Dans plusieurs textes datant des années 1615-1620, un mot qui me paraissait incompréhensible était accolé au terme « marchand ». Ainsi Janotet Broqueville était très souvent indiqué comme marchand mais de temps en temps ce mot apparaissait. C’est un de mes amis, héraldiste belge, Olivier Nolet qui m’a mis la puce à l’oreille en me signalant qu’il s’agissait du mot « fermier ».
Je découvrais alors que certains Broqueville était non seulement marchand mais aussi avait la fonction de fermier. Il me semblait alors que parce qu’ils étaient des propriétaires terriens (1), ils étaient possesseurs de fermes ou de métairie dont d’autres habitants de Monfort prenaient les terres sous forme de baux avec des contrats de gasaille (2) pour les têtes de bétail.
Bien sûr il le sont mais en réalité, le termes « fermier » ne veut pas dire cela. C’est dans un texte de 1619 (3) et plus précisément dans la marge où il est inscrite ceci : « Le 17 décembre 1619 dans Monfort boutique de moi notaire étant présents Janotet et Jean Broqueville marchands fermiers du domaine du Roi en la présente ville de Monfort lui a qui ont dit avoir payé dans les mains d’Isaac Taupiac, bourgeois, icelle présent et acceptant de la vente de la maison et pâture mentionné au présent contrat pour la somme de 300 livres (…)«
J’ai donc cherché ce que représentait cette fonction. Dans un texte (4) de 1782, il est dit que le « fermier du Roi » est le receveur qui agit au nom du roi pour le paiement de la taille. Rare sont les documents qui parlent de cette fonction. Comme Monfort est une bastide royale, Janotet et Jean sont receveurs directement pour le roi.
Géry de Broqueville