Une moisson formidable

Une moisson formidable

Les AD32, actuellement.

Les AD32, actuellement.

C’est toujours en novembre (sauf exception) qu’ont lieu mes recherches aux Archives départementales du Gers à Auch. Ce bâtiment recèle des trésors insoupçonnés pour moi. La première fois que j’y ai mis les pieds c’était encore le temps où elles se trouvaient au centre de la ville, derrière l’Hôtel de ville. Le premier document scanné remonte à octobre 2004. C’était le temps où les archives n’étaient pas informatisées. J’avais demandé si les archives détenaient des informations sur la famille Broqueville. Parmi leurs très nombreuses fiches en carton, les préposés ne m’ont trouvé qu’un document concernant Blaise et daté de 1614. J’étais assez triste de ce résultat. Mais l’un d’eux m’a accompagné dans mes recherches au début. « Donnez moi le nom d’un notaire que vous avez déjà rencontré dans vos recherche me dit-il » ! Là c’est une porte qui s’est ouverte. Il a pris une date au hasard du notaire Ponsin au XVIe siècle et je suis tombé sur des Broqueville à la pelle ! (suite…)

2011 une année faste…

Je ne sais pas pourquoi j’écris cela maintenant, mais je crois que 2011 sera une année faste en terme d’écriture sur la famille Broqueville. En novembre 2010 je suis parti, comme chaque année, sur les terres de mes ancêtres : Monfort. Bien que j’y retourne chaque année depuis 2001, date de cette mémorable réunion de famille, je ne sais pas pourquoi, mais je crois que je ne me suis jamais autant investit dans la recherche de mes racines que cette fois ! Est-ce parce que mon frère Ferdinand allait débarqué quelques jours plus tard à Carcassonne via un vol lowcost, en provenance de Belgique ? (Son pilote aurait d’ailleurs pu être un membre de sa famille, enfin de notre famille !) (suite…)

Chevreuil et viticulture ou la définition de l’impuissance

Chevreuil et viticulture ou la définition de l’impuissance

Mais que faisaient nos ancêtres vignerons monfortois pour lutter contre les prédateurs de la vigne. Nous l’avons vu dans l’un ou l’autre article, les Broqueville furent des vignerons pratiquant et pas seulement des propriétaires de terres sur lesquels des métayers plantaient des pieds de vigne. La vigne n’était pas exempte d’attaque comme nous en connaissons actuellement. Ils ne devaient pas connaître le mildiou, l’oïdium, le black-rot, par exemple car ce sont des maladies apparues vers le milieu du XIXe siècle… Mais nous ne savons pas encore comment nos ancêtres luttaient contre les prédateurs (1).

Trois descendants des ancêtres Broqueville sont maintenant des vignerons. Ils s’agit bien des animateurs de l’asbl « Vignoble de La Mazelle » sise à Beaumont en Hainaut. Thérèse de Radzitzky et son fils Charles-Albert ont appris les gestes qu’il fallait faire pour éviter  le plus possible les maladies ou la pourriture qui peuvent avoir de vilaines conséquences sur la qualité de la vendange. La bouillie bordelaise est un de ces produits utilisés du reste aussi en viticulture biologique pour lutter contre l’envahissement de ces champignons. A l’heure actuelle, toutes maladies, a son remède qui peut être très efficace. Mais La Mazelle vient de découvrir un autre prédateur, de taille, cette fois : un chevreuil et plus particulièrement une chèvre. Cette espèce animal ne s’intéresse pas aux bourgeons et encore moins aux fleurs de la vigne, sauf « notre » chèvre ! Je dis notre car elle nous donne beaucoup de soucis ! Outre le fait que l’on a tout imaginé pour la retrouver, tout de go, dans notre assiette, elle nous a littéralement fait chuter le moral au point le plus bas ! (suite…)

Et la douleur des mères !

