Il reste encore un peu de temps pour visiter deux expositions en une journée, si vous en avez encore le temps…L’une se trouve en Normandie, à Sainte-Adresse-Le Havre et l’autre se trouve à Saint-Jacut de la Mer en Bretagne. Ces deux villes sont séparées d’excellentes autoroutes (279 km), ce qui n’était pas le cas durant la Grande guerre. Dans les deux cas on y fait référence aux Broqueville.
L’exposition de Saint-Adresse est faite de grands panneaux de 4 m2 qui montrent la vie de tous les jours à Sainte-Adresse lors de la présence du gouvernement belge entre le 13 octobre 1914 et fin novembre 1918. L’organisateur de cette exposition, M. Eric Baudet, s’est acharné pour trouver des archives photographiques sur Sainte-Adresse. Ce fut, à ses dires, beaucoup plus difficile qu’il n’y paraît. Il est même; venu à Bruxelles au musée de l’Armée pour rentrer bredouille en France. Lorsqu’il m’a contacté, j’étais justement en train de scanner les archives de Myriam, fille du ministre Charles de Broqueville. J’ai été très heureux de découvrir dans ses albums des photos relatant, justement la vie à Sainte-Adresse dont une très belle image de Charles assis à son bureau, le 1er juin 1916. Grâce aux précieuses indications de cette grande tante qui a annoté presque toutes ses photos, je connaissais les lieux et dates des images. Cela m’a permis d’identifier des photos inédites prises à Sainte-Adresse se trouvant dans les albums de Jacques, mon grand-père, frère de Myriam.
Lors de l’inauguration de Sainte-Adresse le 16 mai 2014, c’est assez surprenant de retrouver son grand père accoudé au bastingage du « Rapide » qui faisait la liaison Sainte-Adresse-Calais le long des côtes françaises. Un panneau si grand, c’était admirable. Et puis quel travail pour réussir à agrandir des photos qui au départ, pour les plus petites, ne faisaient de 6cm x 4 cm ! Certes je les avais scannée en haute définition… mais le résultat est époustouflant.
Par respect pour le travail des organisateurs, je ne montrerai les panneaux de Sainte-Adresse qu’après la fin de l’exposition.
Il en va de même pour le panneau qui concerne Saint-Jacut-de-la-Mer. Ce panneau, parmi d’autres, est consacré plus particulièrement à Thérèse Bourgeois de Jessaint qui était déjà l’épouse de Robert de Broqueville, autre fils du ministre. Thérèse de Broqueville a géré, selon les rares archives à notre disposition, quatre hôpitaux et dépôts de convalescence durant la guerre.
On y apprend que l’abbaye de Saint-Jacut avait été transformé en hôpital pour y soigner les soldats belges blessés au front. Cette exposition est très intéressante car on y découvre aussi le comportement des soldats belges trop heureux de vivre des moments de repos tout en y menant fort tapage et agapes breugheliennes au plus grand affolement des religieuses et de la population de la ville. Sur le travail de Thérèse Bourgeois de Jessaint, je ne peux qu’inviter le lecteur à cliquer ici pour y relire le texte écrit en 2003 par Jean-Paul Vidal.
Voila en tout cas deux expositions à voir en cette fin d’été si vous passez par là…
Géry de Broqueville