Se déplacer, un pas en arrière, quelque pas en avant, à gauche ou à droite et la couleur change et prend de multiples reflets. Tantôt miroir, tantôt vitre, ces quatre éclats sont couverts par les empreintes digitales des enfants. Des mots gambadent d’un éclat à l’autre pour célébrer la paix : humanité, jour, indulgence, légèreté, mansuétude, tolérance, clémence, bercement, finesse, embellie, apaisement, pause, énergie, existence, relaxation, maison, autonomie, sourire, soigner, harmonie, émotion… De l’émotion, il y en avait quand on a vu ces petits bout’choux avec leurs moulins transparents au couleurs de France et de Belgique, plantés le long du monument.
Le monument élevé en mémoire des 110 belges disparus dans l’explosion de l’usine d’Or (1) située sur le territoire de Gonfreville-L’Orcher, actuellement en plein milieu du canal de Tancarville, pas loin du Havre. (2)
Le maire de la petite ville, Jean-Paul Lecoq, nous a accueilli, mon frère Ferdinand et moi-même comme représentants de la famille Broqueville en mémoire de Charles de Broqueville qui a assisté aux funérailles des soldats belges morts dans cette explosion. Celle-ci ayant été tellement puissante, pas moins de 250 tonnes de poudre, que plus de 1500 personnes ont été blessées par les éclats de verre soufflé à plus de 20 km à la ronde, le 11 décembre à 9h55.
C’est sous un ciel maussade, très normand, que cette inauguration a eu lieu en présence de l’Ambassadeur de Belgique Vincent Mertens de Wilmaert qui représentait le Roi Philippe et le premier ministre Charles Michel accompagné aussi par le maire de Sainte-Adresse. Cérémonie simple et chaleureuse suivi de discours très humains qui l’un, celui du maire de Gonfreville, insistant sur la mémoire des soldats et ce symbole de paix par la présence des enfants de l’école d’à-coté. Le discours de l’Ambassadeur était plus orienté vers l’accueil de soldats et des 30.000 réfugiés belges dans un élan de générosité de la population française, faisant référence aux réfugiés actuels que nous n’accueillons pas ou si peu. Nous y avons rencontré aussi Benoît Sibille descendant de Prosper Poullet, ministre des Sciences et des Arts sous le gouvernement Broqueville.
Cette matinée s’est terminée par un cocktail dans un bâtiment voisin avec échange de cadeau. Oui vraiment ce déplacement valait la peine pour soutenir cette belle initiative dans le cadre des commémorations 14-18. En tout cas c’est avec ces mots de paix que je souhaite à toutes et tous une très bonne année 2016.
Géry de Broqueville
(1) Pour plus d’explications, relire le texte sur l’explosion en cliquant ici.
(2) Ce monument se trouve presque sous l’autoroute à coté du n°2 de l’avenue de Broqueville, le long du canal de Tancarville.