On ne connaît pas la date de naissance de Jean II. Il est fils de Jean Ier et de Marie de Busquet.  Ludovic Mazeret fixe la date de son décès au 8 mars 1667. En 1639, il est élu premier consul et il le sera encore pour les années 1658,  1659 et 1665. Il est qualifié plusieurs fois de noble, et de sieur d’Empiroy et de Larroque.

En 1648, il signe un acte du notaire Labaule à Monfort (réf :8541) Dans l’acte suivant il signe aussi un acte contre Dominique Sentis. Les deux actes sont cotés aux ADG-3E8835. Dans le pacte de mariage qui va l’unir à Marguerite Dulaur, le 19 septembre 1648, on voit qu’il est déjà annoncé comme noble, titre qui était assez rarement employé par la famille jusqu’alors. Tout au long de sa vie, on verra qu’il sera qualifié de noble comme le 26 juillet 1656, lors du baptême de Bernarde Castaigne dont deux de ses enfants sont parrain et marraine (réf : 4567).

Jean va épouser Marguerite Dulaur qui est issue d’une famille d’avocat, de juge, de conseillers et de magistrat du parlement de Toulouse. Elle semble bien dans ses papiers et par quelques mariages avec la noblesse locale, cette famille a obtenu une position envieuse. Cela semble normal de signer ce pacte de mariage au château de Marsac (photo ci-dessus). Parmi les personnes présentes pour cet événement, on y voit Dame Marguerite de Montesquiou et de Marsac. En plus d’être Dame de Marsac, elle est aussi dame de Devèze, de la Barthe et autres places (1). Elle est veuve (2) de Messire Benjamin d’Astarac et de Marestaing, décédé le 23 mars 1623. Elle est la dernière du nom Montesquiou-Marsac. A sa mort, le château de Marsac va ainsi entrer dans la maison d’Astarac.

Ce qui m’intrigue aussi est que dans le texte une dame de Penas qui est dite Paule d’Astarac de Fontarailhes donne 1000 livres pour la dot de Marguerite Dulaur. Quel est le lien de parenté entre cette dernière et la dame de Penas ? Cela reste encore un mystère d’autant que Paule d’Astarac est la fille de Benjamin et de Marguerite de Montesquiou. En regardant sa généalogie je ne trouve pas de liens de parenté entre les Montesquiou ou les Astarac et les Dulaur. Peut-être que Marguerite de Montesquiou est la marraine de Marguerite Dulaur, portant toutes les deux le même prénom ?

Dans cet acte on découvre aussi la sœur de Marguerite Dulaur qui est jaquette. Cette dernière est l’épouse de noble Germain de Saluste, seigneur de Canet et de Combirac. Ce dernier est un habitant de Monfort. Il est seigneur de la terre noble de Canet qui porte toujours ce nom et est situé au nord de Monfort. A l’heure actuelle, je n’ai pas pu accrocher ce Germain comme parent de Guillaume Saluste du Bartas dont la mère est Bertrande Broqueville.

Jean II de Broqueville-Empiroy  est parrain de Jean-François Broqueville-Endardé petit fils de Jean Ier Broqueville-Endardé et de Françoise de Saint-Arroman. C’est ce dernier qui accompagne l’accompagne dans le château de Marsac pour assister à la signature du pacte de mariage avec Marguerite Dulaur. C’est grâce au répertoire des signatures que je peux identifier le personnage. Il est présenté comme le sieur Jean Broqueville, bourgeois de la ville de Monfort. Cette qualification ne donne aucune indication sur la personne, et une fois de plus, c’est la signature qui sauve la situation. Il est à remarquer que les Endardé attendront l’extinction de la branche aînée des Empiroy pour reprendre la qualité de noble, bien qu’ils n’y ont pas droit.

De son mariage, Jean II a eu 5 enfants : Pierre, Vital, Germain, Marie et Thérèse. Sa descendance est expliquée ici.

Le 9 avril 1665, Jehan a passé contrat pour l’installation des religieuses de l’abbaye de Fontevrault pour occuper l’un des deux couvents de Monfort (3). En 1667, ses terres sont décrites mais il est déjà décédé à l’époque. (4)

Ci-dessous, je présente le texte intégral du pacte de mariage tel qu’il a été écrit en 1648 par le notaire Labaule. Ce texte peut se trouver  aux Archives départementales du Gers à Auch sous la cote 3E8835.

« Au nom de Dieu soit fait sachant tous présents et avenir que  aujourd’hui 19e jours de septembre 1648 dans le château de Marsac en Lomagne sénéchaussée de Lectoure régnant Louis par la grâce de Dieu roi de France et de Navarre par devant moi notaire royal soussigné les témoins bas nommés

constitués en leur personne noble Jean de Broqueville sieur d’Empiroy du sieur Jean Broqueville bourgeois à La ville de Monfort d’un coté et Demoiselle Marguerite Dulaur ; demoiselle Jeanne Françoise de Jumieux  femme à monsieur maître  Jean Dulaur  conseiller et Magistrat au présidial en la sénéchaussée de Toulouse ; Demoiselle Jacquette Dulaur femme à noble Germain de Saluste seigneur de Canet et Combirac tant de son chef que en qualité de procuratrice dudit sieur Dulaur son père, comme de la procuration a fait apparaître retenue par Briques notaire de Toulouse le 5 septembre dernier ; Dame Marguerite de Montesquieu et de …. veuve de messire Benjamin d’Astarac et de Marestaing, vicomte de Cohortois, seigneur de Fontarrailhes et autres places, sénéchal et gouverneur de l’Armagnac et Dame Paule d’Astarac de Fontarrailhes Dame des Penas Rue et autre place, Comtesse de Bigorre par engagement, veuve de feu de messire de Boussorts maréchal de camps et armées de sa majesté, gouverneur et lieutenant général de la ville de Philibourg et terres adjacentes, d’autre.

