C’est rare quand cela m’arrive, mais j’ai publié cet article prématurément en août 2024. Le voici finalisé que je republie avec les corrections et les ajouts. N’ayant jamais rencontré le testament d’Antoine de Lauzéro, c’est un codicille, daté du 24 septembre 1725, qui nous met sur la voie de son testament. Ce dernier a été rédigé le 5 avril 1715 annonçant qu’il avait quatre enfants. Or il a eu au moins 11 enfants. Cela veut dire que tous ceux qui ne sont nommés en tant que telle en 1725 sont les mêmes de 1715. Ce qui fait mourir les 6 autres enfants avant 1715.

Ce codicille 1 donne quelques indications à propos de Antoine, arrière-petit-fils de Blasie Broqueville d’Empiroy, morte en 1668 et mariée avec François Lauzéro. Antoine de Lauzéro (1660-1726) a fait un très beau mariage puisqu’il épouse Marie de Faudoas (+1748). Au moment d’écrire ce codicille, il a encore son épouse et ses quatre enfants : Jean Joseph qui prend le nom de Lauzéro Dantraigues, Guillaume, Jean-Louis et François. En fait, ce dernier nous fait dire que Antoine a eu, en fait, 12 enfants. Il existe bien un de ses enfants qui porte le prénom de François Jérôme mais il est né en 1687 et mort en 1688. Ce n’est donc pas lui. Il aurait peut-être eu un enfant après la naissance de sa dernière en 1704. Voire même des jumeaux ! Toujours est-il que ce François est vivant en 1725 et qu’il est bien reconnu comme fils naturel et légitime d’Antoine.

Extrait du codicille

Dans la maison d’en Grasset s’est constitué en personne le sieur Antoine Lauzéro bourgeois habitant dudit Monfort qui de son gré et bonne volonté étant dans sa maison d’En Grasset située dans la juridiction dudit Monfort étant en ses bons sens et parfaitement connaissant, bien voyant entendant et parfaitement connaissant comme il est apparu à moi notaire et témoins bas nommés toutefois attaqué de certaines infirmité corporelles , languissante pour prévenir l’incertitude de son décès, a déclaré que par sa disposition du 5 avril 1715 il a réglé ses affaires de sa famille concernant ses biens avec demoiselle Marie de Faudoas, son épouse et le sieur Jean Joseph Lauzéro Dantraigues 2 son fils aîné afin qu’après son décès il n’y eut procès entre Dantraigues, Guillaume, Jean, Louis et François Lauzéro ses quatre enfants, mais d’autant que depuis cette disposition sa nullité de ses affaires en obligé de diminuer ses biens toute part.

En vente d’une sienne métairie appellée d’En Duran et dépendance en la juridiction dudit Monfort qui autrement freinant les règlements fait avec ledit Dantraigue son fils aîné et acté du 10 octobre 1723 retenu par moi notaire dûment Commune a Mauvezin par Saint ?? Colis le 12 octobre a cause de quoi en codicillantle dit sieur de Lauzero père sans entendre ?? Aux donations par lui faites audit sieur d’Antraigue en en son contrat de mariage ni aux règlement aux règlement entre eux ci devant fait connu par le dit acte , a réglé les légitimes paternelles dudit Guillaume, Jean Louis et François Lauzéro 3 ses trois enfants cadets la somme de Mille livres pour chacun compris la portion augment le cas y cherchant par eux précomptant ce qu’ils auront reçu pour raison desquelles droits la maison d’En Grasset et biens en dépendance demeurent fait sois an agissant en enfants héréditaires suivant le règlement qui en sera convenu entre ladite demoiselle de Faudoas son épouse et ses enfants par Louis de leurs parents et amis comment a l’égard de ce qui excédera lesdits droits de légitimes naturelles sur ses biens qui le nommeront appartenir au dit sieur de Lauzéro père au temps de son décès. Il veut et ordonne que ladite demoiselle de Faudras son épouse en aie la pleine et entière propriété pour en faire ses plaisirs et volontés qui lui lègue et laisse pour après par le présent, sans sans rien dire à ladite demoiselle , son épouse du droit (…)

Un Endardé signe

Pris de tremblement depuis quelques temps, Antoine est incapable de signer son codicille c’est ainsi qu’il y a au moins cinq témoins, tous signataires, pour bien affirmer que c’est Antoine qui a réalisé ce codicille. La fin de l’acte est très clair à ce sujet : En présence du sieur Joseph Broqueville sieur d’Endardé, du sieur Jean Libéros bourgeois, de Jean Saliné chirurgien, François Artigau cordonnier, Antoine Caubet, laboureur, 4 soussignés non le sieur de Lauzéro Cadeilhan pour ne pouvoir à cause du grand tremblement de main qui lui est survenu depuis quelques temps ainsi qu’il a déclaré à moi notaire et témoins. 5

Un des témoins de ce codicille est Joseph Broqueville d’Endardé. En fait, il est un lointain cousin des Lauzéro. Les Lauzéro cités ci-dessus sont les descendants de la branche des Empiroy, ce qui fait que le cousinage remonte à un aïeul commun qui est Jean le plus vieux Broqueville qui existe à la fin du XVIe siècle. C’est dire que Joseph pouvait se dire qu’il avait une parenté mais très éloignée.

Cela me fait penser à ce procès où l’une des témoins de la partie adverse savait qu’elle avait un lien de parenté mais sans savoir vraiment lequel. Il s’agissait de Marianne d’Entraygue Lauzéro qui a 16 ans au moment du procès. 6 Celle-ci est la fille de Jean Joseph et de Marie de Raisin (1691-1747). Personne, ni les Lauzéro ni les Endardé ne pouvaient dire quand remontait cette parenté, somme toute, très lointaine.

Géry de Broqueville

  1. Notaire Marcassus côte 3E8882 aux archives départementales du Gers – 30901-30903 ↩︎
  2. Antoine de Lauzéro doit bien connaître le caractère de son fils au point d’écrire ce codicille pour parer à l’éventualité d’un procès entre sa femme Marie de Faudoas, le fils ainé et les cadets. Ceux-ci recevront à sa mort 1000 livres chacun. En même temps, il signale qu’il a eu un revers de fortune qui l’empêche de mettre à exécution son premier testament.. ↩︎
  3. Je ne connais pas la date de naissance de François. Il est le dernier de la lignée de ses 11 frères et sœurs. Au vu des naissances de la fratrie, c’est grosso-modo une naissance tous les ans et demi. Il y a un seul espace de trois ans et demi qui est entre 1698 et 1702. Je place sa naissance vers 1700. Il est déjà présent dans le testament de son père en 1715 et est toujours vivant dans le codicille de son père en 1725. (30901-30903) ↩︎
  4. Aucun des autres témoins n’ont de cousinages connus avec Antoine de Lauzéro. ↩︎
  5. Les seuls tremblement auxquels on pense serait qu’il était atteint de Parkinson. Cette maladie fut découverte en 1817 par Sir James Parkinson, médecin britannique, il la décrit comme  » la paralysie agitante « . C’est Charcot, neurologue français, en 1872 qui, en étudiant les tremblements et la paralysie propose le nom de maladie de Parkinson. ↩︎
  6. Le texte peut être lu en cliquant ici. ↩︎