Après toutes les enquêtes menées à propos du feu château d’Esparbès à Monfort détruit probablement juste avant la seconde guerre mondiale, j’ai trouvé un nouveau document qui, une fois de plus ne décrit pas le château, mais donne une date précise concernant son existence.
J’ai trouvé un document que j’avais évité depuis au moins deux ans parce qu’il possédait en certaines parties des éléments manquant irrémédiablement perdus puisque rongés par le temps et les souris. De plus, ce document aurait du avoir plusieurs pages alors qu’ici il n’y en a qu’une seule. Je l’ai quand même déchiffré.
Ce texte daté du 1er octobre 1666 concerne demoiselle de Rey (1) dont les consuls de Monfort (2) déterminent les parts du territoire d’Esparbès comme bien noble ou pas. Visiblement les 3/4 le sont mais un litige existe pour un quart. Ce qui est intéressant aussi c’est que la cour fait référence à un document de 1436 qui stipule une donation du comte Jean d’Armagnac (3) du château d’Esparbès et ses dépendances à Raymond d’Astange (4) Il est dit dans le texte que ce Raymond et ses descendants ont joui des trois-quart du territoire d’Esparbès comme terre noble.
Les consuls demandent à la Damoiselle de Rey de fournir dans les trois mois un document daté du 14 février 1576 qui contient l’information ci-dessus. Il semblerait que ce document est l’aval du Parlement de Toulouse concernant la transmission à la famille de Rey du château d’Esparbès. Ce document ne dit pas si cette transmission est un achat ou une succession.
La fin de la première page indique que le territoire d’Esparbès a été borné mais malheureusement nous n’avons pas d’informations supplémentaires. En tout cas, ce texte est intéressant puisque l’on découvre qu’en 1436 le château était déjà construit et qu’il appartenait aux comtes d’Armagnac.
Géry de Broqueville
(1) On ne sait pas quand la famille de Rey apparaît à Monfort mais elle serait originaire de Lot et Garonne. En 1648, un échange de terre existe entre Jean Broqueville sieur d’Empiroy et Arnaud de Rey, marchand de biens à Saint-Léonard (ref : 8568-8571). Cette même année, Germain de Saluste, sieur de Canet et Combirac évoque son lien de parentés avec Marie de Saluste fille de Guillaume et de Bertrande Broqueville, épouse de Estienne de Rey. Ce dernier a un frère avec qui il partage des terres à Monfort (ref : 8593-8597). Le 22 février 1669, Anne de Rey devient la marraine de Guillaume de Vigier baptisé au château d’Esparbès. C’est par les Vigier que la terre d’Esparbès arrive chez les Gimat d’Esparbès (voir article précédent). Françoise de Rey est épouse de Bernard de Bélin. Ce dernier transmet la pleine propriété des biens de sa veuve Françoise de Rey le 16 juillet 1673, à son fils Géraud de Bélin (ref : 9473). Bernarde de Rey, veuve de Louis Montaille, a été inhumée dans le cimetière paroissiale, le 30 décembre 1686 (ref : 4204)
(2) Nous ne connaissons pas encore les noms des consuls de cette année-là, c’est pour cette raison qu’il ne se trouve pas dans la liste intitulée « La gestion de la cité« .
(3) Jean d’Armagnac. Il s’agit de Jean IV d’Armagnac qui règne sur son territoire de 1396 à 1450. Fils de Bernard VII d’Armagnac et de Bonne de Berry. Plus de détails sur lui sur Wikipédia.
(4) Le nom n’est peut-être pas exact car difficile à déchiffrer. Son nom apparaît quelques lignes plus loin sous la forme de « d’Astugire ». Je me suis dit que c’est peut-être aussi Astarac qui est une branche cadette des Armagnac. A l’époque il y a bien un Jean-Raymond d’Astarac qui décède avant 1648.
Voici le texte traduit vaille que vaille du pdf que vous pouvez trouver en cliquant ici :
« Nous ?? disons le (manque) contenu sujet avoir été ?? demander vérifier (manque) la quatrième ?? du territoire d’Esparbès ?? manque jusque à 65 sols nortair directe du feu autres droits agréer autre de ?? château de ?? ?? en bien noble et dépendance en faisant maintenir la demoiselle de Rey Dame d’Esparbès en la possession de la quatrième partie du territoire d’Esparbès ?? ?? sur ?? conformément à l’acte de donation fait par Jean Comte d’Armagnac à Raymond d’Astange en l’an 1436 pour exploit à la deuxième cours elle est son exécuteur de son bien et devant Louis (?) par le passé, ordonnons néanmoins qu’il soit loisible aux consuls de la ville de Monfort dans le taillable laquelle le dit terroir ?? est situé de fait vérifié si la contenance du bien noble dénombré pour ladite demoiselle connu des dépendances du château d’Esparbès et est plus grande que celle donnée à Raymond d’Astugire et ses successeurs ont joui en conséquence de la dite donation et ce devant la cour subobligé pour la réception de la reconnaissance en la vicomté de Fezensaguet pour être dans ladite contenance et jouir en y a été retranché dudit dénombrement et avoir dit que la vérification dudit dénombrement pour le bon quart restant du terroir Esparbès direct et a droit et dépendance,
ordonnons que dans trois mois la dite demoiselle remette à la procédure un acte sur laquelle l’aval du parlement de Toulouse du 14 février 1576 par elle produit est rendu et cependant par Monsieur Deprouijos déclarons n’entendre empêcher qu’elle ne jouisse des dits trois quart du droit de direct ?? ci-dessus comme en la quatrième partie en laquelle nous l’avons maintenue définitivement conformément aux ?? ?? ?? ancien et modernes et que nous consuls reconnaissons dudit terroir d’Esparbès seront reçut pour la dite communauté suboblige savoir pour ?? au nom de la demoiselle définitivement et pour les trois quart restant aussi en ?? ?? procusionnellement pour éviter la confusion des droits du roy et le dit dénombrement dans ledit territoire et elle ne rendait pas le dit acte en procédure dans la ?? ?? ?? ?? moins lesquelles reconnaissances au ?? ?? ?? dans le livre que les autres de la ville de Monfort et fera ledit (manque) Esparbès borné et limité si ?? ?? manque droits à ladite juridiction de Monfort appartenant à la (manque) + trois dernière ligne difficilement lisible car manque au milieu du texte. »