Il y a quelque temps, j’avais écrit plusieurs articles sur la litanie des Jean dans ma famille. Il y avait un Jean le plus vieux, le vieux, et autre Jean… Ces distinctions m’avaient permis de déterminer qui était le « bon » dans chacun des textes lus.

Le texte que j’ai devant moi date du 6 septembre 1557 (1). Il est donc parmi les textes plus anciens que ceux de la litanie. Voilà que je me retrouve avec la même dénomination de Jean « vieux » et de autre Jean que je ne peux pas octroyer à ceux qui portent ce qualificatif.

Autre Jean est né en 1556

En effet, Autre Jean est né un peu après 1556. il est fils de Jean « vieux » (+1615) et de Marie Carrette (+ ap. 1610). Jean dit « Autre » est marié en première noce avec Guillaumette Donat (+ av. 1634) et en secondes noces avec Gratienne de Pujos.

Voici le texte pour bien vous faire comprendre la difficulté de compréhension : « 

« (…) Se sont constitués Jehan Broqueville vieux et autre Jean Broqueville ?? ?? père et fils dudit Monfort habitant lesquels de leur bon gré et de franche volonté tant pour eux que L?? Gouve(?) de ?? Et advenir ?? ?? ?? ?? mariage avait été ?? par parole et temps et même entre Joseph Broqueville fils dudit vieux dudit Monfort à Domengue du Putz fille légitime et naturelle de François du Putz du lieu de Goutz ?? ?? ?? ?? ?? et devant la sainte mère l’église par paroles et appel comme écrit au contrat dudit mariage par supposition les parties de Goutz de payer la somme de 60 livres comptant pour ?? ?? 20 sols ledit de Putz avons ?? ?? ?? ?? Broqueville père et fils n’appliquer que pour quatre livres (…)« 

Dans le texte de 1557, nous avons un Jean Vieux et son fils Autre Jean. Donc ce dernier Jean « autre » ne peut pas être celui que je décris dans le paragraphe précédent. Je commence à penser que, de génération en génération, celui qui était Jean « Autre », devient, Jean « Vieux » après la mort du grand-père Jean « le plus vieux ». C’est cornélien ce système qui a fonctionné fort heureusement durant, probablement, deux générations. Après cela chacun a gardé son qualificatif comme Pouxé, Janotet…

Deux fois Joseph

Le texte de 1557, nous fait reculer d’une génération. Le Jean « vieux » de 1557 est le Jean « le plus vieux » de notre généalogie. Complexe à comprendre ? Ce sera plus simple en expliquant avec le nom des épouses :

  • Jean « le plus vieux » (+ av. 1591) marié avec Marie Gariépuy. Dans le texte de 1557, il devient Jean « Vieux ». Ils ont pour fils :
    • Joseph (+1616) marié à Sibile Delau
    • Jean « vieux » (+ 1615) marié avec Marie Carrette (+ 1610). Dans le texte de 1557, il devient Jean « Autre ». Ils ont pour fils :
      • Jean « Autre » (vers 1556-1657) marié à Guillaumette Donat (+1634)
      • Joseph (+1564) marié avec Jeanne Laforcade (+1616).

Ce sont donc les mêmes personnages qui portent un qualificatif différent selon leur état de vieillesse. Voici donc les deux Jean identifiés. Avec les Joseph cela se corse, un petit peu. En effet, il est dit qu’il est « fils de » suivi d’un mot illisible. Nous ne connaissons aucune date de naissance des Broqueville au XVIe siècle, si ce n’est une estimation pour Jean « autre » qui est vers 1556. Son frère Joseph devrait être né dans les parages. Donc dans le texte de 1557, là aussi nous devons remonter d’une génération. Nous avons donc Joseph (+1616) marié à Sibile Delau. Cela veut dire que ce Joseph a eu une première épouse qui porte le nom de Domengue de Putz fille de François.

De plus en plus complexe

Il me semble évident, au vu des sources de plus en plus rares quand nous remontons dans des textes plus anciens, qu’il va falloir s’armer de patience pour dépatouiller ces générations anciennes. Je ne me fie plus du tout à Ludovic Mazeret, qui a eu le mérite, d’être le premier à réaliser un essai généalogique sur notre famille.

Voilà donc une preuve que j’ai décidé d’aller plus avant dans la lecture des textes du XVIe siècle. En effet, je ne trouve pas de spécialiste de la paléographie, actuellement, qui sache lire les pattes de mouches des notaires de Mobfort. J’ai bien fait appel à Hérédis, mon programme favori de gestion de ma généalogie. Hérédis a ouvert un nouveau service de transcription des textes. Malheureusement, les personnes de ce service n’arrivent pas à lire les textes.

Du coup, il m’ont incité à contacter l’école des Chartes à Paris qui sont censés pouvoir aider les néophytes comme moi dans la transcription de ces écritures anciennes. Cette école forme des futurs paléographes. Ils ont besoin de textes aussi difficiles pour les soumettre à leurs étudiants, moyennant une compensation financière. Je n’ai toujours pas d’accusé de réception de mon document. J’ai envoyé le testament de Santina Marcassus marié à Jean Broqueville, normalement le père de Jean « le plus vieux ». Wait and see.

Géry de Broqueville

  1. Notaire Sabathier côte 3E8917 aux AD32 (27151-27154).