Dans un acte de reconnaissance des droits féodaux de la terre de Canet (1), une petite partie de l’histoire de cette terre noble existante encore actuellement à Monfort montrent l’étendue du terroir mais aussi donne le nom de ses différents propriétaires.

Ainsi le texte commence ainsi : « En suivant les reconnaissances féodales faites par les habitants et terres tenants au terroir de Canet situé dans la juridiction et consulat de Monfort en Fezensaguet, sénéchaussée d’Armagnac confrontant du soleil levant avec le canal de l’Arratz de midi avec le chemin allant du moulin des Armitas audit Monfort, le ruisseau de saint-Blaise, les réaux de la Comme du passan de Capdemail s’y mettant et le fossé qui fait la séparation avec le fief du roi, le chemin des litanies, ledit chemin tirant dudit moulin au pont de la Domenge sur le canal de l’Orbe qui fait séparation du terroir avec le terroir de Combirac (2), de couchant et septentrion ledit canal de l’Orbe et autres confrontation à noble Joseph d’Adhémar, seigneur de Cranssac et Baubens, seigneur de Canet. » On a ainsi l’étendue de la terre de Canet en janvier 1696.

  • résultat de l’hommage rendu au comte d’Armagnac par noble Audet de Montaut, vivant seigneur dudit Canet et reconnaissance à lui faites par les tenanciers et emphytéote au mois de septembre et novembre de l’an 1409 retenues par feu maître Jean Bousquier notaire dudit Monfort,
  • Autres reconnaissances du mois de février de l’an 1446 retenus par feu maître Quinot Galuc notaire de Saint-Clar,
  • Autre reconnaissance de l’an 1559 retenue par feu maître Géraud Lafargue notaire dudit Monfort en faveur de noble Antoine de Perdone vivant seigneur dudit terroir de Canet.
  • Autre reconnaissance de l’an 1625 retenu par feu maître Jean Lauzéro notaire dudit Monfort en faveur de maître Germain de Saluste, seigneur du terroir de Canet,
  • Autre reconnaissance de l’an 1634 et 1646 retenue par feu maître Pierre Mazars notaire en faveur dudit seigneur (Joseph d’Adhémar, seigneur de Cranssac et Baubens).

La personne qui habite dans la maison de Canet est Marie de Limoges veuve de veuve de noble François de Bonnefond de Fieux, seigneur de Campaigne. Elle possède au total 51 concades et des poussières sur la totalité du terroir de Canet.

De nos jours on aurait depuis longtemps indexé la somme d’argent que la demoiselle de Limoges devait au sieur Joseph d’Adhémar pour les droits féodaux. Ici on se réfère aux prix payés sous les anciens propriétaires des droits c’est-à-dire les Saluste. Marie de Limoges s’engage à s’acquitter de la somme 3 livres 16 sols et 6 deniers par concade et de donner en plus une belle paire de poules bien grasses le jour de la Toussaint en plus le droit de dîme des grains qui se recueilleront à raison d’une gerbe et demi par banquière composée de 34 gerbes et enfin le droit de dîme de la vendanges de la vigne à raison de 10 semals de vendanges, en guise de paiement de l’ensemble des droits féodaux.

Voilà donc une belle description de la terre noble de Canet. Les habitants de ce lieu actuellement sont loin de se douter que bon nombre de leur possesseur étaient des personnages illustres, en leurs temps.

Ma famille n’a jamais habité en ce lieu. L’unique intérêt est de l’ordre de la connaissance locale d’un lieu-dit existant encore actuellement. (3)

Géry de Broqueville


(1) Notaire Jean-François Marcassus coté 3E8872 aux Archives départementales du Gers (24469-24473).
(2) Combirac se trouve donc en bordure de la terre de Canet. Ce  sont les Saluste qui sont à la fois seigneur de Canet et de Combirac.
(3) j’ai photographié d’autres reconnaissances des terres féodales. Bien m’en a pris puisque dans l’une d’elle je constate que Jacques Broqueville est déjà décédé au 31 janvier 1696. Cette toute petite information n’a d’importance que pour ma famille. Je peux donc mieux cerner le moment de sa disparition, entre 1694 et 1695 ! (24474)