Dans un texte qui est intitulé Reconnaissance fournies au domaine des biens relevant du Roi, dans la juridiction de Monfort (Vicomté de Fezenzaguet), nous voyons apparaître tous les propriétaires Broqueville d’une terre relevant directement du Roi de  France. (1) Nous sommes en 1664 sous le règne du roi Louis XIV.

La rente annuelle est déterminée d’entrée de jeu avec la taxe de 6 liard par concade, une gerbe par banquière et 10 charges de vendange, due comme droit d’oblie. Tous les propriétaires tenant en fief une terre appartenant au roi, raque au bassinet. Les Broqueville ne sont pas en reste. Dans ce texte, nous pouvons voir d’ailleurs la différence de fortune des uns et des autres. Par exemple, Jacques est probablement le plus pauvre. Il a été identifié comme peigneur de laine et tavernier. Il ne tient qu’une seule terre en fief. « A comparu Jacques Broqueville lequel de son bon gré et libre volonté a reconnu tenir en fief ce qui dessus savoir jardin et terre lieudit à la barouilse confronté du levant terre à Bernard Brane et midi passade de ?? couchant chemin public septentrion chemin de service contenu 8 places« . Jacques est fils d’Andrieu Broqueville et de Andrianne Roux.

Ce sont les héritiers de Janotet (vers 1558-1652) qui reconnaissent tenir en fief « une maison et jardin lieu dit à la grande carrère (grand rue) confronté levant maison de Bernard Libéros et maison de Barthélémy Fontan et ladit carrère contenant une place 18 escats. Sept autres terres appartenant à Janotet sont décrites dans ce document.

Les héritiers du sieur d’Empiroy (2) reconnaissent eux-aussi par ce texte :  « Les ans et jour susdit par devant nous ont comparu les héritiers de Jean Broqueville sieur d’Empiroy lesquels ont reconnu tenir en fief qui dessus savoir est une maison pâture lieu dit à la Grande carrère (Grand rue) confronté du levant ladite Carrère public et maison de Jean Broqueville, substitut contenant 23 escats. Ils tiennent en fief 5 terres au total, alors qu’ils possèdent beaucoup plus de terres à Monfort. Cette partie est signée par Jean Vital Broqueville d’Empiroy. Il signe de cette façon. De Jean Vital nous le connaissons à travers divers actes. Pour ne pas trop charger  ce texte, nous en parlerons plus tard. Il est né en 1651 et décède célibataire après 1735.

Tenir en fief le moindre bout de terre

Suit ensuite Barthélémy, le chirurgien qui détient en fief quatre biens dont une maison au-dessus de la garlande de la place. Il s’agit donc d’une des maisons qui possèdent une galerie au rez-de-chaussée. Il possède un jardin à la rue d’En Bonneau, une vigne à Empiroy et un pré à Bigourdas.

Bernard Broqueville est décédé entre 1655 et 1664, au moment de cette reconnaissance. C’est son fils Jean qui se présente et qui s’engage à payer la taxe au nom de son père. Ce document a été écrit en 1667. Il tient en fief trois terres.

C’est le dernier qui apparaît qui est le champion du nombre de terre. Il s’agit de Jean, sieur d’Endardé.  Il s’agit de Jean II fils de Jean Ier et de Françoise de Saint-Arroman. IL a épousé en première noce, Jacquette de Bousquier dont il a eu un enfant mort en bas-âge. Sa seconde épouse est Brigitte de Cotignon dont il a eu 10 enfants. Il tient fief pour 21 terres, vignes, prés, maison, jardins, etc.

Une autre reconnaissance (3) est plus précise quant à la structures des terres selon les juridiction locale. Ainsi l’on découvre que dans la juridiction de Canet, trois Broqueville détiennent des terres en fief : Jean, et Jacques (4). Dans la juridiction de Las Laques, nous avons Blaise (5), Barthélémy, les héritiers de Janotet, Les héritiers de Bernard, Jacques et Jean d’Endardé. Dans la juridiction de Monfort, nous n’avons que les héritiers de Janotet.

Voici donc; en deux textes, on peut découvrir les terres dont les Broqueville sont redevables au roi. Posséder des terres relevant directement de la Couronne est un atout pour l’ascension sociale d’une famille. Mais ce n’est pas suffisant non plus pour se faire reconnaître comme noble.

Géry de Broqueville

  1. Archives départementales du Gers à Auch sous la côte A32 (8761-8772)
  2. Le sieur d’Empiroy est donc Jean Broqueville, décédé en 1662. Il était marié avec Marguerite Dulaur.
  3. Archives départementales du Gers à Auch sous la côte A32. Au vu de la taille de ce document, je ne peux mettre ce document en lecture. Ma référence est 8780-8819.
  4. C’est le même Jacques que ci-dessus, le peigneur de laine. Il possède beaucoup plus de terres dans la directe de Canet. J’en dénombre dix.
  5. Il s’agit de Blaise Broqueville de Maussombat (1600-1682) marié à Catherine de Manas (+1675).