Le mercredi 5 août 1914, le général Joffre ouvrait son G.Q.G. à Vitry-le-François. Son premier soin est d’envoyer à Bruxelles le colonel Brécart, de son Etat-major avec mission d’obtenir du gouvernement royal l’autorisation pour les troupes françaises d’entrer en Belgique sans aucune restriction. A peine ce dernier quitte le G.Q.G. que l’appel au secours de la Belgique arrive.

Le ministre de la guerre demande au généralissime français l’appui aussi rapide que possible de l’armée française. « Il est absolument nécessaire de faire, disait Charles de Broqueville, ne serait-ce qu’au point de vue moral, une manifestation militaire d’appui. «  A l’appel du roi et du gouvernement belge le général Joffre dispose du 1er corps de cavalerie comprenant 18 régiments de cavalerie, 1200 cyclistes, 9 batteries d’artillerie et 9 sections de mitrailleuses qui se rassemblent dans la région de Montmédy sous les ordres du général Sordet. Le 5 août à 20h30 l’ordre parvient au général Sordet de passer en Belgique en direction de Liège et de Neufchâteau pour retarder la marche des troupes ennemies. Joffre avait rajouté une curieuse phrase : « répandre la bruit que toute l’armée française suit ».

Le 6 août, dans la matinée, par un soleil magnifique, les 12.000 hommes du corps de cavalerie franchissent la frontière aux environs de Palisieux. A 11h le général Sordet installait son QG à Bouillon.

C’était les premières troupes françaises à rentrer en Belgique. Le général Sordet adressa un télégramme au gouvernement belge. Quarante-huit heure après, les premières troupes arrivèrent aux pieds des forts de Liège mais subit une rude défense de la part de l’armée ennemie. Par prudence, la cavalerie se dispersa en large patrouille dans toute la région.

Le général Sordet adressait aussitôt au ministre de la guerre un télégramme intitulé ainsi : « A son excellence le ministre de la guerre – Au moment où je pénètre à la tête de mes troupes sur le territoire belge, j’ai l’honneur de prier votre excellence de vouloir bien transmettre à leurs Majestés le Roi et la Reine l’expression respectueuse de la joie et de la fierté que nous éprouvons tous à joindre nos efforts à ceux de l’armée belge contre l’ennemi commun. Signé Général Sordet. »