une fausse comtesse, petite boulotte

une fausse comtesse, petite boulotte

amantIl a fallu attendre la page 265 pour enfin découvrir Diane de Broqueville, maîtresse de La Fayette. Le texte nous dit ceci : « L’américain finit par retrouver La Fayette chez une fausse comtesse, une petite boulotte dont le logement, rue d’Argentière, sentait fortement l’eau de violette.

Sans cravate et sans perruque, sa vareuse de général déboutonnée, le Héros des Deux Mondes accueilli Gouverneur Morris comme s’il eut été tout à fait habituel pour lui de le recevoir chez sa maitresse et non chez son épouse. « Vous tombez bien, dit-il, cher Gouverneur, j’ai un urgent besoin de vos conseils… Non, restez Diane ! ». La jeune femme avait fait mine de se lever. Il eut un geste nonchalant dans sa direction : « La comtesse de Broqueville ».

C’est cette homme-là, se dit Morris, qui par négligence a laissé la foule s’emparer du roi et de la reine de France. Il n’en a pas l’air affecté le moins du monde.« 

Plus loin dans la page La Fayette interroge Diane en lui demandant son avis sur la composition d’un gouvernement : « Il jeta un œil en direction de la comtesse, qui croquait un biscuit fourré au chocolat. « Qu’en pensez-vous Diane ? » Elle hocha la tête, la bouche pleine, en signe d’approbation.

Un peu plus loin encore, à la page 266, Diane intervient dans la conversation entre les deux hommes : « Comme il a raison ! s’écria Diane de Broqueville en se renversant en arrière sur les coussins de cachemire du sofa« .

A la page 267, « La Fayette baisa la comtesse de Broqueville au front, sans lui préciser où et qui l’attendait« .

Exit définitif de la comtesse Diane de Broqueville du roman de Jean-Pierre Moulin intitulé « L’amant américain » édité par la maison d’édition François Bourin à Paris en 1992. Diane de Broqueville n’a jamais existé. Elle est donc un personnage de fiction. Jean-Pierre Moulin connaît l’écrivain Huguette de Broqueville. Selon ses dires, il trouvaient ce nom assez joli pour en faire une maîtresse imaginaire de La Fayette.

Voilà donc comment le nom Broqueville est utilisé dans un roman !

Géry de Broqueville

Pierre-Auguste de Brocqueville

Pierre-Auguste de Brocqueville

Marguerite Yourcenar alias Aghette de Brocqueville ?

Marguerite Yourcenar alias Aghette de Brocqueville ?

Taper « Brocqueville » dans Google (avec un « c » avant le « q ») peut réserver des surprises de taille. Je suis tombé sur le site Internet net Vimeo qui permet de partager des vidéos de son cru. Or, une vidéo reproduisant un court métrage de 12:12 minutes qui aurait été produite à Bogota en Colombie intitulée « Brocqueville, un viaje » (Brocqueville, un voyage) a été chargé sur Vimeo il y a 6 mois par un certain Angello Faccini Rueda.

Ce court métrage est aussi présenté comme un faux documentaire. Il s’agitait des films de Pierre-Auguste de Brocqueville qui serait un grand voyageur et cinéaste en même temps. Au début du film, un e voix lit une lettre de Pierre-Auguste à sa soeur Agathe. Au milieu de ce documentaire apparaît Marguerite Yourcenar. Le plus étonnant est le nom donné à cette grande dame : Aghette de Brocqueville, comme si elle avait un premier pseudonyme avant celui de Yourcenar au moment où elle a écrit son premier roman : « Alexis ou le traité du vain combat ».

Ce qui est étonnant aussi c’est le lien entre Marguerite Yourcenar et le nom de Broqueville même s’il n’est pas orthographié de la même manière. En effet, il existe un lien de parenté entre Huguette de Broqueville, écrivain, et Marguerite Yourcenar. Elles sont cousines entre elles. Et donc Marguerite Yourcenar est mon arrière grande-tante, La coïncidence du nom est assez étrange.

Selon un des administrateurs du Centre International Marguerite Yourcenar (CIDMY), ce faux documentaire est en réalité un montage réalisé pour l’émission « Apostrophe » de Bernard Pivot. Mais tout de même, pourquoi avoir utilisé ce nom de Pierre-Auguste et de sa sœur Agathe ou Aghette de Brocqueville ? Ces personnages sont-ils aussi fictifs ? Existent-ils vraiment ? Voilà un bien grand mystère…

Lien pour la vidéo, cliquez ici.

Géry de Broqueville