’est une tâche immense qu’il a fallu réaliser à nouveau. (Haag p.280) Nous en reparlerons de ce long épisode de reconstruction de l’armée belge, sujet fort peu connu et malheureusement très peu documenté.

 En tout cas, Le Roi et Broqueville ont en tout point marqué leur unité de vue durant l’évacuation de l’armée de Anvers à Ostende et d’Ostende sur l’Yser pour enfin prendre position sur l’Yser et ainsi figé la ligne de front à travers la célèbre bataille de l’Yser. Ils montraient d’autant plus une unité de vue alors que les demandes répétitives de Joffre était de pousser le Roi à démissionner de son rôle de commandant de l’armée pour le transmettre à Wilemens le chef d’état-major qui, lui-même, devait se retrouver sous les ordres de Joffre.

Avec le recul, ces décisions ont été très sage. L’armée belge aurait été à la merci des décisions terribles que les généraux français et anglais ont parfois prises en envoyant des dizaines de milliers de soldats à la mort sans aucun gain de territoire ou si peu. Cette boucherie sanglante a été évitée par cette décision de ne pas mettre l’armée belge sous les ordres du G.Q.G. des Alliés.

Géry de Broqueville