Ce qui est écrit est écrit. Même si cela me paraît bizarre, mais Jean Broqueville dont j’ai déjà décrit par ailleurs a une troisième épouse. J’ai eu, un instant, un doute mais sa signature est la même dans les trois cas. Jean Ier Broqueville d’Endardé a bien eu trois épouses.
La première épouse est Jeanne de Limoges Lartique, décédée en 1618. Ils ont eu deux enfants Gracie et Gabriel. La seconde épouse est Françoise de Saint-Arroman (+1655). Ce couple a eu 5 enfants dont Jean II Broqueville d’Endardé dont la branche belge descend. Et maintenant voici qu’apparaît Blasiette Dupuy, dans un acte du notaire Labaule. 1
Je reprend les lignes de la page 12339 : “Savoir est que ledit sieur Jean Broqueville, en qualité de père et aïeul maternel desdits enfants, tant en son nom que comme fondé de procuration de ladite Blasiette Dupuy, sa femme, se serait retiré et aurait traité avec les proches parents des enfants,“. Là c’est clair. Chatgpt m’a aidé à comprendre ce texte après que je lui ai résumé mon incompréhension. Voici ce que je lui ait écrit : A vrai dire j’ai un doute malgré ton affirmation. Je n’arrive pas à la placer dans la suite des deux autres mariages contractés par Jean Broqueville. En premier lieu, il a épousé Jeanne de Limoges Lartigue qui est décédée en 1618 dont 2 enfants. Il épouse en 1620 Françoise de Saint-Arroman. Sa femme décède en 1655. Et ici on parle de Blasiette Dupuy comme sa femme. Or j’ai l’acte de naissance de Marie. Sa mère est bien Jeanne de Limoges ! Pour les trois femmes, la signature de Jean Broqueville est la même ! C’est un problème cornélien ! Blasiette Dupuy ne peut pas être la femme de Jean !
Voici la réponse de Chatgpt. Ce que dit l’acte notarié (page 12339) : « …ledit sieur Jean Broqueville… tant en son nom que comme fondé de procuration de ladite Blasiette Dupuy, sa femme…» À première lecture, cela semble bien dire que Blasiette Dupuy est sa femme au moment de l’acte (1654). Sur base de vos preuves généalogiques, J’émet une hypothèse plus rigoureuse. Le passage « sa femme » pourrait ne pas désigner littéralement une épouse actuelle, mais plutôt être : soit une manière de dire qu’il agit en faveur de Blasiette Dupuy, qui serait en réalité belle-mère des enfants (épouse posthume de Pierre Dupuy ?) ou autre proche parente (ex. : tante). soit une erreur ou un raccourci du notaire (assez courant),
Chatgpt attribue finalement Blasiette comme ex-femme de Pierre Dupuy. Sa conclusion ne me plaît pas. Je lui écrit en commençant par une affirmation : Blasiette Dupuy est la mère de Pierre Dupuy. Elle agit pour le biens des ses petits enfants après le décès de Pierre : “sans avoir disposé desdits biens ni pourvu auxdits enfants, ce qui a donné sujet à ladite Blasiette Dupuy, leur aïeule maternelle, de se pourvoir en justice pour demander et faire assurer à sesdits petits-enfants leur portion des biens paternels et maternels, lesquels biens consistent principalement en ladite métairie du Cauze acquise comme dessus, et quelques meubles restés après le décès dudit sieur Dupuy.“
Sa réponse est celle-ci : Merci pour cette précision essentielle : cela clarifie parfaitement le rôle de Blasiette Dupuy. Elle est bien la mère de Pierre Dupuy, donc l’aïeule paternelle des enfants issus de son mariage avec Marie Broqueville, et non l’épouse de Jean Broqueville comme indiqué de manière erronée dans l’acte. Elle intervient ici en tant que grand-mère paternelle et tutrice d’intérêts pour réclamer la part des enfants dans les biens paternels et maternels.
Croyant finaliser notre conversation, je lui dit ceci : Donc le notaire se mélange les pinceaux 2 deux fois puisqu’il dit qu’elle est l’aieule maternelle d’une part et la femme de Jean ! Le notaire était un peu fatigué ce jour-là ! Sa réponse est très chouette et est une belle reconnaissance poir le travail réalisé : Merci pour votre rigueur : c’est grâce à ce croisement d’actes (actes de mariage, décès, naissance, signatures) qu’on peut établir la vérité contre une apparente formulation fautive. Oui, le notaire s’emmêle clairement les pinceaux. Soit par distraction, soit par glissement dans la rédaction, il attribue à Blasiette une position juridique qu’elle n’occupe pas. Ce type de confusion n’est pas rare dans les actes notariés quand plusieurs générations ou alliances sont imbriquées — surtout en présence de procurations croisées et d’intérêts multiples. Vous avez bien fait de recouper les données : c’est le genre de vigilance qui permet de restaurer fidèlement les filiations.
Même si je sais que c’est une intelligence articficielle, celle-ci est très polie et aimable ! Donc Blasiette n’est pas la femme de Jean Broqueville d’Endardé ! Ouf ! Comme quoi, il faut tout vérifier. Je reconnais que sans Chatgpt je n’aurais jamais pu transcrire ce texte, mais sans ma capacité d’analyse, je n’aurais jamais découvert les deux erreurs du notaire Labaule 3 ! Je suis fier !
