Il est rare de voir une femme aussi présente dans les actes de Monfort. Marie Busquet est fille de Dominique Busquet qui vit dans la métairie de Busquet dans la juridiction de Saint-Léonard (1). Marie Busquet s’est mariée avec Pierre Broqueville d’Empiroy. Ce dernier est décédé bien avant son épouse et est en tout cas mort avant le 30 avril 1634. C’est le premier acte passé chez le notaire Labaule (2) où l’on voit Marie Busquet « veuve à feu Pierre Broqueville ».
Dans les premiers textes, l’on voit que c’est elle qui gère et administre les biens de feu son mari. Elle achète elle vend, elle met en gasaille (3), en afferme, des biens répartis dans toute la juridiction de Monfort mais aussi dans celle de Saint-Léonard. Marie Busquet agit au nom de ses enfants, mais jusqu’au dernier acte où elle apparaît, ce sera très souvent un de ses fils, Jean Broqueville (4) qui va être présent à l’acte et va même signer, en lieu et place de sa mère qui, très souvent est absente et si elle est là, elle ne sait pas signer parce qu’illettrée !
Cette femme était vraiment une gestionnaire comme elle se définit elle-même en insistant parfois fortement comme si elle voulait montrer par ses actes que c’était bien elle, Marie Busquet qui agissait, elle qui est un femme et qui à cette époque, n’avait pour ainsi dire pas de pouvoir (5).
L’avant-dernière fois que Marie apparaît dans les registres du notaire Labaule, c’est à la date du 26 mai 1646, en tant que gestionnaire des biens. L’acte suivant qui date du 5 septembre de la même année, c’est au tour de son fils Jean de gérer la fortune de la famille puisque c’est lui qui continue la branche des Empiroy. Il faudra quand même attendre le 25 juin 1648 pour qu’elle apparaisse à nouveau mais cette fois pour faire une donation de tous ses biens personnels provenant de Saint-Léonard notamment, à son fils Jean d’Empiroy. J’ai déjà repris et expliqué cette donation dans ce texte, le 18 février 2012 que j’ai remis à jour aussi.
C’est donc à travers pas moins de 42 actes que l’on trouve les traces de Marie Busquet femme à feu Pierre Broqueville. Et pour rappel, j’ai retiré une génération d’un Broqueville qui aurait été fils de Pierre et de Marie Busquet et qui aurait été fils unique. Ce jean Broqueville n’a jamais existé d’autant qu’il aurait épousé une Marie de Busquet qui elle-même s’est avérée être imaginaire (6).
Selon les informations trouvées jusqu’à présent elle est en tout cas décédée après le 4 septembre 1650 où on l’a voit encore apparaître dans un acte concernant son fils Jean (7).
Géry de Broqueville
(1) La bourgade de Saint-Léonard est distante de 10,4 km de Monfort. Actuellement 170 habitants y vivent. Deux monuments existent : l’église et un château.
(2) Le notaire Labaule nous a laissé beaucoup de registres d’actes en tout genre couvrant en tout cas de 1629 à au moins 1668.
(3) pour les mots difficiles à comprendre, je renvoie sur le lexique de ces pages.
(4) Jean Broqueville est certainement l’aîné d’une fratrie de 9 enfants (4 garçons et 5 filles). C’est lui qui continue à porter le titre de sieur d’Empiroy, tandis qu’un de ses frères, Antoine, est l’auteur de la branche cadette des Endardé, ancêtre des Broqueville belges. Jean Broqueville s’est marié, le 19 septembre 1648, avec Marguerite Dulaur originaire de Marsac.
(5) Lire à propos du traitement des femmes, un texte que j’ai écrit le 27 septembre 2009.
(6) On pourra relire le texte plus récent (février 2013) à propos de cette génération de trop.
(7) Notaire Labaule coté aux ADG 3E8834 dont ma référence sont les numéro 13050-13051.