Ce samedi 11 octobre aura lieu au Palais des Académies (Place Royale) ) Bruxelles, un colloque international sur les écrits de guerre. A ma connaissance, c’est le seul colloque de ces commémoration 2014 qui aborde le sujet. Quoi de plus normal pour l’organisatrice, Huguette de Broqueville qui est écrivaine depuis de très nombreuses années. Elle est présidente du PEN de Belgique francophone et c’est au nom de cette organisation qu’elle invite les personnes intéressées à suivre ce colloque.
Il y a quelques années, Thomas Stauder, professeur à l’Université d’Augsbourg, a contacté Huguette de Broqueville pour lui demander une contribution en lien avec « le journal de la jeune Lydia » dont des extraits avaient été publiés dans une revues française. Thomas Stauder voulait découvrir le regards des populations vis-à-vis des Allemands qui occupaient leur territoire. Un livre (1) en deux tomes est né de cette recherche dont des extraits de « La jeune Lydia ». Cette dernière est un journal écrit par Lydia della Faille de Leverghem, mère d’Huguette de Broqueville.
Huguette de Broqueville s’est mise en tête non seulement de publier l’intégralité du cahier de Lydia écrit entre 1913 et 1914 quand elle avait 15 ans (2), mais d’en faire un colloque avec des historiens et des écrivains de haut vol.
Dessin réalisé par Lydia dans son journal.
Outre Thomas Stauder qui interviendra sur le thème « Les stéréotypes nationaux pendant la Grande Guerre : L’antagonisme entre la France et l’Allemagne vu d’un pays neutre, l’Espagne. », il y aura des intervenants, Fabrice van de Kerchove qui nous parlera de : « Émile Verhaeren et Stefan Zweig : deux écrivains dans la guerre » ; Nicolas Mariot (Paris 1 Panthéon-Sorbonne, chercheur CNRS) qui nous parlera « des lettrés en guerre, écrire dans la tranchée 1914-1918, Appolinaire, Maurice Genevoix, Henri Barbusse, André Kahn » ; Monica Biasolo (Université Erlanger-Nuremberg) apportera son regard sur « deux témoignages de guerre au féminin : Alice Schalek et Stefania Tür« r ; Claude Brulant (Société européenne de Culture (SEC)) avec « Lens Arras pendant la première guerre mondiale » , Laurence van Ypersele (Université Catholique de Louvain) avec « Ecrire face la mort : les dernières lettres de patriotes fusillés par l’occupant 1914-1918 » ; Gislinde Seybert (Université de Hanovre) parlera du livre en deux volumes « Misère de l’héroïsme » ; Sophie de Schaepdrijver (Pennsylvania State University) avec pour thème « Mesurer l’endurance sous l’occupation : les journaux intimes en Belgique occupée en 1914-1918 » ; SAR Maria-Thérésa de Bourbon Parme apportera un éclairage nouveau sur « La problématique de la paix séparée pendant la guerre 1914-1918 » ; Pierre Schoentjes (Gent Universiteit – entretien avec Jacques De Decker.
Ce colloque a reçu le soutien de la Fédération Wallonie Bruxelles et porte le label officiel des commémorations 14-18. Inscription en envoyant un mail à huguette.db@skynet.be.
Je terminerai ce texte en laissant parler Huguette de Broqueville à propos du journal de la jeune Lydia : « J’ai corrigé les fautes d’orthographe, respecté certaines maladresses d’écriture. J’ai également et surtout vérifié la vérité historique des dires de la jeune Lydia. Ce livre est donc une confirmation historique des événements relatés dans son journal. Une autre raison de cette publication : Charles de Broqueville, chef du gouvernement belge en 1914 et ministre de la guerre, était le grand-père de mon mari. Lydia et Charles auraient pu se rencontrer et se sont peut-être rencontrés au cours de leur vie. Aujourd’hui, mes enfants portent en eux leurs gènes unis. Dans la foulée, l’urgence d’un colloque s’est imposée à moi, sur le thème « écrits de guerre » qui réunira dans la réconciliation, entre autres, les deux Allemands et virtuellement Lydia, au Palais des Académies, le 11 octobre 2014« .
Géry de Broqueville
- (1) Thomas Stauder et Gislinde Seybert, Misère de l’héroîsme, Peter Lang Edition, 2014.
- (2) Le journal de la jeune Lydia, préface et annotation de Huguette de Broqueville, Ed. Michel de Maule, Paris, 2014.