Rue de l'Ecole

La rue de l’Ecole traverse du sud au nord la bastide.

Monfort possède une école depuis au moins le XVe siècle. Elle était situé dans la rue qui porte toujours son nom du reste, « rue de l’école » qui traverse du nord au sud la bastide en passant devant l’église. Le lieu exact de cette école ne nous est pas connu. Mais il est clair qu’elle a eu un impact important sur la vie de la bastide.

En effet, les garçons étaient certainement plus lettrés que les filles, mais assurément bon nombre de Monfortois sont passés sur les bancs de l’école de Monfort. C’est grâce à cette école que les Monfortois d’alors étaient capables de signer des documents en tout genres. Je ne connais pas la proportion de la population qui a été ainsi alphabétisée mais il est sûr que ce sont essentiellement les marchands, les bourgeois, les propriétaires terriens qui ont ainsi accès à la culture.

C’est ainsi qu’à Monfort bon nombre d’habitants ont embrassé des carrières juridiques comme avocats, procureurs ou substituts toujours en lien avec le Parlement de Toulouse. L’on retrouve aussi des Monfortois qui deviennent notaires. D’autres sont devenus prêtres ou théologiens. L’existence de cette école a un effet indéniable sur le type de métiers exercés par les habitants. Au milieu du XVIIe siècle, les consuls de Monfort ont décidé que dorénavant tous ceux qui exerceraient la fonction de consul, de jurat, de bourgeois ou de notable devaient être lettrés.

Autant l’on sait que Bertrande Broqueville, mère du grand poète Guillaume Saluste du Bartas était illettrée, autant son mari François Saluste était marchand et donc savait écrire du courrier. Chez les Broqueville, la majorité des garçons savaient écrire ou signer. Ceux qui ne le savaient pas était généralement pauvres voire indigents. Ils avaient des métiers comme brassier ou peigneur de laine. Dans les textes, on retrouve l’énumération de ceux qui savent signer ainsi que ceux « pour ne savoir ».

Comme beaucoup de documents ont été conservés et sont arrivés jusqu’à nous, nous avons une somme impressionnante de documents où les Broqueville apparaissent. Et c’est grâce aux signatures que j’arrive à déterminer qui est qui dans cette très nombreuse famille.

Fusion de personnage

Je me suis souvent demandé qui était ce Joseph Broqueviille qui était marié à Judith Saint-Martin et qui avait assurément des liens familiaux avec les Broqueville de la branche bourgeoise de Monfort et qui, je viens de découvrir récemment, est aussi bourgeois de Solomiac (1). C’est grâce aux signatures que j’ai retrouvé dans différents actes le qualifiant de bourgeois de Siolomiac que je peux l’identifier à Joseph Broqueville fils de Jehan et de Péronne Treilhe. Joseph a donc eu deux épouses. La première est Séguine Lauzéro selon Mazeret et la seconde est Judith Saint-Martin. De la première épouse sont issus Janotet (vers 1580-1652) et Jehan qui est décédé après 1618. De la seconde épouse, je pense qu’il n’a pas eu d’enfants.

Le fait qu’il habite Solomiac pourrait apporter des éléments nouveaux qui, j’espère, devraient se trouver dans les Archives départementales du Gers à Auch. En tout cas on sait qu’il a épousé Judith Saint-Martin, et en tant que tel, ils sont parrain et marraine de Joseph Latrobe à Mauvezin, qu’ils possèdent de très nombreuses terres et maisons à Monfort (2). Ils sont aussi parrain et marraine de Joseph Broqueville (né en 1626) fils d’Andrieu Broqueville et de Jeanne Lacourt. Ce dernier Joseph est ainsi le petit-fils de notre Joseph qui avait dans ma généalogie une place de non rattaché en attendant l’apparition de nouveaux documents. C’est chose faite ! Des deux Joseph, il n’en reste plus qu’un !

Je sais qu’il y a d’autres énigmes dans la généalogie Broqueville, comme par exemple avec le fils de Joseph qui existerait sous deux prénoms mais cela fera l’objet d’un autre article. C’est grâce à ces signatures qui apparaissent dans les actes notariés trouvés aux ADG qui me permettent d’avancer dans l’établissement d’une généalogie correcte de la famille.

Géry de Broqueville

(1) Actes de 1633 chez le notaire Labaule coté 3E8831 folio 12 et 13, et 55.
(2) Voir notamment le cadastre de 1597.