Les habitants d’Esparbès

Les habitants d’Esparbès

Lors de mes multiples recherches, j’ai pu retrouver des traces écrites d’habitants du hameau d’Esparbès ainsi que du château. Une fois n’est pas coutume, nous allons remonter dans le temps les possesseurs de cette terre d’Esparbès. Voici donc la succession supposée de la parcelle actuellement cadastrée n°708 à Monfort. Les actuels propriétaires sont les Manzoni qui ont acheté le domaine en 1968 à la famille Hournac. Ces dernier avait acheté cette parcelle en 1937 à M. Labat (1) Nous n’avons aucune autre information pour le début du XXe siècle. (suite…)

Du bon vin à Monfort ?

Du bon vin à Monfort ?

Dans ce blog, le 3 janvier 2010, j’ai fait paraître un article sur l’estimation des biens de louis de Broqueville (1660-1745) sieur d’Endardé qui en 1687 avait épousé Marie de Solaville. Dans l’estimation de ses biens, il était décrit des objets vinaires ainsi que des barriques. Nous  allons détailler ici ces outils qui permettait de faire du vin.

Pour rappel, cette estimation a été effectuée par deux experts nommés par la justice royale de Mauvezin (1) pour départager les quatre enfants de feu Louis de Broqueville (vers 1660-1745) dans la question de l’héritage de ses meubles, effets et terres. Ainsi dans la liste des biens meubles, on y trouvait ceci :

(…)

  • – Plus deux cuves à cuver la vendange estimés 26 livres
  • – Plus un tonneau, un fouloir estimé le tout 22 livres.
  • – Plus 21 barriques estimées 117 livres
  • – Plus 18 Comportes estimé 11 livres (2)
  • – Plus un entonnoir estimé 20 sols
  • – Plus une mesure estimé 30 sols

(…) (suite…)

Bail de vigne au tiers des fruits par le sieur Larroque en faveur de Raymond Giros

Cet articles est publié en vue de la publication dans quelques heures d’un autre article consacré à la production de vin à Monfort.

Le dit jour 1740 à la métairie de Larroque juridiction de Monfort par devant nous notaire et témoins bas nommés fut présent en personne le sieur Joseph Broqueville de Larroque, bourgeois, habitant à la métairie lequel selon son bon gré et libre volonté baille et délaisse à perpétuité et pour toujours a Raymond Giros et les sieurs Alamaric Laffitte habitant de la juridiction de Monfort ici garant et acceptant pièces de trente six places de terres complantées en vigne située dans la juridiction dudit Monfort (illisible) confronté du levant chemin allant de Monfort à Serrempuy midi et couchant terre au sieur de Larroque septentrion vignes de ?? et autres confrontations de plus vraies et meilleures en y apportant (illisible) greffage des accoutumé franches et quitte de toutes dettes ?? ?? sous la redevance de la taille au Roi et les fiefs au seigneur direct dudit Marac payable à l’année par le dit Giros quitte la dite terre des arrangements ?? jusque et inclus la présente année de référencement ledit Larroque annuellement et perpétuelle le tiers de tous les fruits et revenu qui recueilleront à l’année dans ladite vigne sans rien ?? ni ?? lequel tiers de fruit ledit Sieur Larroque prendra dans ladite vigne après qu’ils ont été ramassés par les Giros et après frais au dépens, s’obliger ledit Giros de bien travailler et cultiver ladite vigne, en bon ménage, en père de famille et au cas il la laisserait inculte pendant deux années consécutives il sera permis au Sieur Larroque de la reprendre et d’en disposer avec plaisir et ?? sera même ledit Giros de passer manuelle reconnaissance de ladite vigne aux clauses ci-dessus de 29 en 29 neuf ans avec frais aux dépend et ?? dudit Sieur Larroque et des sieurs Alamaric comme aussi acte connu que ledit Giros se chargera au moyen du présent des titres 36 places de Vigne en ?? terrier dudit Monfort sur lequel elles sont cadastrées ; et moyennant ledit sieur Larroque promet et s’oblige de faire jouir paisiblement ledit Giros de ladite vigne après (illisible) ayant les parties conclue la ?? a la somme de 45 livres l’année prochaine 1744 et pour l’observation de ci-dessus lesdites parties obligent leurs biens.

Suivent les noms des témoins et signatures

Defris Laboureur, Dominique Damasse, huissiers et Jean-François Dabrin, notaire. Joseph Broqueville sieur de Larroque signe aussi. Raymond Giros ne sait pas signé.

texte complet en pdf, cliquez-ici.

