C’est par l’acte du 13 mars 1731, chez notaire Marcassus que l’on connait la date du testament de demoiselle de Solaville et son contenu. On sait alors qu’elle est décédée à cette date. montre qu’elle est en réalité décédée en 1731 puisqu’on ouvre son testament. Ce qui est étrange, c’est que c’est à la demande du fils aîné, « Jean-Baptiste de Broqueville sieur du Coloumé, chevalier de l’ordre militaire de Saint-Louis, capitaine au régiment d’Orléans infanterie habitant dudit Monfort qui a dit qu’il a trouvé ce jourd’huy le testament clos de feue demoiselle Mairie de Solaville, sa mère à qui il est fait son départ pour aller joindre son régiment à cause de ce nous à requis vouloir faire l’ouverture du testament dos cacheté d’un cachet emprunté en cire rouge avec son fil blanc que ledit sieur comparant m’a remis en présence des témoins bas nommés (…)« . Or Louis Broqueville sieur d’Endardé est encore en vie et est actif en tout cas jusqu’en 1738 en étant premier consul de Monfort. Jean-Baptiste bien que l’aîné a repris des terre de Colomé ou Coulomé et signe cet acte de cette manière.

Le testament de demoiselle Marie de Solaville est daté du 20 février 1728 et donne un préambule assez important montrant à quel point la religion était omniprésente et que la foi n’était pas suffisante et qu’il fallait passer devant notaire pour bien attester que l’on est un bon catholique, comme si Dieu allait être sensible à la formulation inscrite noir sur blanc dans un acte notarié. « … Je , demoiselle Marie de Solaville épouse du sieur Louis Broqueville sieur d’Endardé habitante de la ville sachant la certitude de la mort ?? ?? de l’heure d’icelle me trouvant dans mon lit malade néanmoins libre de mon bon sens, mémoire et entendement, voulant disposer de mes biens soit fait et ordonné mon dernier testament clos de mes dernières volontés disposition comme ?? j’ai fait le signe de la croix sur mon corps ayant recommandé mon âme à Dieu afin qu’il lui plaise m’accorder la rémission de mes péchés par le mérite de la mort par son fils adorable Jésus Christ à la glorieuse vierge Marie, à tous les saint et saintes du paradis de vouloir intercéder pour la divine majesté qu’a quelque mon âme aura fait séparation de mon corps de vouloir la recevoir dans son saint paradis , Je déclare vouloir être ensevelie dans la sépulture que le sieur d’Endardé mon époux a dans l’église de Monfort, pour faire mes honneurs funèbres, prier pour le repos de mon âme le jour de mon enterrement je le laisse à la disposition de mon époux ; je déclare que je veux qu’il soit employé la somme de 20 livres en messe de requiem pour prier Dieu pour le repos de mon âme pendant l’année de mon décès et ce par le prêtre que mon héritier nommera à propos payable ladite somme une fois tenu par mon héritier bas nommé. » Ce préambule remplit quand même 3/4 de la première page, pour un testament qui n’en a que deux !

Marie Jeanne de Solaville, fille de Bernard est bien l’épouse de  Louis Broqueville sieur d’Endardé (1662-1745 ) et qu’elle a six enfants du même mari : « Je déclare que de mon mariage avec ledit sieur d’Endardé mon époux ont procréé six enfants durant Jean-Baptiste (1689-1771), Bernard (1690-1780), Alexis (1694-1766), Joseph (1701-1760), Jeanne (1692-1759) et Françoise Broqueville, quatre garçons et deux filles« . En réalité, ce couple a eu plus d’enfants mais, à juste titre, elle ne cite que les enfants encore vivants en 1728.

Pour chacun de ses enfants vivants elle donne des sommes d’argent. Ainsi « Je déclare que ladite Jeanne Broqueville ayant quitté ce monde pour se faire religieuse ?? aux Dames carmélites de Lectoure à laquelle j’ai donné de mon chef pour entrer religieuse la somme de 500 livres moyennant quoi je l’ai faite mon héritière particulière« . « Je donne, lègue et laisse à demoiselle Françoise Broqueville (2) la somme de 700 livres. » Solidarité entre femme oblige et marie de Solaville sait combien les filles sont délaissées dans les héritages. Elle ne laissent que 500 livres à ses trois fils Bernard, Alexis et Joseph qui est une somme irrévocable d’autant qu’ils hériteront de leur père dès que celui-ci décèdera. C’est Jean-Baptiste qui est l’héritier universel de sa mère. C’est ce dernier qui est l’auteur de tous les Broqueville vivant en Belgique.

Pour mémoire, ils ont eu 13 enfants au total dont Jeanne-Claire (1692-1759), Dominique (1693-1693), Cécilia (1696-1700), Catherine-Thérèse (1697-av.1731), Louis-Dominique (1698-av. 1731), Roze (1700-1700), Isabeau (1703-av. 1731) et Marie-Anne (1704- av. 1771) dont on ne connait pas le destin de certains.

Géry de Broqueville


(1) Notaire Marcassus coté 3E8885 aux Archives départementales du Gers à Auch (24550-24551)
(2) Françoise (1700-1784) est mariée avec Jean-François Dabrin (1688-1770). De cet union naîtra une nombreuse descendance encore existante aujourd’hui. Voir l’article sur cette descendance.

Note : les cachets de cire ne donnent aucune indication.