Durant la guerre les femmes ont eu un grand rôle à jouer tant à l’arrière que dans les service d’ambulance situé parfois dans les premières lignes pour venir au secours des blessés.
Bon nombre de femmes ont ainsi été des héroïnes comme Gabrielle Petit, Edith Cavell, Marie de Croy ou d’autres moins connues qui ont joué un rôle plus obscur dans les comités de secours tant à l’arrière du front qu’en Belgique occupée. Un des panneaux de l’exposition de La Mazelle est consacré par cet engagement parfois sans limite.
Les hommes les ont bien mal remercié. Leur engagement remarquable n’a pas suffi pour que le parlement belge vote le suffrage universel en 1919, tant pour les hommes que pour les femmes. Pour ces dernières, il a fallu attendre 1948 pour qu’on les accepte dans la vie politique comme citoyenne à part entière et capable de vote. Actuellement, le combat pour une égalité homme/femme, continue, puisque dans de nombreux domaine, la femme n’est pas encore à l’égal de l’homme.
Dès le début du conflit de 1914, Thérèse Bourgeois de Jessaint (1886-1924), épouse de Robert de Broqueville (B3), se porta volontaire pour s’occuper des blessés en qualité d’ambulancière.
Ses capacités d’entreprise la portèrent naturellement plus haut dans des fonctions de responsabilités. Elle administra les centres d’accueil des convalescents sous le nom de «Fondation Broqueville», dont ceux de Rouen, de Minihic-sur-Rance ou de Jacut-sur-Mer, en Bretagne ; on y trouve des traces de marchés conclus avec les commerçants locaux et des proches environs, pour des achats de pain et de viande.
A Sainte-Marie sur Semois, Louise de Liedekerque, épouse de Fernand d’Huart, beau-frère de Charles de Broqueville, engagé dans les tranchées de l’Yser, empêcha les allemands de fusiller les otages de Sainte-Marie-sur-Semois (Belgique) en se plaçant courageusement devant le peloton d’exécution.
Tout en étant l’épouse du premier ministre de Belgique, Berthe d’Huart (1864-1937), restée en Belgique en 1914, œuvra aussi à la création, à Bruxelles, en 1916, des «Girls Guide», sous l’impulsion du Père Melchior ; celles-ci furent chargées d’accueillir les jeunes filles orphelines restées au pays.
Dès son arrivée en France en juin 1917, elle assuma de multiples responsabilités, comme la présidence des homes d’accueil pour soldats en convalescence ou des vieillards réfugiés de l’Yser comme celui- de Petite Couronne au sud de Rouen.
Sa fille, Myriam de Broqueville (1898-1975), ne fut pas en reste. Elle avait 16 ans en 1914. Dès sa scolarité terminée à Sainte-Marie-sur-Semois, elle s’engage dans des Comités du Secours national alimentaire (ci-contre). Dès son passage en France en juin 1917, elle accompagna sa mère dans ses déplacements et visites comme ci-dessus.
Alix de Cressac (1895-1982), de nationalité française, qui épousera Jacques de Broqueville en juillet 1919, fut marraine de guerre de plusieurs soldats. Son rôle discret, fut important car elle apportait du réconfort à des soldats perdus dans les tranchées, loin de leur famille, par l’envoi de lettres et de colis qui amélioraient l’ordinaire.
Alix vivait au sud de Poitiers, loin de la guerre. Elle rencontrera son futur mari lors d’un des déplacements de Charles de Broqueville chez son ami, le vicomte Henri de Cressac, au château de la Touche, situé à Marnay. C’est d’ailleurs là qu’il s’exila entre fin mai et fin novembre 1918 lorsque le Roi Albert Ier le congédia du gouvernement.
Si nous ne citons pas toutes les épouses ou filles engagées, c’est tout simplement parce que nous n’avons pas d’informations sur elles.
Beaucoup de femmes se sont consacrées à l’éducation de leurs enfants, nés parfois durant la guerre, tandis que leur mari se trouve sur le front. Ce sont des rôles oubliés qui ont toute leur importance.
Géry de broqueville