Chevreuil et viticulture ou la définition de l’impuissance

Chevreuil et viticulture ou la définition de l’impuissance

Horribilis !

Horribilis ! Un futur sarment dévoré...

Mais que faisaient nos ancêtres vignerons monfortois pour lutter contre les prédateurs de la vigne. Nous l’avons vu dans l’un ou l’autre article, les Broqueville furent des vignerons pratiquant et pas seulement des propriétaires de terres sur lesquels des métayers plantaient des pieds de vigne. La vigne n’était pas exempte d’attaque comme nous en connaissons actuellement. Ils ne devaient pas connaître le mildiou, l’oïdium, le black-rot, par exemple car ce sont des maladies apparues vers le milieu du XIXe siècle… Mais nous ne savons pas encore comment nos ancêtres luttaient contre les prédateurs (1).

Trois descendants des ancêtres Broqueville sont maintenant des vignerons. Ils s’agit bien des animateurs de l’asbl « Vignoble de La Mazelle » sise à Beaumont en Hainaut. Thérèse de Radzitzky et son fils Charles-Albert ont appris les gestes qu’il fallait faire pour éviter  le plus possible les maladies ou la pourriture qui peuvent avoir de vilaines conséquences sur la qualité de la vendange. La bouillie bordelaise est un de ces produits utilisés du reste aussi en viticulture biologique pour lutter contre l’envahissement de ces champignons. A l’heure actuelle, toutes maladies, a son remède qui peut être très efficace. Mais La Mazelle vient de découvrir un autre prédateur, de taille, cette fois : un chevreuil et plus particulièrement une chèvre. Cette espèce animal ne s’intéresse pas aux bourgeons et encore moins aux fleurs de la vigne, sauf « notre » chèvre ! Je dis notre car elle nous donne beaucoup de soucis ! Outre le fait que l’on a tout imaginé pour la retrouver, tout de go, dans notre assiette, elle nous a littéralement fait chuter le moral au point le plus bas !

Madame la chèvre a dévoré toutes les fleurs de l’Auxerrois qui nous fait fait perdre pas moins de 80 % de notre récolte, en une semaine seulement ! Notre chèvre, étant donné qu’elle est malade, poil terne, blanchâtre, a découvert en notre Auxerrois un excellent allié pour la guérison possible de son mal inconnu ! En désespoir de cause, nous avons réinstallé les haut-parleurs qui produisent des sons de rapaces à faire fuir les oiseaux. L’année dernière, nous avions constaté qu’effectivement les oiseaux, mais aussi les chevreuils et les sangliers,  n’osaient plus approcher notre belle production d’Auxerrois. Nous pensions la bataille gagnée ! Que nenni ! La chèvre a eu raison de notre Auxerrois. Et heureusement aussi qu’elle ne s’est pas attaquée aux bourgeons des 1200 nouveaux pieds plantés dans la parcelle.

Et si d’aventure, cela devrait se reproduire, il faudrait peut-être entouré le vignoble avec des fils électriques ? Tout cela pour une chèvre malade que la loi protège jusqu’au moment de la chasse ! Je commence à comprendre les agriculteurs qui rouscaillent devant les dégâts de gibiers. C’est leur gagne-pain qui s’envole en fumée… Nous avons une perte potentielle de près de dix mille euro ! Nous voilà donc bien impuissant devant ce prédateur !

Géry de Broqueville, maître de chai.

(1) Nous essayerons d’aborder le sujet plus en profondeur dans un autre article.

Les vignes de Monfort (1)

Les vignes de Monfort (1)

Petit vignoble le long de la rue d'Esparbès.

Petit vignoble le long de la rue d'Esparbès.

Féru de généalogie, l’étude de ma famille dépasse largement le cadre de cette science puisque je me balade dans de nombreuses archives et donc que je trouve des faits historiques faisant partie de la petite histoire du quotidien de nos ancêtres. Je ne sais toujours pas si les miens était vignerons mais je sais qu’il possédait des terres porteuses de vignes dès la fin du XVIe siècle jusqu’au XIXe siècle.

Ainsi dans un registre de délibération de la bastide de Monfort dans le Gers, j’ai trouvé le texte ci-dessous qui donne une idée de la manière de déterminer la vendange. C’était donc deux personnes (anciens jurats) qui se promenaient dans le vignoble monfortois et qui déterminait la date de vendange. On constate qu’en 1732, elle a été fixée au 30 septembre pour la majorité des terres et de quelques jours plus tard pour les terres qui sont probablement moins bien exposée et qui ne dépendent pas de métairies. A remarquer cette distinction entre ce type de vigne et les vignes champêtres (1). (suite…)