Extrait

Extrait

Comme je prends les textes systématiquement, les uns après les autres et que je suis dans les références qui tournent autour des 11700, je n’ai pas pris en compte le texte suivant le 11789, c’est-à-dire le 11790. Or ce dernier texte est la continuité des 50 pages précédentes avec toute fois l’une ou l’autre pages irrémédiablement perdues. Nous avons ici 27 pages supplémentaires que nous avons aisément déchiffré. Aucun texte ne concerne les Broqueville, néanmoins, deux textes ont retenu mon attention.

Un premier texte qui concerne la descendance d’une des habitantes du château d’Esparbès à Monfort en l’occurrence il s’agit d’Anne de Rey. Dans le texte on découvre qui est son mari, un certain d’Hélies qui ont donné naissance à Marguerite d’Hélies qui a épousé un Gimat qui est dit sieur de Larroque. J’essaie donc toujours de reconstituer cette famille qui a été propriétaire du château pendant un temps. (1)

Voici en l’occurrence le texte :

« Nouvelle assignation (15 septembre 1683) de Jean Buzet greffier dudit contrôle et affirmation en l’élection de Lomagne habitant de la ville de Fleurance contre demoiselle Marguerite Deslie (d’Hélies) femme au sieur Larroque héritière de feue demoiselle Anne de Rey et de la Salle habitante dudit Monfort assignée par exploit du 28 août dernier signé Pona Bailli contrôle à Fleurance le 30 dudit mois par Dulong commis pour voir advenir le billet écrit et signé de ladite feue demoiselle Deslie que ledit Buzet à remis  détenu l’an 1683 courant prises en tous dépens et dommage et intérêt à quoi conclut et requiert que la ?? d’ycelle en soit fait

Le sieur de Gimat mari de la demoiselle Marguerite Deslie assignée dit que la dite demoiselle Delie n’a jamais fait prise la qualité d’héréditaire de ne la fait en aucune façon et que néanmoins il n’empêche la ?? de la ?? dont est question copie étant de la lettre et saint de ladite demoiselle Anne de la Salle mère à la dite Marguerite duquel il n’empêche la ?? d’icelle sans ?? de la déclaration faite par lui que sa dite demie n’est point héritière.

Appointe sans préjudice de la déclaration dudit de Gimat et devant la reconnaissance par lui faite de l’écrit en question, icelluy est tenu pour avance et ordonner au surplus que ladite demoiselle Marguerite Deslies tiendra à faire la répudiation en forme d’hérédité de la feue Anne de la Salle ?? ?? précisément autrement et a faute de se faire prévenir audit Buzet de prendre ses avantages ainsi qu’il avisera. »

Le deuxième texte concerne la protection de l’enfance. Dominique Dabrin procureur juridictionnel prend les devants face à une requête en saisie des biens de feue Marguerite de Thomas, première épouse de noble Jean Ducos de la Hitte dont deux enfants, Jean-Baptiste et Marie. Ces derniers sont encore des pupilles donc des enfants mineurs dont Dominique Dabrin se doit, par sa fonction d’être le protecteur face aux agissement de la demoiselle de Bonnefond, sœur de feue Marguerite de Thomas, qui essaie de récupérer les biens de cette dernière. Visiblement certains meubles ont une valeur notoire qu’elle verrait bien revenir dans son escarcelle et peu lui importe si elle met les enfants du couple dans l’état de miséreux.

Dabrin prends une mesure d’urgence en nommant Louis Ponsin comme curateur défendant les intérêts des enfants. Il semblerait que le sieur Ducos de la Hitte, sieur de Saint-Estienne soit absent ou n’a plus toute ses facultés pour défendre ses enfants

Voici le texte en question :

Page 8 : « A comparu maître Dominique Dabrin procureur juridictionnel de la ville lequel a dit qu’il était ?? ?? que Demoiselle Louise de Bonnefond femme (?) à feu noble Samuel de Thomas sieur d’Argelès avait fait procéder par saisie et exécution sur les meubles et effets mobilières appartenant en propriété à noble Jean-Baptiste et Marie Ducos,  frère et sœur, fils à noble Jean Ducos de la Hitte Armoise sieur de Saint-Estienne et de feue Marguerite de Thomas sa première femme fille audit feu d’Argelès et d’autant que le sieur de Saint-Estienne n’a que la jouissance des et meubles qu’il possède présentement dans ladite ville que dans la juridiction et de fief en Bajonnette que présentant comme des biens à eux délaissés par décès de ladite feue Marguerite de Thomas leur mères et que d’ailleurs le dit sieur de Saint-Estienne est obligé suivant la portée de leurs biens ce que le dit sieur de Saint-Estienne ne peut faire attendu que ladite demoiselle de Bonnefond à procéder par une si rigoureuse exécution et qu’elle est sur le point de vendre tout ce qui a été exécuté à sa requête et comme ladite vente pouvait si fort ?? les dits enfants de prendre ses meubles qui sont de notable valeur et à eux en proposer et d’ailleurs tomber dans une honteuse indigence quoi le dit Dabrin en ladite qualité à rouler comme étant sa charge de veiller tout pour les intérêt du roi que pour ceux des pupilles requiert qu’il soir ordonné que le dit parent des susdits enfants s’assembleront pour nommer un curateur afin de s’opposer à la saisie que autre que nommé été faites par les ?? du sieur de Saint-Estienne leur père à quoi il requiert acte. »

