par Géry de Broqueville | Avr 30, 2015 | Non classé

Lettre de Berthe d’Huart au Père Melchior Verpoorten.
Le mouvement Guide est né en avril 1915 sous la houlette du R.P. Melchior Verpoorten, capucin, qui était frappé par la misère des jeunes filles orphelines vivant dans le quartier pauvre des Marolles en plein centre de Bruxelles.
Berthe d’Huart, épouse de Charles de Broqueville, était restée en Belgique avec sa fille Myriam au moment de la déclaration de guerre en août 1914. Son fils aîné, Jean se trouve lui aussi à Bruxelles avec son épouse et ses jeunes enfants. Jean s’évadera de la Belgique en novembre 1915 pour rejoindre le front ensuite. Berthe s’était engagé très tôt dans de multiples associations venant en aide à la population bruxelloise pauvres. Elle était notamment présidente d’une association caritative dans le quartier des Marolles et y est active. Le P. Melchior a proposé à Berthe de créer un mouvement scout pour les filles, en Belgique, à l’instar de Lady Baden-Powell qui a fondé le mouvement scout féminin en 1910, en Angleterre. C’est en 1915 que le gouvernement anglais reconnaît le mouvement. Le Père Melchior a créé le premier groupe en avril 1915 sous le nom de « Baden-Powell Belgian Girls Guide » (suite…)
par Géry de Broqueville | Juin 1, 2013 | Non classé
Juste un petit amusement entre deux textes à écrire en profitant de ce très mauvais printemps où nous avons atteint des températures négatives alors que nous sommes à quelques jours du mois de juin !
Dans un registre d’actes du notaire Ponsin au XVIIe siècle un vers s’est amusé à creuser un joli canal entre diverses couches de papier. Cela devait être un artiste qui somme toute a laissé sa trace, fort heureusement, uniquement sur le bord blanc des pages.
Et voici donc un beau mouvement, d’un danseur moderne, bondissant sur une scène imaginaire comme s’il allait passer de jour en jour, de mois en mois, d’une page à l’autre jusqu’à le fin des temps. Disparu le vers, il nous a laissé juste son oeuvre de dentelle…
Géry de Broqueville
par Géry de Broqueville | Fév 1, 2009 | Non classé

La roseraie d'Auvelais
S’il fallait donner un nom de fleur à Emmanuel d’Hennezel, on pourrait lui donner la rose qui, avec ses multiples croisements, donne la mesure du talent de cette personne. Vous avez dit rose ? Ce terme me fait penser à la magnifique roseraie qu’il a conçu, en Belgique, chez le beau-père de Ferdinand de Broqueville, à Auvelais. En termes de talent dans la réalisation de jardins paysager, je pense qu’il en a beaucoup à son actif. Il est aussi restaurateur de jardins et de parcs sur les modèles de ces jardins “à la française” d’autrefois.
Et il ne sera pas étonnant qu’un jour, l’on parle aussi d’un jardin non plus réalisé par ses soins à la manière d’un René Péchère, d’un Duchène, voir d’un Lenôtre. L’on dira simplement, voici un jardin d’Hennezel !
Un passionné ? D’autant qu’il s’est lancé depuis l’adolescence, dans la collection d’instruments et d’outils de jardinage du 17e siècle jusqu’au début de la mécanisation.
Publications :
Anne-Marie Bogaert-Damin, Emmanuel d’Hennezel, Légumes d’hier et d’aujourd’hui : gestes et saveurs à redécouvrir, Faculté universitaire Notre-Dame de la paix, Namur, 2003.
Emmanuel d’Hennezel, Le sécateur, in Les Demeures historiques & jardins n°160, Bruxelles, 2008.
Sources :
RTBF : “La passion des outils de jardin” in RTBF – 15 janvier 2006
La Dernière heure : “Les légumes oubliés” in La DH – 4 juillet 2001
par Géry de Broqueville | Nov 20, 2008 | Non classé

L’hôpital Océan à La Panne
Vers le 15 août 1914, le service de santé de l’armée belge disposait de 50.000 lits dans ses ambulances. 520 médecins avaient été mobilisés en même temps qu’une centaine de pharmaciens et 3000 infirmiers ou brancardiers. Cette organisation, croyait-on, allait pouvoir subvenir aux besoins. L’invasion brutale bouleversa toutes les dispositions prises. Après la retraite d’Anvers et à la veille de l’évacuation d’Ostende, seize hôpitaux militaires avec plusieurs centaines de médecins, les deux tiers des approvisionnements médicaux du service de santé et deux trains sanitaires avaient disparu ou étaient tombés aux mains de l’ennemi.
