Ce chêne a été planté dans les environs de 1600. Les habitants d’alors le côtoyaient, l’ont vu pousser, grandir, grossir, forcir… et puis il a commencé à traverser le chemin avec ses rameaux, au moins un siècle plus tard…
Comme un baobab, s’il pouvait parler, il aurait plein de choses à nous raconter… Les amours vécus par les uns et les autres, les interrogations, les doutes, les rixes peut-être sur ce chemin menant de Monfort à Bigourdas, en passant par Mayzoumbat.
Lisait-il le bréviaire, Dominique Broqueville d’Endardé (1663-1738), sieur de Bigourdas, mais aussi curé de Brugnens et de Cadeilhan, lorsqu’il rentrait dans sa demeure ? Blaise Broqueville sieur de Maussombat (vers 1600-1682) marié avec Catherine de Manas (+1675) devait simplement se dire que c’était un chêne comme un autre ne se doutant pas que 400 ans plus tard, j’allais penser à lui en passant à mon tour sous des branches aussi vénérables…
Maysoumbat ! Je me demande d’ailleurs comment se fait-il que ce toponyme, qui pendant des siècles était Mausombat, s’est transformé à ce point ! C’est comme le nom d’En Peyrot actuel sur la route de sainte-Gemme s’écrivait Empiroy auparavant. Est-ce l’accent local, l’usage ? Pourtant des toponymes comme Bigourdas, Las Laques, En Gauthé, La Queyrouse n’ont jamais évolué. Ces noms se retrouvent dans le terriers de Monfort depuis au moins le milieu du XVIe siècle.
Toujours est-il qu’il est toujours là ce chêne, robuste continuant à ombrager cette magnifique petite route. Et s’il venait à disparaître, ce sera 400 ans de CO2 qui serait libéré d’un coup ! Alors pourvu qu’il tienne encore longtemps, juste pour le plaisir des yeux !
Géry de Broqueville
Photos prises le 20 novembre 2013.