Page 9 : « Comparant maitre Dominique Dabrin procureur juridictionnel qui a dit que suivant le dernier appointements il aurait été ordonné que les parents de noble Jean-Baptiste et Marie Ducos,  frère et sœur, s’assemble pour nommer un curateur pour s’opposer aux saisies qui pourraient être faites sur leurs biens par les prétendant contentieux de noble Jean Ducos, seigneur de la Hitte, Armoise et seigneur de Saint-Estienne leur père d’autant que les dits enfants ont fort peu de parent et encore fort ?? et qu’il est de la dernière nécessité pour la conservation des biens et préserver de ??enfants qu’il est ?? ?? que la demoiselle de Bonnefond  persiste de vouloir procéder à la vente des meubles et effets mentionnés audit exploit de saisie et d’ailleurs que ?? ?? en entier dudit sieur de Saint-Estienne ?? doucement tenir dans leur maison pour faire de rigueur sur saisie sur les biens ce qui rendrait les dits enfants misérable et en danger à tomber dans l’indigence et dans une extrême pauvreté a quoi voulant pour requête la dite qualité attendu que la chose presse requiert qu’il soit tout présentement nommé un curateur pour les dits enfants prises d’office pour s’opposer à la saisie faite et a celui qui poursuit si après faire de leurs biens à quoi conclusion de ce lieu et que cela conserverait des faits du retard ?? aux affaires  de ses pupilles

Appointe ayant égard aux ?? ?? ?? ?? nous ordonnons la nomination d’un curateur au personnes de Jean-Baptiste et Marie Ducos fils du sieur de Saint-Estienne aux fins requises.

Et à ?? de notre mandement maître Louis Ponsin ?? ?? serment dit sa main mise sur les saints évangiles de notre seigneur a accepté la charge de curateur des dits Ducos promis à Dieu de défendre les personnes des pupilles ?? leurs causes de quoi ledit Dabrin a requis ?? que l’on a concédé« .

Nous n’avons pas le texte qui nous explique comment cette histoire s’est déroulée mais l’on voit que maître Dominique Dabrin définit sa fonction. Il est là notamment pour défendre les intérêts du roi mais aussi des gens qui risquent d’être spolié. Ici c’est le cas d’autant qu’il s’agit d’enfants qui vont se retrouver sur la paille si la demoiselle de Bonnefond saisi tous les meubles ou effets personnels de feue sa sœur Marguerite de Thomas.

La protection de l’enfance existait donc à cette époque-là. On se trouve en 1683-1684, c’est-à-dire )à la fin du XVIIe siècle et justement c’est vers le début du XVIIe siècle que l’on voit apparaître la notion de protection de l’enfance probablement aux œuvres de Saint-Vincent de Paul (2)  qui va fonder des institutions religieuses pour les enfants abandonnés (3). P. Ariès qui a étudier l’enfance dans tout ses états sous l’ancien régime nous signale que l’enfance se passe en deux étapes : de la naissance à 7 ans qui est la période de « mignotage »: « l’enfant devient par sa naïveté, sa gentillesse et sa drôlerie, une source d’amusement et de détente pour l’adulte, c’est à l’origine un sentiment de femmes, de femmes chargées du soin des enfants, mères ou nourrices. » (4) Le mignotage correspondait aussi à une période de forte mortalité des enfants où quelque part, l’on ne donnait pas beaucoup d’importance à des enfants qui avaient beaucoup de probabilité de mourir en chemin. A partir de 7 ans, l’enfant est intégré au monde adulte tant sur le plan matériel qu’affectif. Vers le milieu du XVIIe siècle, des auteurs comme Montaigne vont commencer à considérer les enfants autrement : « je n’admet pas qu’on aime les enfants ‘pour notre passe-temps, ainsi que des guenons’, qu’on s’amuse à leurs ‘trépignements, jeux et niaiseries puériles‘. (5)

A partir de la fin du XVIIe siècle et avec la scolarisation de plus en plus poussée, les enfants vont quitter le monde adulte et être considérer comme différents des adultes. « L’école s’est substituée à l’apprentissage comme moyen d’éducation. Cela veut dire que l’enfant a cessé d’être mélangé aux adultes et d’apprendre la vie directement à leur contact. » (6)

« C’est dès le XVIIème siècle qu’une véritable forme de protection apparaît. A cette période, où l’enfant illégitime est plus que jamais banni par la religion et par l’Etat, les abandons d’enfants se multiplient et leur espoir de survie est extrêmement faible. Compte tenu de ce contexte et de la place de l’enfant de plus de six ans à cette époque, il n’est pas surprenant que les premières tentatives en matière de protection d’enfants aient porté sur la petite enfance (l’oeuvre Saint Vincent de Paul en est la plus connue). Toutes les initiatives de cette époque émanent des gens de l’Eglise et leur principal objectif est d’éviter la mort des tout petits. » (7)

