Déjà que nos ancêtres se sont « comtifiés » sans grandes preuves à la fin du XVIIIe siècle, il va de soi que lorsque vous trouvez une marquise de Broqueville, cela vous laisse quand même rêveur, sinon perplexe. Cette information, je l’ai cueillie dans un livre scanné, par extrait, chez Google, malheureusement non sauvé sur mon disque dur, en faisant un simple print-screen.
Quelques temps plus tard, j’ai essayé le patronyme « Brocqueville » et je suis retombé sur cette information. Il s’agissait d’une marquise de Brocqueville. Ainsi, dans les « Correspondances littéraires, critiques et philosophiques » de Grimm et Diderot (tome 15) j’ai retrouvé trace de cette marquise, citée une seule fois comme femme de lettre.
Plus tard je suis tombés aussi sur la marquise de Brocqueville dans un autre livre publié en 1932 (Revue d’économie sociale et rurale, volume 52 page 130) qui fait référence à cette marquise qui est fille du maréchal napoléonien Davout.
Ce n’est que ce matin, en rangeant encore quelques archives que je découvre non pas une marquise de Brocqueville mais bien la marquise de Blocqueville qui n’est en fait rien d’autre que Adélaïde-Louise d’Eckmühl de Blocqueville (1815-1892) qui est effectivement une femme de lettres française où l’on peut lire sa biographie sur wikipedia.
Ainsi donc, nous n’avons pas de marquise dans la famille. Et ce titre nous poursuit un peu. En effet, je découvre avec étonnement un marquis de Broqueville ayant vécu comme durant la première guerre mondiale et ayant côtoyé notamment Clémenceau et Foch ! Je ne pouvais penser qu’à mon arrière-grand-père. J’ai trouvé cela dans un livre de Jean-Claude Allain sur Joseph Caillaux, publié par l’imprimerie nationale, à Paris, en 1978. Comme quoi, des erreurs de frappe chez Diderot ou simplement des erreurs de titres peuvent nous mener loin dans nos phantasmes d’ancêtres glorieux.
Géry de Broqueville