A force de chercher la vérité, les noms, les prénoms, il y a des détails criants qui nous échappe. Je crains quand même que j’ai écrit deux articles avec des conclusions un peu rapide. Je reprend le texte de 1552 1 qui parle de Sanx 2 Broqueville et de Perrine 3 Gariépuy.

En décembre 2024, j’avais commencé l’analyse de ce texte mais sans l’aide de l’IA. Ce texte est resté à l’état de brouillon. Je dois dire que je m’en suis sorti pas mal, mine de rien. Je viens d’avoir un dialogue intense avec Chatgpt pour essayer de comprendre l’intégralité de ce texte.

Un rameau passé au crible

Dans ce texte, on voit que Bernard de Noguès 4 et François Saluste hérite de Sanx Broqueville et de Pierrine Gariépuy. [Comparuerunt personaliter nobiles Bernardus de Nogues de Mauvesin et Franciscus Saluste, gener et heres quondam Sans Brocavilla et Perina de Gariépuy, eius uxor,] C’est tout à fait logique de citer les hommes, comme héritier, puisque les femmes compte pour du beurre. Cela suppose que les deux personnages sont encore en vie en 1552 et donc nous supposons que les deux épouses aussi.

Ludovic Mazeret affirme que Bernard de Noguès est marié à une Broqueville dont il ne connaît pas le prénom. En fait j’ai la certitude que le crayonné de couleur rouge pour François Saluste et la couleur bleue pour Sanx Broqueville est de Mazeret. C’est sur base de ce texte qu’il affirme ce mariage de Bernard de Noguès avec une Broqueville. Cela semble évident dans le texte latin et sa traduction française.

Sanx Broqueville est déclaré comme décédé en 1552 comme son épouse, du reste. On a donc la confirmation que Sanx a uniquement deux filles. Pour connaître le destin du couple Noguès – Broqueville, il faudra aller chercher du coté des archives de Mauvezin. Il est dit que Bernard est natif de cette ville. Pour ce qui est de celle de François Saluste et de Bertrande Broqueville, elle est bien connue.

Objet de cet action judiciaire

Avant une action judiciaire noble Bernard Noguès et François Saluste donnèrent procuration solidaire à l’honorable et fidèle homme Pierre Daran, notaire, pour comparaître en leur nom devant messieurs le sénéchal et les juges royaux, ainsi que leurs lieutenants, dans la ville et juridiction de Lectoure, à propos de certaines questions en litige entre eux et Jehan Gimat, marchand de Monfort, présentes et à venir, pour demander la restitution de lettres, d’écrits et d’instruments appartenant à la succession dudit feu Broqueville. Tel est la traduction française du document latin. 5

Qui est ce Jehan Gimat, Comment est-il entré en possession de documents, testament peut-être de Sans Brocavilla ? Avait-il un rôle particulier en lien avec la famille Broqueville ?

Une confirmation d’héritage

Le 31 août 1552, Bernard de Noguès et François Saluste se présente devant les juges de la sénéchaussée de Lectoure et demande à partager, à l’amiable, les biens de Sanx Broqueville à part égale. Il est évident que les juges leur est favorable pour ne pas devoir passer devant la Justice puisque les deux parties sont d’accord. On ne parle plus de la question des papiers de la succession détenu par Jehan Gimat.

Le texte 6 du règlement à l’amiable peut être lu en traduction française, ici : (…) ont comparu Bernard de Noguès, habitant de Mauvezin, et François Saluste, habitant de Monfort, héritiers universels du feu Sanx de Broqueville, comme déclaré ci-dessus. Lesquels ont déclaré et exposé devant nous, officiers de la sénéchaussée, en présence des témoins soussignés, qu’ils souhaitent entre eux procéder au partage des biens ayant appartenu au défunt, tant meubles que immeubles, et ce de manière amiable, sans litige, mais par consentement mutuel. C’est pourquoi nous, lesdits officiers, avons approuvé et validé le partage ci-après…

Je remet en lien l’autre texte 1 écrit sous le titre Bertrande tient de Jehan. Dans l’explication, elle est une grande tante de Jehan Broqueville, dont nous descendons. Sanx Broqueville serait le frère de Jehan le plus vieux qui décède entre 1590 et 1591. 2 Depuis que l’on connait le contenu du testament de Santina, on sait que le couple aura deux garçons et une fille. 3

Voici donc une très petite avancée dans la connaissance des premières générations de ma famille. Cela n’a pas été évident de “tirer les vers du nez de Chatgpt. En effet, il limitait la traduction aux quelques phrases du début. J’avais beau demandé la transcription latine ou française, chaque fois il terminait sa phrase par ce fait : la suite concerne la désignation d’un procureur et sort du champ demandé. Insistant sur l’envie d’avoir le texte en totalité, il a fini par donner l’objet de cette action judiciaire. L’on me dira que je me suis mal exprimé. Certes ! Mais c’est assez étonnant pour une IA ! Cela fait certainement partie de mon apprentissage de ce nouvel outil.

Géry de Broqueville

  1. Sénéchaussée de Lectoure côte B4 (folio 47) aux Archives départementale du Gers (10674) ↩︎
  2. Il s’agit bien de Sanx Broqueville et non pas de Sanson, un peu vite traduit ainsi. ↩︎
  3. Un chercheur de Généanet indique qu’elle se prénomme Perrine, confirmé en 2025 par Chatgpt. ↩︎
  4. La famille de Noguès est une ancienne famille noble originaire du Gers, et plus largement du Comté d’Armagnac. Elle a compté plusieurs branches, dont certaines ont été anoblies ou reconnues nobles dès le Moyen Âge, notamment par leurs fonctions militaires ou judiciaires (officiers, juges, consuls, capitaines). Voici ce que l’on peut dire, en particulier sur un noble Bernard de Noguès ↩︎
  5. dederunt procurationem in solidum honorando et fideli viro Petro Daran, notario, ad comparendum pro eis coram dominis senescallo et judicibus regiis, ac eorum locum tenentibus in civitate et territorio Lecturae, super quaestionibus quibusdam inter ipsos et Johannem Gimat, mercatorem de Monteforti, motis et movendis, petendi restitutionem litterarum, scripturarum et instrumentorum quae ad successionem dicti quondam Brocavilla spectant. ↩︎
  6. Sénéchaussée de Lectoure côte B5 (folio 40) aux AD32, 8938-8944 ↩︎