Même s’il est anodin, j’ai eu envie de partager cet acte, tout de même. Franchement reconnaitre que vous avez reçu 10 sacs de semences, l’information est quelconque…

Et pourtant, mon envie de comprendre la vie de nos ancêtres surpasse tout puisque, actuellement, je donne des cours de biodynamie, d’électroculture, de semis. A l’instar de mes ancêtres, je suis dans les mêmes métiers. Allez, je me lance dans ce texte (1) qui, évidemment, concerne un Broqueville (2).

Des semences solidaires

Ici il s’agit de Germain (1653-1734), fils de Jean (+1662) et de Marguerite Dulaur (+ av. 1667). Germain est propriétaire de la métairie de Larroque. Cette métairie est située au sud de Monfort. Le point rouge sur la photo indique la métairie. Dans cet acte, il est lié avec Blaise Montaubric laboureur qui exploite ses terres. Voici le texte :

« Se sont constitués en leurs personnes Blaise Montaubric laboureur et le sieur Germain Broqueville habitant de la ville et juridiction lesquels de leurs gré et volonté ont confessé devoir et être tenu de payer solidairement l’un pour l’autre et un seul pour le tout sans faire division ni distinction de leurs biens a quoi par la présente annonce au dit Jean Blanc prêtre et curé de Monfort la quantité de 10 sacs de blé, mesures de Monfort (3), bon et marchand que le dit sieur Blanc leur a prêté pour ensemencer les terres de la métairie de Larroque dans la présente moisson.

Les dits débiteurs se sont contentés et ont promis et promettent les dits débiteurs au dit sieur curé absent mais moi notaire pour lui stipulant et acceptant le 15 août prochain comme il se vendra le premier marché de juin ainsi proclamé dans la ville de Mauvezin et qu’ils ont promis de faire à l’obligation de leurs biens présent et avenir qu’on soumis au rigueur de la justice« 

Remboursement le 15 août

Tout est dit dans ce texte. Tout ! Le propriétaire est solidaire de son laboureur exploitant, sur leur bien propre. Ils se doivent de rembourser le prêt de semences, le 15 août de l’année suivante (4), après avoir vendu les récoltes sur le premier marché du mois de juin dans la ville de Mauvezin.

Ce qui est aussi intéressant est que Germain est toujours propriétaire de la métairie de Larroque à cette époque. Son père lui a transmis Cette propriété en 1667. Comme quoi, un texte anodin peut donner un éclairage sur le mode de vie du début du XVIIIe siècle.

Sur ce, je souhaite une très belle année 2023 à mes lecteurs.

Géry de Broqueville

  1. Notaire Marcassus côte 3E8876 aux AD32 (27303-27304)
  2. Désolé Simone, je trouve des textes qui intéressent l’histoire de Monfort qu’à travers le prisme de ma petite histoire familiale ! 🙂
  3. A l’heure actuelle, nous ne connaissons toujours pas ce que représente « la mesure de Monfort ». Nous avons écrit un article à propos d’une indication de la valeur d’un sac en 1654.
  4. Effectivement le 15 août 1708, Germain Broqueville rend 50 livres à maître Blanc dans un acte chez le même notaire (27311-27315)