On le voit bien dans ce texte de 1684 que le procureur de Monfort Dominique Dabrin place les deux enfants sous sa protection en nommant un curateur (Louis Ponsin) chargé de défendre les intérêts des enfants. Le texte en pdf de 1683-1684 est accessible en cliquant ici (25,1 Mo)

Géry de Broqueville

 

(1) Voir les différents articles sur cette saga : « Esparbès, un bien du comte Jean IV d’Armagnac« , « Nouvel élément pour Esparbès« , « Les habitants d’Esparbès« , « Esparbès, la quête du Graal« 
(2) Pour mieux connaître le personnage : Wikipedia.
(3) Frechon Isabelle, Insertion familiale et sociale des jeunes femmes anciennement placées en foyer éducatif, Doctorat de sociologie et démographie sociale, Paris X, Nanterre, 2003, page 11.
(4) Ariès P., L’enfant et la vie familiale sous l’ancien régime, Paris, Seuil, coll Points Histoire, 1948, p. 179.
(5) Flandrin J.-L., Le sexe et l’Occident. Évolution des attitudes et des comportements, Paris, Le Seuil, 1981, p.149.
(6) Ariès P., Ibid., p. 7
(7) Frechon Isabelle, Ibid. p. 37

 

Autres assignations et causes :

Page 1
– (Manque) Présente cour par exploit du 8e du courant par Pona Bailli à la requête de noble Jean Ducos, sieur de Saint-Estienne contre Bertrand Roux
– Assignation de Jean Duffaut tisseur de lin contre Estienne Saubat.

Page 2
– Décrêt de prise de corps de Jean Vergès et Anthoinette Grisonner marié contre Guillaume Lamarque marchand de la ville de Beaumont

Page 3
– Cause d’Estienne Saubat contre Jean Saubat
– Cause du sieur Ducos de la Hitte seigneur de Saint-Estienne contre Bertrans Roux
– Cause criminelle de Maître Gabriel Arquier pêtre et curé de la ville de Monfort contre François Berdies et Marie Caubet marié

Page 4
– Cause de Labernade contre Philippe Caudoue laboureur

Page 5
– Cause du sieur Ducos contre Roux
– Cause en prise de corps et assignation à la requête de maître Gabriel Arquier contre François Berdies et Marie Caubet marié.

Page 6
Nouvelle assignation (15 septembre 1683) de Jean Buzet contre demoiselle Marguerite Deslie

Page 7
– Cause de noble Jean Ducos sieur de Saint-Estienne contre Bertrand Roux.

Page 8
A comparu maître Dominique Dabrin procureur juridictionnel de la ville lequel a dit qu’il était ?? ?? que Demoiselle Louise de Bonnefond femme (?) à feu noble Samuel de Thomas sieur d’Argelès.

Page 9
– Comparant maitre Dominique Dabrin procureur juridictionnel qui a dit que suivant le dernier appointements il aurait été ordonné que les parents de noble Jean-Baptiste et Marie Ducos, frère et soeur

Page 10
– Assignation de Bernard Moulard contre Gérard de Bélin sieur d’en Merlet
– Assignation de Bertrand Decamps sargeur contre Marie Mouchet veuve à feu Anthoine Decamps

Page 11
Assignation de Jean cailhau brassier contre Jean Decamps brassier.

Page 12
– Cause de Jeanne Lasserre contre François Braines menuisier.
– Sentence de Géraud Gabie contre Jean Bineu

Page 13
– Cause pour François Braines contre Jeanne Lasserre
– Assignation de Jean Braines contre Dolinique Lafitte marchand
– Cause de Bertrand descamps et Jean Fescamps père et fils contre Jeanne Marie Mouchet veuve de feu Anthoine Descamps.

Page 14
– Assignation de Jean Pierre Artigau tailleur contre le sieur Pépet et damoiselle Catherine Labaule mariés.
– Assignation de Jean Silhère contre Guillaume Comte, Jean Delay et Bernard Duffaut

Page 15
– Cause de François Braines menuisier contre Jeanne Lasserre
– Cause de François Braines menuisier contre (manque)

Page 16
– Assignation de Jean Lagravère maçon contre Françoise Faget veuve de Michel Esquiro

Page 17
– Supplique de Jean-Pierre Artigau tailleur

Page 19
– Cause de Françoise Faget veuve de Michel Esquiro
– Assignation de François Marcassus sergent de la ville contre bernard Lafargue laboureur
– Assignation de maître Pierre Castaigne, prêtre et curé d’En Galin contre Blaise Labourdère

Page 20
– Cause de François Marcassus sargeur contre Bernard Lafargue, laboureur.
– Cause de Castaigne contre Faget

Page 21
– Cause de Labourdère

Page 22
– Cause de Lagravère contre Françoise Faget

Page 23
– Rolle de Jean descamps, brassier
– Assignation Dominique Lafitte

Page 24
– Texte difficile à lire parlant de Pierre Tauriac Archer, de Marie Lasserre héritière de feu Jean Lasserre…

Page 25
– Cause Lagravère

Page 27
– Cause François Marcassus, sergent de Monfort