Alors que Louis XIV avait exempté les monfortois d’accueillir au sein de ses terres des troupes qui étaient dévastatrice pour les récoltes et la vie rude de la bastiqe, la Révolution française a balayé rapidement ces privilèges en imposant la présence de soldats en son sein. Ainsi dans un registre de contrainte de 1802 (an XI) on peut y lire que la ville de Monfort était obligée d’accueillir des « ganissaires ». Aisément l’on comprend que ce mot est issus de « garnison ». Un garnissaire est, en France et durant l’Ancien Régime, une personne assignée officiellement en hébergement en tant que garnison, en y recevant une pension (gîte et couvert) aux frais du contribuable, sans avoir à payer, jusque le règlement compensé des arriérés d’impôts.
En 1802, à la fin de la période révolutionnaire la pratique semble encore exiter puisque dans ce registre séparée en 6 colonnes on retrouve :
Colonne 1= Date de l’arrivée des garnissaires
Colonne 2= Nom des garnissaires
Colonne 3= Date des journées de travail des garnissaires
Colonne 4 = Noms des citoyens contraints
Colonne 5 = frais de la contrainte
Colonne 6= Sommes payées par le précepteur aux garnissaires
Ainsi dans la colone 1 on y voit des dates comme le 17 brumaire, le 12 pluviose, le 28 germinal, 8 messidor, 14 thermidor et autres dates encore, Jean-Joseph-Bernard Broqueville se trouve presque chaque chaque jour dans la colonne des citoyen contraints. On voit quelques noms de garnissaires comme Collongues, Sarrant,Pierre Duffaut, Jean-Baptiste Saint-Martin, Georges Breton, Jean Vivent officier de Santé, Jean Breton tanneur, Fourcade, Dupouilh, Jean Caraigan, Vincent Dorbe, etc. Tous ces noms semblent issus de Monfort bien que l’on dise qu’ils sont arrivés le 17 brumaire an XI. Dans la colonne des citoyens contraints on retrouve : Jean-Joseph Bernard Broqueville et son fils appelé Broqueville cadet, Mathieu et Vital Breton, Darquier, Jean Caubet, François Bonnes, François Silhère, François Castéra, Jean Bernié et j’en passe pas mal. Les citoyens contraint doivent payer au total 4 livres 4 sous.
Le citoyen qui paie le plus des notre ancêtre Jean Joseph Bernard Broqueville avec 1 livre 45 sous. Il est accompagné par Jean Bayle qui paie 5 sous de plus. 9 citoyens paient 50 sous, 10 en paie 25 sous. Certains mois les charges sont plus importantes. Après les portes et fenêtres taxées, la Révolution impose la présence de militaires en garnison dans les logis privés. Cela permet de payer en nature des retards de paiement des taxes et impôts. C’est vraiment du paiement en nature.
Voilà donc un répertoire incomplet qui révèle quelques petites manières de vivre de l’époque.
Géry de Broqueville