C’est au moment de l’armistice, ce 11 novembre 2018, que nous fêterons officiellement la fin de la Grande guerre. Le temps des commémorations se terminera. Voici les quelques manifestations qui ont eu lieu spécialement en France où la famille a été représentée par mon frère Ferdinand et moi-même.
Sainte-Adresse qui a été capitale de la Belgique durant quatre longues années se sera fait connaître d’abord par l’inauguration d’une très belle exposition sur le front de mer tant de la cité dyonisienne que sur celui du Havre inauguré le 17 mai 2014 par M. Edouard Philippe, maire du Havre à l’époque et actuel Premier ministre ainsi que M. Hubert Dejean de la Batie, toujours maire de Sainte-Adresse.
En 2014, la famille était encore représentée lors de la venue du Roi Philippe pour les commémorations 14-18 à Sainte-Adresse. Ce moment fort des commémorations a été célébré aussi par l’émission de timbres en France où l’on voit le gouvernement belge de Sainte-Adresse. En 2015 nous avons participé à la commémoration de l’explosion de l’usine d’or à Gonfreville-l’Orcher. Et en 2018, mon frère Ferdinand et moi-même, nous avons participé au dépôt de gerbes au devant de la statue du Roi Albert Ier, place Clemenceau, toujours à Saint-Adresse, en présence de notre Premier ministre Charles Michel et celui de France, Edouard Philippe.
De cette façon la famille Broqueville a été représentée lors des diverses commémorations sans oublier celles d’avril 2014 devant le monument de Charles de Broqueville à Woluwe-Saint-Lambert, à Bruxelles, l’exposition à l’abbaye de Saint-Jacut de la Mer en Normandie, qui relate la présence de la Fondation Broqueville, et dernièrement, l’exposition consacrée à Charles de Broqueville au château de Postel, initiée et organisée par l’homonyme et petit-fils du ministre.
L’armistice a été signée en France mais cela valait pour l’ensemble des fronts dont celui de la Belgique. Charles de Broqueville n’a pas pu fêter ce moment historique étant donné qu’il était en exil dans le Poitou depuis que le Roi Albert Ier l’a déchargé de tout poste ministériel au début du mois de juin 1918. Ce ne sera qu’aà la fin du mois de novembre que Charles rentrera en Belgique, convoqué par le Roi, pour prendre le portefeuille du ministère de l’Intérieur et amorcer une grande révision de la constitution à propos notamment du suffrage universel qui aboutira en 1919. Il aura fallu toute l’habilité politique d’un ministre pour faire avaler aux uns et aux autres la revendication de base des socialistes : un soldat = une voix. Ces derniers avaient malheureusement de courtes vues et ont refusé d’octroyer le suffrage universelle aux femmes sous deux prétextes fallacieux : les femmes n’ont pas participé à l’effort de guerre et qu’elles sont influencées par les curés car elles vont à la messe plus souvent que les hommes ! Mais cela est une autre histoire.
En attendant, la guerre est finie et des milliers de Belges rentrent au pays sans trop se faire remarqués, accueillis fraîchement par ceux qui sont restés et qui ont subi le joug des Allemands durant ces quatre années. Certains resteront à Sainte-Adresse et y ont fait souche. Les liens d’amitié entre la Belgique sont très fort depuis 100 ans, c’est ainsi que le drapeau belge se trouve au centre des armoiries de la ville.
Une réflexion me vient à l’esprit quand même. On n’a jamais autant parlé de Charles de Broqueville… qu’en France ! Nul n’est prophète en son pays. La Belgique qui commence à reconnaître l’œuvre politique de Charles de Broqueville comme parmi les plus grands ministres que la Belgique ait compté aux dires de Laurence van Ypperseel que j’ai rencontré durant cette période. Selon elle, un travail en profondeur devrait être accompli, qui viendrait compléter le remarquable travail d’Henri Haag… Mais visiblement les quatre années passées des commémorations n’étaient pas encore la bonne période, même pour les historiens !
Géry de Broqueville