Dans les livres d’états civils ou les registres paroissiaux de Monfort, l’on ne voit pas souvent les moments de retrouvailles familiales. Les informations sont très souvent données de manière laconique. On se doute bien que les enterrements, les mariages où les baptêmes sont des moments de rencontres mais ce n’est jamais indiqué en tant que tel. Heureusement que les contrats de mariage permettent de mesurer la présence familiale si les membres sont nommés, voire signent les documents.
Il y a ainsi un acte de mariage (1) de Jean Broqueville dit Pouxé né vers 1590 et décédé le 31 juillet 1635 à Monfort qui donne lieu à une rencontre familiale. Ainsi, le 12 avril 1618, La famille se rencontre à la date du contrat de mariage de jean « Pouxé » avec Françoise de Bordes et donne certainement lieu à réjouissance. Des Broqueville, en veux-tu, en voilà.
Le premier signataire est le futur époux (2) :
Le second Broqueville qui signe est son père Jean Broqueville né avant 1592 et est décédé après 1667. Il a été plusieurs fois consul et est substitut du procureur du roi en 1631 pour la ville de Monfort. Il s’est marié avec Guillaumette Donat avant 1610 qui est la mère de Jean. Elle a eu aussi Ramond Broqueville. Jean a eu en seconde noce de Gratienne de Pujos, trois enfants : Estienne, Hérard et Guillaume. Voici sa signature que l’on rencontre sur énormément de documents :
La troisième signature que l’on rencontre est celle de Pierre Broqueville. Celui-ci est fils de Joseph Broqueville (+ avt 1616) et de Anthonie Demau. Il a épousé Marie Busquet qui est née à la métairie de Busquet à Saint-Léonard. Pierre a vécu dans ce village de nombreuses années pour revenir à Monfort en 1618. Il est l’auteur de la branche des Empiroy et aura 6 enfants. Il est le cousin germain de Jean Broqueville, père de Jean « Pouxé ».
Le quatrième signataire est Bernard Broqueville. Il est le frère du précédent. Il est né après 1565 et décède avant 1664. Il épouse en 1603 Barthélémie Espiau (+1647).
La signature suivante est celle de Joseph Broqueville dont on connaît sa date de décès qui est le 7 avril 1654. Il est le fils de Jean Broqueville et de Marie Carrette. Il est donc le frère du père de Jean « Pouxé ». Joseph a vécu une partie de sa vie à Solomiac puisqu’il est marchand dans cette ville ainsi que Bourgeois. Il mourra à Monfort et sera enterré dans le même caveau, dans l’église Saint-Clément, que son épouse Judith Saint-Martin.
La signature suivante est celle de Joseph Broqueville fils de Janotet (+ ap 1626) et de Guillaumette Lanne. Joseph a épousé Charlotte de Lavedan et ensuite Judith de Boiber. Il est l’aîné d’une fratrie de 9 personnes. Il est le cousin sous-germain de Jean « Pouxé ». On peut comparer la signature de ce Joseph qui est très légèrement différente de la précédente :
C’est au tour de David Lafitte de signer. David est le mari de Marie Lauzéro. Celle-ci est la fille de Blaise Broqueville d’Empiroy et donc petite-fille de Jean et de Marguerite Dulaur. Elle est donc la nièce de Jean « Pouxé ». Il y a assurément un décalage de génération qui fait que la nièce est mariée avant son oncle.
Vient ensuite la signature de Jehan Montangier. Son épouse, Marguerite Broqueville qui est décédée le 20 septembre 1627, est la fille de Joseph Broqueville (+ avant 3 juillet 1616) et de Antonie Demau. De ce couple, il n’y a pas eu d’enfant. Marguerite est la sœur de Janotet, de Bernard et de Pierre citée précédemment. Elle est donc la tante de Jean « Pouxé ».
Nous trouvons aussi la signature de François Lauzéro. C’est à travers le texte que j’écris ici que j’ai découvert qu’il était le mari de Blasie Broqueville d’Empiroy. Puisque j’ai la signature du personnage, je me suis enquis de la découvrir à travers des textes que j’aurais déjà photographiés. Et voilà que je tombe sur le pacte de mariage (3) de Jean Lauzéro notaire, fils de François avec Blasiette de Mauchet. Je savais déjà que Jean Lauzéro était fils de Blasie Broqueville d’Empiroy et petite-fille de Jean marié avec Marguerite Dulaur. Par son mariage François est ainsi devenu le neveu de Jean « Pouxé ».
Et enfin, il y a la signature de Mathieu Sabathier. ici le lien est professionnel. En effet, Jean Broqueville, le père de Jean « Pouxé » est substitut du procureur du roi. Mathieu Sabathier est procureur du Roi pour la ville de Monfort. Une union existera entre une Broqueville d’Endardé avec Isaac Sabathier. A cette date de 1618, il ne semble pas y avoir de liens familiaux.
Assurément, c’est le contrat de mariage qui semble le lieu de rencontre entre, non seulement les deux parties mais aussi au sein même de chaque famille. La cérémonie religieuse est probablement le lieu de réjouissance bien que le texte du pacte de mariage cité ci-dessus est suivi du constat que le mariage s’est bien réalisé quelques mois plus tard à l’église mais les témoins présents n’ont rien avoir avec ceux cités dans le pacte de mariage. Il y est même écrit que le mariage s’est déroulé en présence des proches parents et des témoins.
Voilà donc deux textes qui se complètent remarquablement bien et au bon moment. On peut tout de même remarqué de l’inexistence des épouses de tout ce monde masculin, tout en supposant qu’elle étaient bien présentes aux réjouissances. C’est pour cette raison qu’il est parfois si difficile de trouver les dates de décès et à priori encore plus difficile les dates de naissance, si on ne les trouvent pas dans des registres paroissiaux. Il y a encore un léger doute qui m’est apparu. Bien que la cohérence des âges existe, il me semble quand même important le décalage d’âge entre les neveux/nièces de Jean « Pouxé » qui assistent en tant que personnes mariées au mariage de leur oncle ! Mais tant que je ne trouve pas plus d’indices de date concernant leur vie respective, je maintiens la généalogie telle quelle.
Géry de Broqueville