Ostende et ses vastes hôtels furent utilisés comme hôpitaux qui accueillirent 13.000 blessés. Mais il fallut évacuer très vite ce lieu comme on l’a déjà vu. En apprenant dans les journées du 12 et du 13 octobre que la ville allait être abandonnée, un vent de panique souffla dans les ambulances. Et l’on vit des blessés dont les bandages n’étaient pas terminés prendre les trains d’assaut. Ces trains conduisirent ainsi près de 8.500 blessés jusqu’à Calais. Certains prirent des véhicules, d’autres passèrent la frontière à pied. Les blessés intransportables furent laissés à Ostende. Depuis le matin, le gouverneur militaire de Calais s’attendait à recevoir l’hospitalisation de 4000 blessés pouvant arriver le jour même. L’hôpital Richelieu ne disposant que de cent lits de libres, les autorités désignent les hangars du quai de la Loire. Ces derniers encombrés de marchandises sont inutilisables. Dans les écoles, l’on déménage en hâte les bancs et les tables, l’on étend de la paille sur le plancher tandis que les blessés attendaient la fin de ces malheureux préparatifs.
Les trains ne cessaient d’arriver en gare de Calais. Dans le hall des machines mille blessés étaient étendus par terre ou sur des civières. Le baron d’Huart, sergent, engagé volontaire, beau-frère du ministre de la Guerre, prend la direction de cette ambulance extraordinaire improvisée où l’eau chaude est donnée par une locomotive sous pression à coté de wagons aménagés en salles de bains. Dans les bassins, quatre transporteurs sont transformés en hôpital avec 1.200 places. Les 5 derniers wagons de médicaments qu’avaient encore l’armée belge furent utilisés. Heureusement, les Anglais en adressèrent plus de 200 Kg au maire de Calais. La journée du 26 octobre fut l’une des plus critiques. On annonçait l’arrivée de trois trains avec 1000 blessés. Le capitaine Brassines neveu d’un ancien ministre de la Guerre muni des pleins pouvoirs donna 10 minutes aux élèves et aux professeurs pour vider les lieux. Pendant la bataille de l’Yser, Calais est un immense hôpital. L’intendance militaire française fait envoyer 3.600 lits complets supplémentaires .
Le 23 octobre, la malle Marie-Henriette, avec 600 blessés quitte Calais pour Cherbourg, mais fait naufrage. Les trois médecins belges à bord (les docteurs van Campenhout, Lenaers et Boiremans) assurent l’évacuation des blessés et ne quittent le navire qu’après avoir sauvé les pansements.
Le 24 octobre, le médecin général Roland prend la direction du service de santé belge de Calais. Il s’efforce de rassembler ses médecins et infirmiers. Un grand nombre de femmes d’officier et de soldat répondent à l’appel du général Clooten et s’engagent comme infirmières, cuisinières, buandières, etc. Deux services de buanderie occupent 200 personnes pour le nettoyage et la réparation des linges pour les hôpitaux.
