Dans l’exposition de La Mazelle, dans le cadre des commémorations 14-18, un panneau est consacré aux engagements des ancêtres et collatéraux, voire des amis, dans l’armée belge, durant la période de la Grande guerre. Le panneau consacré au positionnement des ayeux le long du front fait aussi référence à cette page-ci.
Voici quelques détails supplémentaires expliquant la structure de l’armée belge durant cette période. Nous avons déjà écrit un article sur la loi militaire votée sous le gouvernement de Charles de Broqueville en 1912 qui a permis d’arriver à une armée relativement bien constituée.
Le 2 août 1914, l’armée belge comptera 200.000 hommes dont 83.000 pour l’armée de forteresse et 117.000 pour l’armée de campagne. Celle-ci comprend six Divisions d’Armée (DA) et une DC.
Chaque DA compte:
- trois ou quatre brigades, chacune à deux régiments d’infanterie et un groupe d’artillerie (canons de 7,5);
- un régiment de cavalerie;
- un régiment d’artillerie comprenant des groupes légers (canons de 7,5) et moyens (obusiers de 150);
- génie, services.
Mais l’armée de campagne est formée des deux classes présentes sous les armes et des six plus jeunes classes de rappelés; aussi dans chaque brigade un des deux régiments d’infanterie a été constitué à la mobilisation et est pauvre en cadres comme en matériel. L’artillerie lourde fait totalement défaut et l’aviation comprend dix aéroplanes en ordre de marche !
L’armée de forteresse est retranchée à Liège, Namur et Anvers qui sont les trois verrous. La puissance de feu des Allemands a eu petit à petit raison de ces trois verrous (Liège s’est rendu le 18 août, Namur le ???? et Anvers est tombée, le ???). C’est de ce fait que l’armée belge depuis le 4 août n’a fait que reculer jusqu’au moment de la bataille de l’Yser qui a permis de stabiliser le front entre le 15 et le 31 octobre 1914. L’armée de forteresse a été inclue dans le reste de l’armée de campagne dès le départ du réduit national.
Lors de cette bataille (voir Wikipedia) qui a été décisive pour figer le front face à l’avancée allemande, la Belgique a aligné ses division de cette sorte :
- Une ligne de couverture située environ 5 km à l’est de l’Yser
- Cinq avant-postes de la force d’un bataillon : Lombartzijde, Mannekensverre, Schore, Keiem, Beerst
- Trois têtes de pont : Nieuport, Schoorbakke et Dixmude
- La position principale courant le long de l’Yser jusqu’à Fort Knokke avec :
-
- du nord au sud :
- La 2e division (secteur de Nieuport)
- La 1re division (secteur de Schoorbakke)
- La 4e division (secteur de Tervaete)
- La Brigade de fusiliers marins de l’amiral Ronarc’h et une brigade de la 3e division à Dixmude
- Une brigade de la 6e division entre Dixmude et Fort Knokke
- La 6e division étendue sur l’Yperlée jusqu’à Boesinghe en attente de relève par les Alliés
- du nord au sud :
-
- en réserve
- La 3e division (-) à l’ouest de Pervijze
- La 5e division à Lampernisse
- La 2e division de cavalerie à Coxyde
- en réserve
Remarque : la 1re division de cavalerie opère en couverture avec les Français.
Réorganisation de l’armée
Dès que les Allemands sont arrêtés, le ministre de la guerre, Charles de Broqueville, et les généraux peuvent enfin penser à réorganiser l’armée pour permettre aussi à ceux qui sont en poste depuis le début de la guerre, de se reposer à l’arrière du front, voire même plus loin en France.
A voir les différents forums existant sur Internet, je me rends compte qu’il n’est pas du tout évident de reconstituer les cheminement des uns et des autres sur les 38 km de front de l’Yser durant les quatre ans qu’a duré la guerre.
En tout cas, la réorganisation de l’armée est due à l’esprit d’organisation de son ministre, Charles de Broqueville, de son cabinet militaire et des fonctionnaires attachés au ministère. Un travail énorme a été accompli que l’on peut retrouver dans la description de « la grande base arrière de Calais-Gravelines ». Le premier QG du ministère fut Saint-Pierrebrouck. Il a fallut aussi réorganiser le ravitaillement lors de l’explosion de Graville-Sainte-Honorine, de même au moment de l’offensive allemande d’avril 1918. Les costumes militaires ont aussi évolué durant la guerre, du bleu, il est passé au kaki.
Nous retrouverons tout cela plus en détail en 2016, où nous présenterons les efforts immenses de la Belgique pour être la plus autonome possible dans la gestion de la guerre et donc aussi de son armement.
Géry de Broqueville