L’année 1915 semble être une année où les mésententes entre le Roi et son chef de cabinet marque le pas. Broqueville est plus préoccupé des problèmes internes de son gouvernement. Ainsi en accord avec le Roi, il a proposé un élargissement de son gouvernement aux deux gauches en vue d’en faire un gouvernement d’union nationale. Son propre parti s’est fortement opposé à cette proposition car elle faisait entrer plus de francophones que jamais. Hellepute qui représentait les flamingants s’y est totalement opposé. Mais Broqueville a réussi, non sans difficulté, à faire admettre cette idée d’autant que le gouvernement, en l’absence du parlement, devait travailler avec le système des décret-loi. Broqueville voulait que toutes les tendances politiques soient impliquées dans les prises de décisions et avaient peur que lorsque la paix soit revenue, l’opposition lui reproche ces décisions.
Le gouvernement s’est aussi attelé à une tâche pas évidente à réaliser : l’approvisionnement des sept millions de belge restés au pays et qui n’avaient plus aucune réserve pour se nourrir. Le gouvernement anglais avait imposé un blocus à l’Allemagne et incluait les populations belges dans ce blocus. Churchill, Kitchener et Asquith se montrèrent intraitable. Broqueville a dut faire deux voyages à Londres pour essayer de renverser la vapeur. Il réussit à faire fléchir Asquith mais ce dernier exigea que Joffre se prononce. Broqueville quitta Londres pour Chantilly pour négocier. Il emporta un grand succès puisqu’il promu que le Comite national Belge qui gère les approvisionnement pour les belges influeront dorénavant les populations françaises vivant sous occupations allemandes. Les anglais levèrent alors le blocus pour les navires transportant des denrées alimentaires venant tant des Etats unis que d’autres endroits du monde.
Il a du faire face aussi aux idées des annexionnistes pensent au rattachement du Grand-Duché du Luxembourg ou encore du Limbourg Néerlandais avec même l’idée pour les plus extrémistes d’annexer une partie de l’Allemagne ! Les annexionnistes ont perdu la partie lorsque Beyens, ministre des Affaires étrangères imposé par le Roi (légère friction), révélera que les annexionnistes français rêvaient de reprendre Philippeville et Mariembourg perdu par la France en 1815 !
Broqueville a du faire face aussi aux demandes de Joffre pour réaliser une offensives importantes qui auraient coûté inutilement la vie de milliers de soldats comme ce fut le cas en France où en une journée, plus de 100.000 soldats périrent ! Joffre ne réussit pas à convaincre Albert et Broqueville d’autant que Foch s’avéra être un allié précieux puisqu’il déclara que personne n’était prêt militairement à réaliser cette offensive.
Géry de Broqueville