Dans un acte (1) de division et de partage qui concerne les familles Lafitte, Remaurin et Lafont, le fils de feu Jacques Remaurin, Joseph, est parti à la guerre au service du roi. Il y a des dispositions testamentaires particulières le concernant ainsi que son épouse, Thérèse Broqueville.

Jacques Remaurin a épousé Jeanne Lafont. Ils ont eu trois enfants, Joseph, l’aîné ainsi que Jeanne mariée à François Lafitte et Marie Remaurin. Cette dernière est célibataire au moment de la mort de son père. (2)

Joseph, une absence remarquée

Je vous passe les détails concernant le partage entre les deux sœurs et la mère. Dans le testament de Jacques, son fils Joseph a une place spéciale. En effet, il est parti au service du roi, mais n’étant pas réapparu depuis, il est toujours considéré comme vivant. S’il devait revenir, il hériterait de la maison paternelle et de plusieurs pièces de terres situées dans la juridiction de Monfort. En attendant Thérèse Broqueville (3) reçoit le lit garni du père entre autres choses, non précisées.

Il est parti au service du roi, cela veut dire qu’il est parti à la guerre. Nous savons qu’il est parti aux environs de 1706 probablement pour la guerre de Succession d’Espagne qui se déroule entre 1701 et 1713. Il est très probable qu’il y laisse la vie dans une bataille.

Déjà, en 1710, date de ce partage, il est considéré comme absent pour longtemps puisque son père dans son testament explique que beaucoup lui sera légué que s’il revient de la guerre. Dans le cas contraire, ce seront ses sœurs qui en hériteront. (4)

Pacte de mariage

Ce qui est intéressant dans cet acte, c’est de comprendre l’importance des pactes de mariage dans l’attribution des parts d’héritage. Le notaire cite le pacte de mariage de Jacques Remaurin et Jeanne Lafont, celui de Jeanne Remaurin et François Lafitte et enfin celui du couple Remaurin/Broqueville. A chaque fois, le testateur, vérifie si les contrats de mariage ont bien été exécuté en ce qui concerne les dots !

Ce qui est étonnant aussi, c’est que la dot de sa femme est déjà partagé par Jacques Remaurin entre ses deux filles bien qu’il garde la notion d’usufruit pour que son épouse, Jeanne, ait le droit d’en jouir !

La plupart du temps, l’épouse garde l’usufruit de sa dot dès le trépas du mari, fort heureusement. Il faut, semble-t-il, une condition à la garantie de l’usufruit, le coté serviable, gentil de l’épouse. Si elle a montré un caractère acariâtre durant la vie de son époux, il est rare que ce dernier lui laisse quelque chose pour se nourrir. Ce qui laisse présager des procès futures.

Géry de Broqueville

  1. Notaire Marcassus côte 3E8877 aux AD32 (27332-27338)
  2. D’habitude dans les testaments, le père « sanctionne » les filles quand elles ne sont pas mariées au moment de la rédaction du testament. Le père est d’accord de faire entrer dans le partage avec la condition « si elle a trouvé mari ». Ici, ce n’est pas le cas.
  3. Le père de Thérèse, Germain Broqueville de Larroque est aussi au service du roi durant cette période, depuis fort longtemps.
  4. Ce serait intéressant de découvrir un acte de partage de l’héritage de Joseph entre les sœurs Remaurin et la belle-sœur à partir du moment où la famille acte la disparition du fils. Il ne faut pas oublier que Thérèse a eu une fille de son mariage avec Joseph.