Un hôpital anglo-belge avec les installations les plus modernes de chiurgie, de mécanothérapie et de radiologie est créé à Rouen sous la supervision de Miss Clarck et de Miss Dorner-Maunder et installé dans l’école professionnelle, rue Saint-Lo, sous le nom « d’hôpital anglo-belge Albert Ier «
Finalement tous ces services seront réunis en un seul grand hopital à Bon-Secours, dans la banlieue de Rouen. La reine Elisabeth le visitera longuement en mai 1918. Les hôpitaux militaires français de la région de Rennes sont réservés à l’armée belge et peuvent recevoir 5 à 6000 blessés. 500 infirmiers ayant suivi des cours au camp d’instruction d’Auvours y sont envoyés. Les malades et les blessés arrivent directement du front ou de Calais par trains sanitaires. Des hôpitaux, des ambulances, des centres de convalescence s’organisent à Château-Giron, à Caen, Port-Bail, au Mans, à Dinard, Saint-Jacut-la-Mer, Yport, Pourville, Asnelles-sur-Mer, Honfleur, etc. La ville de Paris a mis à la disposition du gouvernement belge l’hôpital Villemin et ses annexes. Enfin sur l’initiative de la comtesse de Béarn, un hôpital de 400 lits est réservé à l’Hôtel-Dieu pour les blessés belges. A Courbevoie, « l’Union belge » reçoit les convalescents en provenance des hôpitaux de Paris. Le centre particulièrement important de Saint-Pair, près de Granville, comptera jusqu’à 5000 entrées. D’autres formations belges existent dans le centre de la France comme à l’abbaye bénédictine de Ligugé (Vienne) et celle de Fontgombault. Le Havre possède son hôpital militaire installé dans une magnifique école. A Cannes, la duchesse de Vendôme a ouvert des ambulances dans sa splendide propriété de la villa Saint-Jean. A Calais, l’armée belge construit un vaste hôpital à la porte de Gravelines pour y rassembler en trente-cinq baraquements les milliers de blessés jusqu’alors dispersés dans trop de formations improvisées. Le duc et la duchesse de Vendôme se consacrèrent aux hôpitaux de Calais et notamment l’hôpital-ambulance « Elisabeth » que la reine visita à différentes reprises.
D’autres hôpitaux secondaires sont ouverts à Bourbourg, Petit-fort-Philippe, Guemps, Neuville-sur-Montreuil, Recque-sur-Course, Valloire. Un institut militaire à Port Villiez disposait de nombreux ateliers où l’on enseignait les métiers les plus divers pour la rééducation des invalides. Les trains ambulances belges évacuèrent vers l’arrière 120.000 blessés du 1er novembre 1914 au 1er mars 1916. Au cours de la même période, des navires hôpitaux embarquèrent 21.000 blessés pour l’Angleterre, la Normandie ou la Bretagne.
En Flandre fonctionnaient quatre hôpitaux chirurgicaux. La Croix-Rouge de Belgique répondant à l’appel de la reine, installait en novembre 1914 un hôpital (L’Océan) à La Panne et en confiait la direction au docteur Depage. Les baraquements que l’on construisit successivement permirent d’abriter un millier de blessés. À proximité, l’hôpital dit « Cabour » (autre photo) ) renfermait 16 baraquements de trente lits chacun pour les gazés et les fiévreux (visite du prince Léopold à Cabour). Trois autres sont à Hoogstade, Vinckem et Beveren. Ils peuvent accueillir 3000 blessés. Sur l’initiative de la reine, on organisait encore à La Panne et à Elsendamme des services de buanderie et de bains chauds pour la troupe.
En 1917 le personnel ouvrier comptait 1500 personnes dont 900 femmes. Annuellement les buanderies nettoyèrent 14 millions de pièces de linge dont de diligentes ravaudeuses bouchèrent les trous notamment pour deux millions de chaussettes. L’armée belge, après sa réorganisation possédait 17 trains sanitaires et des réserves de pharmacie pour 6 mois.
Géry de Broqueville
par Géry de Broqueville | Nov 15, 2008 | Non classé

Le Panorama de la bataille de l’Yser par A. Bastien (1)
Les 6 et 7 octobre, Dunkerque vit dans sa rade l’arrivée de dix transporteurs ayant à son bord la 87e division territoriale du Havre, Trois jours après, six autres transporteurs amenèrent la 89e division provenant du camp retranché de Paris. Le débarquement de ces troupes se fit avec une grande rapidité car le ministre des Affaires étrangères belge, M. Davignon avait signalé qu’Anvers n’allait pas pouvoir tenir encore longtemps. Ces troupes arrivèrent trop tard mais ont servi pour protéger l’aile droite de l’armée belge sur l’Yser. Le 13 octobre, le roi Albert fit sa fameuse proclamation aux troupes : « Soldats, voilà deux mois et davantage que vous combattez pour la plus juste des causes, pour vos foyers et l’indépendance nationale… Que dans les positions où je vous placerai, vos regards se portent uniquement en avant, et considérez comme traître à la patrie, celui qui prononcera le mot de retraite, sans que l’ordre formel en soit donné« .
Dès le 14 août, l’armée belge de campagne occupe sur l’Yser tout le secteur de Nieuport. Sur un front de 40 Km, elle aligne 82.000 hommes dont 48.000 fusils. Les soldats du roi sont dans un état pitoyable, certes, mais farouches et résolus, ils vont résister désespérément et victorieusement à la poussée allemande. Plus que jamais le roi est au milieu de ses troupes, il les réconforte par sa présence et lors des attaques on le verra dans la tranchée comme jadis les rois de France. C’est de ce fait que ses soldats lui décerneront le titre de Roi-soldat.
