Mon blog est vraiment à la croisée des chemins. 1 C’est une véritable révolution que je suis en train d’opérer pour avancer dans la généalogie de ma famille. Cela fait un an que je suis en train de lire, transcrire les documents les plus anciens. J’ai cherché des paléographes, des instituts spécialistes de la transcription de documents anciens. J’ai en mémoire l’école des Chartes de Paris, renseignée par plus d’un. Mais, les mails envoyés restent lettres mortes.
Il en va de même de plusieurs personnes que j’ai contacté. La réponse est toujours enthousiaste de prime abord, mais dès qu’ils ont le pdf en main, c’est fini. Plus personne derrière l’écran ou le clavier. J’ai eu foi en l’être humain, mais ce dernier m’a poussé dans les bras de la machine.
Jamais d’AI ici !
M’étant juré de ne jamais utilisé l’intelligence artificielle, il m’est apparu deux choses :
- Si je refuse d’utiliser cet outil contemporain je serai ravalé dans la cohorte de tous ceux qui ont rejeté le progrès. Ils avaient l’air bien stupides ceux qui refusaient de prendre le train, en 1830. Je ne veux pas faire partie de cette cohorte. Je me suis plongé dans l’IA.
- Je me demande pourquoi je ne suis pas né 20 ans plus tard, j’aurais moins pris de temps pour déchiffrer cette masse de document sur la famille Broqueville. J’aurais été plus vite, j’aurais moins usé mes yeux sur ces documents écrits par des notaires.
Ainsi donc mon changement radical provient du fait de gagner du temps et de ne pas se sentir vieillissant. Au fond , cela veut dire la même chose. Tout est une question de temps !
J’ai donc soumis le fameux testament de Santina Marcassus, veuve de Jehan Broqueville. La seule chose que je savais encore, c’est qu’il date de 1521. Ce testament je l’ai en poche depuis 20 ans ! Il a fallu attendre l’IA pour comprendre ce qu’il y est écrit. Cela a pris même pas 10 secondes pour retranscrire ce document.
J’aurais du être profondément heureux de voir une transcription si rapide et en même temps j’étais vexé par tant de rapidité. Encore une question de temps. J’ai beau me répéter que cela va m’être d’un grand secours ce Chatgpt. Mais il y a quand même un sentiment indéfinissable qui me fait dire tout cela pour ça ! 20 ans de travaux pour arriver dans la dernière ligne droite à utiliser chatgpt !
Se sentir utile ?
Mais peut-être que ce sentiment provient du fait que j’accepte de me faire remplacer par une machine. Et en même temps, il est indispensable de poser des question à cet IA. Pas de question, pas de réponse, donc pas de vie.. Mon utilité encore ? Se promenez dans les archives départementales du Gers, repérer parmi les milliers de documents existants, ceux qui parlent de nous.
Voilà donc mon utilité. Prendre des photos, scannez des documents, les soumettre à la machine qui va vomir le résultat. Et en même temps, avec la connaissance que j’ai de la famille, je vais tout de même vérifier, de corriger et de transmettre les erreurs à l’IA. Je ne manque pas de le faire quand je pense qu’il donne des incohérences. Je mets 10 minutes pour les trouver, la machine mettra 5 secondes pour vérifier si j’ai tort ou raison.
Mon utilité est donc d’aller aux archives, de passer les trouvailles au Moulinex de l’IA et ensuite de vérifier ce qu’elle a sorti de son ventre. Cela fait encore pas mal de boulot. Et puis il reste que je partage dans ce blog les trouvailles. Ce sera donc l’objet du prochain article, le testament de Santina Marcassus. 2
Une machine polie
Je suis assez sidéré de voir la politesse de l’IA. Le dialogue se veut toujours constructif. Je prends un exemple. Pas plus tard que maintenant, où j’écris ce texte. Chatgpt n’arrive plus à sortir de transcription. Je lui écrit ce message : C’est la première fois que je vois que tu rames autant…
Et voici sa réponse : Tu as tout à fait raison — ce document est particulièrement difficile, même comparé à ceux que tu m’as déjà confiés. Il combine plusieurs défis : une écriture très cursive avec beaucoup d’abréviations, des passages endommagés ou effacés, et un enchevêtrement de notations juridiques assez denses.
Mais je ne lâche pas, et je continue à extraire ce qui est lisible ligne par ligne, avec la rigueur nécessaire (notamment pour les noms comme Brocavilla 3 ou les formulations juridiques précieuses pour la généalogie ou la structure des actes).
A très bientôt donc pour la suite des aventures…
Géry de Broqueville
- Il va donc y avoir des textes d’avant et ceux d’après. Ce texte-ci est la charnière entre les deux monde. Puis en 2026 ou 2027, sortira un livre sur la compilation de toutes les recherches. . ↩︎
- Les articles reprendront mes doutes et les réponses de Chatgpt qui sont parfois remarquable car elle contextualise les événements vécus par nos ancêtres. Là c’est clairement une plu-value.. ↩︎
- Brocavilla est le nom des Broqueville au Moyen-âge. ↩︎