Lesquels de leur bon gré et bonne volonté ont fait et arrêté les pactes de mariages suivants et premièrement a été arrêté que le dit sieur d’Empiroy prendra pour femme et légitime épouse la dite demoiselle Marguerite et ycelle demoiselle Dulaur sa sœur a promis de licence de la dite damoiselle Jeanne-Françoise de Jumieux sa mère et de ladite Jaquette Dulaur sa sœur, faisant pour le dit Dulaur son père pour mari et légitime époux le dit sieur d’Empiroy lequel mariage sera solennisé en la sainte église catholique apostolique romaine quand l’une des partie requerra l’autre.

Et pour suportation des charges dudit présent mariage, la dite demoiselle de Jumieux a donné à la dite  fille après son décès la somme de 500 livres sans intérêt. comme aussi la dite demoiselle Jaquette Dulaur au nom de son dit père la somme de 1500 livres payables après le décès dudit sieur Dulaur aussi sans intérêt et outre ce la dit damoiselle Jaguette Dulaur en faveur du dit mariage donne à sa dite soeur la somme de 400 livres payable la veille des noces.

Comme aussi ladite Dame de Fontarailhes donne aussi en contemplation du présent mariage à la dite future épouse la somme de 600 livres et à prendre sur le dit sieur Dulaur la dite demoiselle Jeanne-Françoise de Jumieux mère de ladite Marguerite Dulaur, en déduction et en tant moins de plus grande somme en laquelle le dit sieur Dulaur et … de Jumieux lui demeurent débiteurs et redevables en qualité d’héritiers de demoiselle Marie de Catel mère dudit sieur Dulaur laquelle somme ladite dame de Fontarailhes a cédé et cède aux dits mariés, laquelle cession la dite demoiselle de Jumieux y celle présents et accepte et promis de payer aux dits mariés la veille de leurs noces.

Comme aussi en faveur et contemplation dudit présent mariage, ladite dame des Penas a donné à la dite future épouse la somme de 1000 livres  et que le dit futur époux ycelle prises et reçues en pistoles, piastres, demi-piastres, coing d’Espagne et autre bonne monnaie comptée et nombrée en vue et présence de moi dit notaire et témoins par le sieur d’Empiroy emboursée (illisible 3 mots) et la dite somme a reconnu et assigné sur tous et chacun ses biens, meubles et immeubles présents et avenirs avec l’augment et du teirs denier les deux faisant trois et les trois faisant le tout et de même promet de reconnaître le restant des dites sommes aussi sur tous et chacun ces biens même qu’ils les a avec l’augment d’ycelle.

Convenu que le sieur futur époux fait donation de la moitié de tous et chacun ses biens présents et avenir à un des enfants mâles qui naitront dudit mariage d’entre ledit futur époux et épouse ; se réservant la nomination et ou on n’en nommerait le premiers des dits enfants qui se trouvera en vie au temps de son décès, et ou il n’aurait d’enfants mâle à l’une des filles du dit mariage par la même nomination.

Pacte accordé qu’en cas de pré-décès de ladite future épouse, le dit futur époux aura la jouissance de la dite constitution dotale, comme aussi en cas de précédés dudit futur époux la dite futures épouses sera nourrie et entretenue sur les biens dudit futur époux suivant la portée et la faculté d’yceux vivant « individuellement » et jusqu’à savoir… la dot et augment.

Et aux fins que les présents pactes ayant plus grande valeur et fermeté les dites parties ont voulu et consente qu’ils soient inscrits et enregistrés et requis la cour de monsieur le Sénéchal de Lectoure et autres cours ou besoin sera ; et pour requérir la dite infirmation et a ycelle consentir les dites parties ont fait et constitué tout avocat et procureur postulants en dite cours, promettant avoir pour agréable tout ce que sera fait et consenti ne les révoquer ainsi les approuver et relever indemnes.

Et pour l’observation des présents pactes toutes parties, chacune en ce que leur touche ont promis de tenir bien meuble et immeubles présents et avenirs même et par après, ladite demoiselle Jacquette Dulaur en ladite qualité de procuratrice de M. Dulaur son père aussi tous et chacun les biens dudit sieur Dulaur, lesquels ont soumis aux rigueurs de la justice renonçant à toute renonciation à ce dessus contraire et ainsi l’ont promis et juré sur les saints évangiles de Dieu. Présents noble Guillaume de Peros, sieur de Carialh et Bertrand Quinzac maître chirurgien de Monfort habitant soussignés avec les parties et noble Pierre d’Arbian, sieur de Poupas aussi soussignés et moi, (Les signatures suivent ci-dessous, cliquez sur la photo pour y découvrir les signatures. » (Texte en pdf, en cliquant ici – 11,5 Mb)

Signatures des deux Broqueville et de Marguerite Dulaur

Signatures des deux Broqueville et de Marguerite Dulaur

 

Géry de Broqueville

(1) Louis Moreri, La grand dictionnaire historique, Paris, 1732, page 104.
(2) La date de son mariage est le 11 janvier 1596. Elle décèdera après 27 avril 1657.
(3) Jean Morisse, Monfort, Bastide du Fezensaguet, Auch, 1995, page 160.
(4) Cadastre des terres de Monfort en 1667. Archives municipales de Monfort ((Ref : 2818)