Quand les Broqueville ne s’entendent pas pour une question d’héritage, au XVIIe siècle, ils font souvent intervenir des intermédiaires pour régler pacifiquement les dissensions. J’ai déjà lu des « bagarres » qui finissent la plupart du temps positivement grâce aux contrats d’arbitrage.

Cette manière de faire est-elle un héritage des complications du siècle précédent ? Il semblerait que les héritages étaient beaucoup plus compliqués au XVIe siècle, selon les bribes et morceaux que nous avons déjà découvert. Une chose est sûr, ce qui reste équivalent, c’est le degré d’injustice des partages dans une fratrie, les filles étant le plus souvent désavantagées par rapport aux garçons.

Toujours est-il qu’il y a problèmes dans une question du partage dans la fratrie issue du couple Jean Broqueville et Marguerite Dulaur (1). Il aurait pu y avoir du rififi si Marie de Broqueville n’avait pas appelé diverses personnes pour que le partage s’effectue avec équité. Il y avait de quoi, avec une sœur face à deux frères gourmands.

Ainsi Vital est assisté par Sernin Carrette tandis que Germain l’est par Jean Broqueville et Marie, par Blaise Broqueville. Trois curateurs indépendants sont nommés pour estimer la totalité des biens meubles et immeubles. Ce sont les curateurs qui doivent se mettre d’accord sur le partage à part égale. La fratrie est d’accord d’agir de la sorte et marque son accord d’entrée de jeu pour sortir de l’impasse.

La première signature est celle de Vital Broqueville qui signe Broqueville d’Empiroy. La seconde est celle de Marie de Broqueville que nous découvrons pour la première fois. Celle-ci se mariera cette même année avec noble Guillaume du Bouzet de Bivès, à l’âge de 16 ans. La troisième signature est celle de Germain. La quatrième est celle de Blaise Broqueville assistant Marie comme curateur et la cinquième est celle de Sernin Carrette qui assiste Vital.

Le partage prend du temps

Dans le même registre du notaire Ponsin (2), on voit que le 20 août 1670, Vital, Germain et Guillaume du Bouzet de Bivès signent un bail à demi-fruit avec un habitant de Bivès à propos d’une métairie située au lieu-dit A Cabanac dans la juridiction de Saint-Léonard. Cette métairie est d’ailleurs décrite comme étant composée « d’un bâtiment, terre jardin pré bois vigne et autres terres dépendantes de la dite métairie« . Cette terre est donc encore en indivision. Cette métairie provient de la succession de leur mère, Marguerite Dulaur native de Saint-Léonard.

Si Guillaume du Bouzet intervient, c’est parce qu’il est déjà marié à ce moment-là. Comme on ne le voit pas apparaître ci-dessus alors que le pacte de mariage a été signé en mai 1670, c’est que le mariage a été solennisé après l’arbitrage. Ce qui permet d’avancer un peu plus dans la connaissance de ce couple qui donnera naissance à un seul enfant, Denis du Bouzet.

Ces deux textes permettent de mieux préciser la fratrie encore en vie. Il reste donc Vital, Germain et Marie. Or, je donne deux enfants supplémentaires à Jean Broqueville et Marguerite Dulaur. Je pense que je dois retirer Thérèse et Bernard de cette fratrie. Thérèse est très probablement la même que Marie-Thérèse fille de Germain et de Marie de Limoges-Lartigue. D’ailleurs elle s’est mariée sans le consentement de son père. Cela correspond au fait qu’elle a eu une fille prénommée Jane dont le père est inconnu dans le registre des naissances de Monfort. Je fusionne donc les deux personnages, jusqu’à preuve du contraire.

Il me reste un fils, Bernard. Je pense m’être trompé de génération. Il devrait en réalité être le frère du père de la fratrie Vital-Germain-Marie. Bernard serait alors le fils de Pierre Broqueville et de Marie Busquet. Je le change donc de génération et le laissant dans la branche des Empiroy puisqu’il en est un.

Géry de Broqueville

(1) Notaire Ponsin coté 3E8980 aux AD32 (23912-23914)

(2) Notaire Ponsin coté 3E8980 aux AD32 (23919-23921)