Il fallait défendre désespérément Nieuport si nécessaire. Déjà Vauban au XVIIIe siècle prétendait cela en sachant que les inondations peuvent être provoquées à partir de Nieuport pour protéger toute cette partie de territoire. Les Français et trois corps d’armée britannique du général Rawlinson sont dans la région de Furnes-Ypres, bientôt renforcés par les quatre divisions de cavalerie du général de Mitry, puis par la brillante division du général Grossetti. Quant aux fusiliers marins , en contact avec les Allemands depuis Gand, ils sont à Dixmude avec l’amiral Ronarc’h.
Le 16 octobre au début de la bataille, le général Ferdinand Foch qui a reçu le commandement direct des forces françaises, avance son Q.G. à Cassel et le même jour, rend visite à M. de Broqueville qui l’accompagne à Furnes où le roi et Foch ont une longue conférence à laquelle seul assiste le colonel Brécart, chef de la mission militaire française.
Nous n’allons pas raconter cette bataille qui a déjà été maintes fois décrite. Mais il est sûr que le premier problème était celui du ravitaillement en munitions et en matériel. Entre le 17 et le 22 octobre, l’artillerie belge tire 60.000 obus de 75 et l’on s’aperçoit qu’à cette cadence, les réserves d’obus tiendront 3 jours. Le 21 octobre, l’état-major installé à Wulpen signale qu’à 17h45, les obusiers de 150 ont brûlé toutes les munitions et espèrent en recevoir rapidement du Creusot. Or dès le mois d’août 1914, le ministre de la Guerre belge faisait acte d’autorité et avait pris l’initiative d’acheter deux canons de 155 destinés au Roi de Roumanie sur lesquels étaient gravés les armes du roi Carol, et 12 obusiers de 120 destinés à la Grèce. Les deux groupes étaient approvisionnés de 10.000 obus. L’on juge donc de la satisfaction de M. de Broqueville quand il apprit que les pièces arrivaient juste au moment où il fallait retirer celles qui n’avaient plus de munitions. Lorsque les premières batailles autour de Liège eurent montré qu’il fallait beaucoup de réserve, que le ministre de la Guerre envoya à Paris une mission composée des commandants Blaise et Quintin pour étudier la possibilité d’utiliser des munitions françaises. A la suite de cette mission, M. de Broqueville avait demandé et obtenu 100.000 obus de 75. Ce sont ceux-là que l’on achevait de tirer sur l’Yser. Le 24 octobre, le commandant Blaise repart avec les commandants Quintin et Guy d’Oultremont où ils obtiennent de nouvelles munitions.
Quatre jours après, à Calais, eut lieu une conférence franco-belge pour préciser les besoins de l’armée belge. Le 28 octobre, dans la nuit, Joffre faisait parvenir un message chiffré à M. de Broqueville, l’avisant que l’armée belge serait ravitaillée en munitions dans la limite de 2000 coups par jour pour les 75 et pour les autres calibres suivant les besoins. Joffre rajoutait : « Que l’artillerie belge économise les munitions comme nous le faisons nous-mêmes ». Le 30 novembre, Joffre transmettait un message à Bordeaux signalant que l’artillerie belge avait une confortable réserve d’obus. Par ailleurs M. de Broqueville avait déjà donné des instructions pour la création, dans la région du Havre, de vastes établissements d’artillerie qui consacreront l’indépendance de l’armée belge. Nous verrons cela dans une autre page.
Géry de Broqueville
(1) Pour voir son contenu, je vous recommande l’excellent site Internet du Dr Loodts : http://www.1914-1918.be/insolite_dessins_bastien.php
par Géry de Broqueville | Oct 26, 2008 | Non classé
Selon les orthographes diverses, ce qui était jadis En Piroy, Empiroy ou Empiroi et qui est devenu dans les années 1970, En Peyret, est actuellement le lieu-dit En Peyrot. De ce lieu important pour le Broqueville, il ne reste que quelques ruines d’une ferme relativement récente. la seigneurie d’Empiroy a été le siège d’une branche de la famille durant deux siècles.
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Des vues d’En Peyrot