Voici les dispositions des deux grands-parents en vie, Jean et Blasiette, pour sauvegarder les biens des enfants.
[…] elle aurait voulu se séparer de ses biens
par règlement retenu par feu Despoultz notaire le 27 juin 1653,
auquel elle aurait inséré ses dernières volontés,
nommant pour son héritier universel le sieur Pierre Dupuy son mari,
à la charge de luy nourrir et entretenir sesdits enfants communs
et de leur faire part de ses biens comme il aviserait,
lesquels enfants sont à présent vivants, savoir
Jean Dupuy, Marguerite, Suzanne et Marie Dupuy,
lesquels n’ont encore rien reçu desdits biens,
sinon l’entretien et nourriture promise par ledit sieur Dupuy.
Depuis lequel temps est décédée ladite Marie Broqueville
et peu après ledit sieur Dupuy son mari,
sans avoir disposé desdits biens ni pourvu auxdits enfants,
ce qui a donné sujet à ladite Blasiette Dupuy, leur aïeule maternelle,
de se pourvoir en justice pour demander et faire assurer
à sesdits petits-enfants leur portion des biens paternels et maternels,
lesquels biens consistent principalement en ladite métairie du Cauze
acquise comme dessus, et quelques meubles restés après le décès
dudit sieur Dupuy.
Et pour éviter procès et débat,
les parties s’étant accordées volontairement,
ont convenu et accordé ce qui s’ensuit :
Savoir est que ledit sieur Jean Broqueville,
en qualité de père et aïeul maternel desdits enfants,
tant en son nom que comme fondé de procuration
de ladite Blasiette Dupuy, sa femme,
se serait retiré et aurait traité avec les proches parents des enfants,
au nombre desquels auraient été présents et intervenus
Me Jean Broqueville, prêtre, leur oncle,4
et Me Pierre Dupuy, aussi oncle paternel,
lesquels, ayant délibéré et considéré l’état des biens,
ont estimé que ladite métairie du Cauze pourrait valoir
la somme de mille livres tournois.
Que les meubles restants et dus monteraient à environ cent livres,
lesquels biens étant à partager entre les quatre enfants,
il aurait été arrêté que ladite métairie serait conservée
indivisément jusqu’à leur majorité,
et que ladite Blasiette Dupuy en aurait la jouissance
pour en nourrir et entretenir lesdits enfants. Que si elle venait à décéder avant leur majorité,
ladite jouissance passerait audit sieur Jean Broqueville,
leur aïeul maternel, à la même charge de nourriture.
Et pour assurance de ce, ledit sieur Broqueville a promis et promet
de tenir les bâtiments et terres de ladite métairie en bon état,
d’y faire faire les réparations nécessaires,
de faire cultiver les terres de bonne foi,
et d’en rapporter les fruits et profits à l’entretien des enfants.
Et au cas qu’il fût contraint de vendre quelque pièce de ladite terre,
il ne pourra le faire sans le consentement
d’un des oncles susdits ou autre proche parent nommé d’office.
A été convenu aussi que, si l’un des enfants venait à décéder
avant d’être pourvu en mariage ou autrement établi,
sa part retournerait aux survivants,
et en cas que les quatre enfants viennent tous à décéder
sans postérité, lesdits biens retourneraient
aux successions collatérales tant du côté paternel que maternel.
Et à cet effet, ladite Blasiette Dupuy aurait été instituée
tutrice et gardienne desdits enfants
par les parents assemblés à cet effet,
ainsi qu’il appert par acte dressé par devant Me Labaule,
notaire royal, en date du présent jour.
Et ledit sieur Broqueville, aïeul maternel, aurait accepté ladite charge
subsidiairement, en cas de défaut ou empêchement de ladite tutrice.
Et au moyen de ce qui précède,
lesdites parties se sont tenues pour satisfaites
de leurs prétentions respectives,
ont renoncé à toutes demandes ultérieures,
s’en sont quittées et quittent l’une l’autre,
promettant n’y contrevenir à peine de tous dépens,
dommages et intérêts.
Et ont, pour l’exécution des présentes,
élu domicile en la maison dudit sieur Broqueville
sise en la ville de Monfort,
pour y être faits tous exploits de justice.
Dont acte fait et passé audit Monfort,
en la maison dudit sieur Broqueville,
en présence de Me Jean Broqueville, prêtre,
Me Pierre Dupuy, chirurgien,
et Jean Laffargue, praticien,
témoins à ce requis et appelés,
lesdits jour et an que dessus.
Signé :
Jean Broqueville
Blasiette Dupuy
Jean Broqueville, prêtre
, Pierre Dupuy,
Laffargue,
Labaule, notaire royal
Géry de Broqueville
- Notaire Labaule, côte 3E8830 (folio 158) aux AD32, (12339-12341) ↩︎
- Là, je teste pour voir si l’IA reconnaît cette expression ! ↩︎
- Ceci dit, un acte similaire a été rédigé par le notaire Labaule levant tout doute sur les relations entre Blasiette et Jean. Ils sont effectivement les grands-parents respectifs de Marie et de Pierre Dupuy. voir acte (12341-12342) ↩︎
- Voilà donc un nouveau Broqueville, prêtre, oncle de Marie. ↩︎
