Strasbourg sur la carte de Cassini (1748)

Strasbourg sur la carte de Cassini (1748)

Estienne de Vigier est fils de Jean, sieur de Hourquet, et de Suzanne d’Hélies d’Esparbès (1). Un acte de vente atteste qu’Estienne est présent au service du roi auprès des gentilshommes de l’académie de Strasbourg.

L’académie de Strasbourg est l’ancêtre de l’université actuelle. L’Alsace a été intégré au royaume de France le 29 septembre 1681 quand les troupes du Roi soleil se sont emparés de la ville.  Louis XIV a maintenu les privilèges de l’université. Si Estienne de Vigier était à l’académie de Strasbourg, c’était probablement  pour recevoir une formation et devenir un jour « au service du roi ». Le roi avait d’ailleurs nommé un administrateur  à l’intérieur de l’université pour être bien sûr qu’elle répondait à sa mission première qu’est l’enseignement (2). C’est probablement dans ce cadre que se trouvait le jeune homme (3) qui venait d’avoir 19 ans.

Estienne est présent à Strasbourg au moins depuis le début de l’année 1689 puisqu’il écrit diverses lettres à son père dont l’une est datée du « 16 février dernier ».

C’est une terre située dans la juridiction de Monfort dont un coté borde la rivière de l’Arratz du levant. Le prix de la vente se monte à 144 livres  à raison de 4 livres la place (4). Cette somme il va la trouver chez le sieur Antoine de Lauzéro qui renvoie la question à Dominique Remaurin consul de Monfort. En effet, Antoine Lauzéro (5) a prêté déjà des fortes sommes à la communauté de Monfort, le 13 novembre 1686 (6), pour le rachat de la ville par les habitants lorsque Louis XIV  a voulu se défaire de ses biens en vue du financement de ses guerres (7).

Le sieur de Hourquet ne va pas recevoir cet argent tout de suite et devra attendre le remboursement de la communauté. L’histoire ne dit pas si le jeune Estienne de Vigier a reçu les fonds nécessaires à son incorporation à l’académie de Strasbourg.

Géry de Broqueville

(1) Suzanne d’Hélies d’Esparbès est la fille de Jean-François (+1653) et de Anne de Rey (+1680), dame de La Salle. Cette dernière est la fille d’Estienne et de Marie de Saluste du Bartas. Suzanne est donc le petite fille du poète Guillaume Saluste du Bartas.
(2) Voir plus de détail sur Wikipedia.
(3) Né le 1er mars 1670 au château d’Esparbès (Monfort). parrain Estienne de Vigier et marraine Marie d’Hélies d’Esparbès sa tante. Dans le texte, il est dit qu’il est sieur de Las Bousigue. C’est peut-être le nom d’une seigneurie de la famille de Vigier.
(4) je renvoie le lecteur vers la page consacrée aux explications des mots pour une bonne compréhension du texte.
(5) Antoine Lauzéro DAntraigues (1660-avant 1784) fils de Bertrand (+1674) et de Claire de Ferrat. Il a épousé,  le 15 février 1684, Marie de Faudoas (+ vers 1748), dame de Séguenville, fille de Pierre-Jean (+1673) et de Lucrèce de Roquemaurel.
(6) Cette promesse de remboursement a été reçue par maître Jean marcassus, notaire à Monfort coté aux Archives départementales du Gers à Auch 3E8867. Ce texte présenté ci-dessus est coté 3E8868.
(7) Je renvoie le lecteur au texte suivante qui est paru récemment dans ce blog.