On a parlé, on parle, on parlera. Puis on ne parlera plus. Plus jamais. Plus qu’une infime poussière de faits divers. Plus qu’un relent triste de petites filles affamées. Plus qu’une mémoire grise, une tache de suie, une horreur de l’abîme ou la mémoire se jette toute. Plus qu’une effervescence retombée, une buée…
Et les mères ? A-t-on parlé des mères ? C’est du ressort de l’émotionnel, on  ne peut pas en parler, c’est indécent comme tout ce qui est sentiment vrai,  vécu, de l’insupportable qu’on ne veut pas voir, pas sentir, pas éprouver. On veut du solide, du juridique, on veut des Dutroux, des Nihoul, des noms, des faits nus et bruts, on suppute réseaux ou pas réseaux ? La grande question qui tient en haleine les journalistes du monde entier.  Les notables de ce royaume peut-être, qui sait, une friandise à se mettre sous la dent… mais la douleur des mères, ça ne se vend pas, ça se dissimule, c’est indicible, c’est du domaine du ventre, du resserrement, des sanglots muets, de l’horreur cachée, dérobée, de l’imaginaire horrifié, de l’invention, du délire, de la projection de souffrances enfantines, ces enfants séquestrées, violées, manipulées par de grandes mains, ces petites filles qui appellent leur mère, et les mères savent qu’elles sont appelées, elles voudraient sauter les murs de leur maison, des commissariats, des lenteurs de la police, des incompréhensions, des incrédulités, des haussements d’épaules,  crier « ma petite fille je suis là. » Elles ne peuvent que crier à l’intérieur de leur bouche, de leur ventre, derrière leurs larmes et les pères les consolent. Les pères et les mères supplient d’avoir accès au dossier. Non, secret de l’instruction. Dutroux peut tout voir, tout lire, les victimes non. Cruauté sans pareil dans un monde civilisé. Pas de sentiments. La justice n’est pas affaire de sentiments mais de droit. Le présumé innocent (qui, ici, est coupable, on le sait) a droit à tous les égards. Les mères on s’en moque, assommantes avec leurs questions inlassables : où en êtes-vous dans vos recherches ? Cherchez-vous seulement ? Oui, on cherche et quand on a trouvé, les mères n’ont pas eu le droit de voir le corps sacrifié de leur enfant. Comme si tout à coup cet enfant était devenu étranger, une chose qu’on dérobe, qui n’appartient plus qu’à la justice, de main en main, des légistes jusqu’au tombeau. Les mères qui ont enfanté n’ont plus droit à rien, même pas à porter un dernier regard sur le visage aimé de leur enfant. Les mères souffrent mille morts de la mort de leurs petites filles, par empathie, la chair de leur chair, leur sourire, leurs jeux, leur maladresse, le charme des petites dents de lait. Et elles fondent à l’intérieur. Plus fort que la mort, l’amour maternel suscite, ressuscite, appelle, console, serre entre les bras, couvre de baisers, protège. Amour bafoué par Dutroux, ignoré par Dutroux, enterré sous le désir monstrueux de Dutroux. Amour que la froide Justice, dépourvue d’imagination, néglige, ignore, sans pitié pour les mères.

Bouleversée tu es, comme toutes les femmes du royaume en ce mois de février où, dans l’attente du procès, les médias chaque jour tirent profit de l’horreur. Bouleversée car toi aussi tu as des enfants. Tu sais ce que c’est que de mettre au monde. Dans la douleur. Le corps à corps, l’arrachement de cette petite chose et qui maintenant est partie, partie, partie… Bouleversée, car toi aussi tu as participé à la marche blanche, ce cri de l’éthique fondamentale face à la barbarie.
Comme toutes les femmes du royaume, tu penses aux mères et regardes les enfants  dans les rues et les super marchés gambadant auprès des mères et des pères.  Devant ces enfants si frais, si radieux, si vulnérables et souriants,  si tentants pour les Dutroux de l’ombre, partout on  pense à l’horreur. Car le monstre dans son cachot ne cesse de tirer les ficelles, de changer d’avocats, réclamer les DVD de l’instruction, assigner un ministre en justice, souverain prêtre du mal.  Du fond de sa prison, Dutroux mène la danse, malfaisant et manipulateur. Comme il a manipulé sa femme, cette Martin qui a enfanté, bercé, biberonné ses enfants et laissé mourir de faim deux petites filles. Où était son instinct maternel ? Que ressentait-elle alors qu’elle déposait de la nourriture, qu’elle n’osait ouvrir la porte ? Que craignait-elle ? D’apercevoir les cadavres ? D’entendre des cris ? Plus d’instinct maternel, plus même d’humanité, ratatinée toute sous la peur de Dutroux, un zombie de femme…mais les molosses, oui les molosses, elle les a nourris et peut-être que Julie et Mélissa n’étaient déjà plus dans la cache, enterrées à Sars-la-Buissière, cette femme Martin, cette institutrice,  cette donneuse de leçons, qui a laissé faire tout ça, sans intervenir.  L’envoûtement était-il si total, qu’elle n’était plus qu’une mécanique d’os et de muscles qui allait et venait dans la maison ? Qui n’était plus capable d’éprouver le plus salvateur des sentiments humains, la pitié ?… Si elle avait eu pitié, ne fût-ce qu’un jour, une minute ! Un quart de seconde ! Si elle avait eu le courage, la force de sortir de la maison courir à la police et crier « sauvez deux petites filles et sauvez-moi de Dutroux. » Mais elle n’a pas eu ce courage. Elle n’a pas eu pitié, détruite, anéantie… Personne n’a eu pitié dans cette histoire. L’appât du gain et le désir de chair fraîche envahissent l’entendement, dessèchent le cœur. Où est le cœur de Dutroux ? Dans sa poitrine. Seulement là. Où est la conscience de Dutroux ? Au noir de ses tripes, prisonnière d’une volonté implacable de survie. Plus violent, plus virulent que jamais, le Dutroux incarcéré va s’arranger pour se présenter comme victime. Il prépare sa défense, l’araignée qui a tissé sa toile dans ses caves, ses hangars, ses voitures, vers d’innocentes petites filles, la tisse aujourd’hui, à l’ombre des regards vers les jurés. Les séduire. Distiller dans leur cerveau le venin du mensonge, insinuer, édulcorer, amoindrir, accuser, tourner à son avantage ; qui sait, sourire avec des mots de miel. La Belgique entière, frémit à l’idée de devoir subir, lors du procès, le jeu de séduction du pervers. L’immense toile où vont s’empêtrer les mouches.
Tu appelles ton fils : comment vont tes petites filles ? – Très  bien, elles ont bien travaillé à la maternelle.- Embrasse-les très fort. Embrasse-les pour moi.

