Toujours à la recherche de traces de notre famille, je me suis demandé si certains membres de cette famille n’avait pas épousé la religion protestante au XVIIe siècle. En effet, certains Broqueville disparaissent de Monfort au moment des guerres de religion, sans laisser aucune trace. Ainsi, Mauvezin est la ville qui se déclarait ouvertement protestante et qui était la plus proche de Monfort. J’ai écrit à la mairie de Mauvezin. Voici la réponse que j’ai reçue, l’année dernière.
Monsieur,

Le secrétaire de Mairie m’a transmis votre demande de renseignements dès mon retour de Paris. Les recherches ont été longtemps infructueuses et pourtant… la famille Broqueville ne nous est pas inconnue. Elle fait partie de l’histoire du Fezensaguet et de l’histoire de Monfort.

Le livre rédigé par Jean Morisse (édité à Condom par les imprimeries de Gascogne en 1995) nous est précieux. On y découvre maints faits, événements et documents intéressants pour notre association.

A la mairie j’ai consulté les registres d’Etat civil très anciens, protestants de 1570 à 1684 (Révocation de l’Edit de Nantes). Je n’y ai trouvé aucune trace de baptême, mariage ou décès d’un membre de votre famille qui aurait pu devenir membre de la communauté protestante de Mauvezin (et alentours).

J’ai fait des recherches dans le livre : « Le protestantisme dans la vicomté de Feznsaguet » (1) écrit par Jean-Philip de Barjeau (le grand-père de mon mari). Il retrace l’histoire de Mauvezin, de quelques villages et églises protestantes au moment des guerres de religion jusqu’en 1800. Mention est faite de la famille de JOSEPH ARNAUD BROQUEVILLE (2) résidant à… Monfort. Il y a eut aussi, Guillaume Saluste du Barthas fils aîné de François et de Bertrande de Broqueville. E, 1601, il n’y avait plus quatre familles protestantes dans cette ville de Monfort.

Par ailleurs, l’installation de vos ancêtres à LA PEYRADE et SALPINSON (2) au XIXe siècle m’intrigua. Nous connaissons bien ces deux propriétés voisines car elles étaient citées dans le testaments de Domenge LACOSTES de BARJEAU, le 17 juin 1594, dont descend la famille de mon mari. Il désigne trois héritiers mâles léguant à Isaac, le fils aîné, le domaine du COUREAU (notre propriété actuelle en indivision) et le COLOMERAS, toutes deux à Mauvezin. Aux deux autres, il laisse le SALLEPINSON, la PEYRADE et les terres de LAMOTHE. A la révocation de l’Edit de Nantes, Jean de LACOSTES de BARJEAU, protestant comme toute la famille, seigneur du SALLEPINSON et de LA PEYRADE passa en Angleterre avec ses 4 fils. Ses terres furent confisquées. Les deux filles restées à la maison furent enfermées dans un couvent. Denis fut mariée d’office au sieur MIRAMONT d’AIGNAN et sa soeur au Sieur FARIE, sieur de TOURNON. Louis XIV, par lettres patentes de 1705, leur fit « don » de ces propriété. Denise n’abjurera que trois mois avant sa mort à 80 ans, en 1749. Un de ses neveux, M. FARIE du SALPINSON, lieutenant de cavalerie, mourut au Salpinson le 10 juin 1776 âgé d’environ 58-59 ans et fut enterré au bois de la-dite maison.

Le 6 juin 1814, mademoiselle Jeanne FARIE (la soeur du précédent), du SALPINSON est décédée dans sa maison, âgée de 80 années et 4 mois. Elle était née le 6 janvier 1724. Quelques pages plus loin, on peut y lire : « Le 14 février 1817, Madame de BROQUEVILLE de la famille DELHERM DE SAINT-SAUVY (4) est décédée au SALPINSON âgée d’environ 60 ans ».

Je suis allée hier, en Mairie, vérifier ces renseignements et vous adresse ci-joint, une photocopie de la page du livre de « Necrologie de Barjeau » et du registre de l’Etat civil. Les Broqueville ont du s’installer au SALPINSON peu après 1804.

Ursule de Lherm de Larcène (1752-1817)

Ursule est née le 16 octobre 1752 à Puycasquier et est décédée au Salpinson dans le canton de Mauvezin, le 15 février 1817. Elle s’était unie le 27 octobre 1778 à Jean-Joseph-Bernard de Broqueville de la branche des  Endardé. Ursule est donc l’arrière-grand-mère de Stanislas qui a fait souche en Belgique.

Le père d’Ursule s’appelait François né à Saint-Sauvy en 1731 et s’était marié avec Louise-Placide d’Abadie, le 10 mars 1752. François eu pour père Louis (1699-1774) qui avait épousé Françoise de Relajat.

Nous ne savons pas grand-chose de la famille Lherm de Larcène qui peut aussi s’écrire Delherm de Larcène. Le patronyme originel devait être d’ailleurs Delherm. Cette famille est originaire de Saint-Sauvy (sud de Mauvezin), bastide érigée comme Monfort le long de l’Arratz.

Les Lherm de Larcène sont une branche des Lherm de Saint-Sauvy. François, le père d’Ursule a reçu en 1768 ses preuves de noblesse (5). Son acte de mariage se trouve aux archives de Puycasquier (6).

Ci-dessous les deux documents dont l’un relate le décès d’Ursule de Lherm de Saint-Sauvy, l’autre étant l’acte de décès dans le registre paroissial

Géry de Broqueville

(1) 3ième édition, 2004.
(2) Ce Joseph Arnaud Broqueville est actuellement non identifié dans les archives de Monfort.
(3) SALPINSON fut baptisée VALPINSON au XXe siècle.
(4) Ursule Victoire Delherm de Larcène est née le lundi 16 octobre 1752 à Puycasquier et est décédée le 15 février 1817 à Mauvezin. Elle est la fille de François (+1731) et de Louise-Placide d’Abadie.
(5) Archive départementale de Lot et Garonne – Fonds Dubois) sous la cote 5J337.
(6) Archives départementales du Gers à Auch, table des mariages période 1738-1753, relevé par Dominique Trouette en 2002.

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