Le 25 janvier 2004, une Roumaine de Bruxelles recevait chez elle le Baron Arthur Haulot, poète et résistant, pour fêter les 90 ans de celui-ci. Quelques personnes présentes ont lu ou dit un hommage. Voici le mien :

Cher Baron
C’est une Comtesse qui vous parle. Mais, sur elle, vous avez le privilège d’être titré pour vos mérites, elle, seulement par naissance ou mariage.
Permettez-moi, Baron, en hommage à vos qualités, vous dire ce poème extrait du roman de la Rose :

Noblesse, c’est cœur bien placé
Car gentillesse de lignée
N’est gentillesse de rien
Si bon cœur ne s’y adjoint.

Et du cœur, et de la fougue, et du courage, tu en as à revendre, cher Arthur !

Lors du joyeux cocktail qui a suivi, j’ai fait la connaissance d’un groupe de Flamands venus de Kasterlee. Ils avaient hébergé dans leur demeure une Chorale que notre hôtesse avait fait venir de Roumanie. J’ai sympathisé avec l’un de ces Néerlandophones. De fil en aiguille on a traversé les rapports linguistiques, le Ministre de Broqueville, Mol, et enfin l’abbaye… Une dame de Kasterlee est venue s’asseoir à mes côtés, m’a demandé à quel Broqueville on devait  le fitspad. «À mes enfants et à moi », ai-je répondu. La rencontre était drôle, mais plus drôle encore lorsque cette dame me dit : « Devinez comment se nomme ce fitspad ? – Non – Ottenpad ! » Patatras, cher Père Otten ! Viendrais-tu nous tourmenter jusque dans nos œuvres pies ? T’approprier en quelque sorte une parcelle du don munificent que nous avons fait à la commune ?  « Pourquoi Ottenpad ? Ai-je demandé – Mon Père  était Jos ( ?) Otten, le cycliste, champion de Flandres, mais la famille de mon père n’a rien à voir avec le Père Otten, a-t-elle ajouté. » Ouf ! J’aime mieux ça. Mais, après tout, ils auraient pu baptiser ce fitspad : Norbertpad, puisque c’était lui le propriétaire enserrant, de surcroît, l’Abdij des Norbertins…
Ensuite cette charmante dame m’a fait comprendre que si les Broqueville pouvaient ouvrir leurs propriétés aux promeneurs, ce serait magnifique… Elle a dû voir une ombre enténébrer mon visage car elle a glissé aussitôt vers la messe de l’abbaye, les places désignées des Broqueville, les tentures… «Quand je vous verrai un dimanche, pourrais-je vous saluer ? – Mais oui, mais oui, chère Madame, avec plaisir…»

Huguette de Broqueville.

Article paru dans le Bulletin de famille en avril 2004.