Huguette de Broqueville
14 février 2004


Ce texte est paru dans la Revue générale, avril 2004 et dans le Bulletin de famille le même mois.

Je participe, tu facilites

Dans le cadre de mon travail, je suis en relation avec un des partenaires d’Asmae,
l’association Action Jeunesse & Environnement (AJE). Nous avons co-édité un livre qui
capitalise 10 ans d’utilisation d’une approche de travail. Cette approche est la RAP
(Recherche action participative). Nous sommes trois à signer ce document pédagogique : Adorata Uwizeyimana, René Sibomana et moi-même.

La Recherche Action Participative est le résultat d’un long cheminement qui a démarré
en 1985 lors du Forum de Grand-Bassam en Côte d’Ivoire. Les animateurs qui travaillaient
auprès des enfants de la rue s’y sont interrogés sur l’efficacité des méthodes développées
jusque là.

L’enfant était sujet d’études et de solutions diverses. Des foyers ou des centres d’accueil de
jour ou de nuit avaient la perspective de sortir l’enfant de son milieu pour lui offrir un toit,
une éducation et une formation en vue de le réinsérer socialement au sein de sa famille d’origine. Les résultats étaient maigres par rapport aux moyens matériels et humains investis car beaucoup d’enfants quittaient ces lieux, préférant la liberté de la rue.

Action jeunesse environnement a décidé de changer radicalement sa vision sur les enfants
et les jeunes en situation difficile. Il est fini le temps où l’on considèrait les jeunes comme
misérables et qu’il fallait sauver au mépris de leur propre ressource ou aux opportunités
offertes par le milieu. “Je participe, tu facilites” va bien dans le sens de la participation des enfants et des jeunes dans la résolution de leur problème et de la prise en main de leur destin. L ’ a n i m a t e u r change de statut, il devient facilitateur de la démarche. Ainsi nous répondons à l’appel du sommet mondial de l’enfance de New-York qui nous incite à oeuvrer pour un monde digne de l’enfant.
C’est en janvier 1993 que j’ai découvert cette approche formidable qui apporte des solutions
étonnantes à des problèmes que l’on ne crois pas forcément solubles. Le plus étonnant est quand ce sont des enfants analphabètes qui utilisent cette m é t h o d e . Il est même
possible de l’utiliser pour des entreprises en difficulté !

Géry de Broqueville

Disponible à Asmae. Place des Carabiniers 5  à 1030 Bruxelles.
Tél : 02/742.03.01 – mail : gery@asmae.org
franco de port – 210-0157478-02

L’éthymologie du nom

L’éthymologie du nom

Signature de Germain Broqueville

Signature de Germain Broqueville

S’interroger sur l’origine de sa famille, c’est évidemment un acte légitime. Comme l’écrivait si bien Thierry Verhelst, nous avons tous besoin « des racines, pour vivre ». Deux hypothèse s’affrontent actuellement : les origines normande et portugaise. Mais n’y aurait-il pas une troisième hypothèse, tout simplement, être originaire de la région du Sud de la France. Jusqu’à preuve du contraire, personne, dans la famille, n’a mené des recherches concernant le patronyme lui-même. C’est ce que je me suis efforcé de faire. (suite…)