Je connaissais déjà un Jean fils d’Andrieu. Je viens de terminer la lecture d’un contrat d’apprentissage d’un autre Jean fils d’Andrieu. Mine de rien, les registres du notaire royal, Pierre Mazars sont riches en informations et en surprise
Comment puis-je affirmer aussi vite que je me retrouve avec un autre Jean fils d’Andrieu ? Plusieurs indices montrent des différences fondamentales. Je vais bien analyser les deux familles en question. Prenons celui que je connais depuis plusieurs années. Actuellement, il n’est pas rattaché à la famille ne connaissant pas son ascendance. Il pourrait être rattaché à Joseph marié en première noce avec Judith Saint-Martin. En effet, le fils aîné d’Andrieu, Joseph est né le 1er décembre 1626 dont ses parrain et marraine sont Joseph et Judith. Mais le fait de demander à chaque branche des parrain et marraine pour leurs enfants, Andrieu brouille les cartes. Marchand au début de sa ville, il sera vers 1630 bourgeois de Monfort. Grâce à la naissance de ses enfants on connait le nom de la femme d’Andrieu, Andrianne Lacourt. En terme d’enfants, le couple en a eu quatre : Joseph (°1626), Françoise (°1630), François (°1633) et Jean (° 26 mars 1636). Je m’arrête un instant à Jean dont la vie est courte puisqu’il meurt à l’âge de 15 ans, en 1652. L’année de naissance de ce Jean, en 1636, apparait pour la première fois le second jean entrant en apprentissage.
Parlons maintenant de cet acte d’apprentissage (1) de Jean fils d’Andrieu. Cet acte n’est pas signé par Andrieu car il est illettré. Ce dernier est brassier. Jean a déjà commencé son apprentissage chez Jean Dussaut, tisseur de lin depuis le 1er mai 1636. Or de manière étonnante, ce même Jean Dussaut est parrain de baptême de Jean Broqueville, fils d’Andrieu, né un mois auparavant (voir ci-dessus). Ceci est une simple coïncidence de date et de nom. Pour le moment je ne connais rien de plus du destin de ce Jean Broqueville, fils d’Andrieu.
Ainsi arrive un nouveau rameau que je ne peux évidemment pas placer dans la généalogie Broqueville. Visiblement le métier de tisseur de lin est une porte ouverte vers le métier d’apothicaire. Andrieu demande à Jean Dussaut d’apprendre à son fils Jean l’art d’utiliser le lin comme plante à utiliser pour les apothicaires. En compensation pour les trois années de formation, Andrieu met à disposition 12 places de terre labourable durant la période de récolte qui durent 13 jours en sachant qu’il peut récolter 3 aunes (2) de plantes et 12 caissettes de fruits.
Géry de Broqueville
(1) Notaire Mazars coté 3E8891 aux AD32 (24791-24793)
(2) Une aune est une unité de mesure qui désigne une longueur. Voir Wikipédia à ce sujet. Ce mot arrive ainsi dans le dico qui s’enrichit un peu plus !