Il n’y a pas à dire mais le texte que j’ai abordé ce jour est très complexe à comprendre tant il y a un imbroglio financier. Il s’agit d’un pacte de mariage entre Jean Casenove, procureur du sénéchal de l’Isle-Jourdain et Angélique Sabathier. (1) Si j’ai photographié ce texte, c’est parce que j’ai vu qu’un Broqueville assistait la famille Sabathier dans l’élaboration de ce pacte de mariage.
En ce qui concerne les Sabathier, il s’agit d’Angélique fille de Izac Sabathier (jeune). Je connaissais déjà ce personnage marié à une inconnue. Grâce à ce texte je peux dire que l’épouse d’Izac est décédée au moment de ce pacte et s’appelait Jeanne Cauget, fille de Pierre et de Françoise Debarbe. Le pacte de mariage entre Izac et Jeanne Cauget remonte au 20 février 1645 et reçu par maître Délibes, notaire de Montaut. C’est dire que ce pacte de mariage qui a 6 pages fourmillent d’informations nouvelles.
Pourquoi s’attarder à cette famille Sabathier ? Tout simplement parce que Izac Sabathier, père d’Angélique, est fils de Izac (+1678) et de Guillemette Broqueville d’Endardé (+1686). Donc, Jean Broqueville d’Endardé qui assiste le jeune Izac Sabathier est Jean II Broqueville (1630-1705) marié à Brigitte de Cotignon (1627-1697). Il est l’oncle de Izac jeune.
Faut-il dépatouiller cette histoire de gros sous ?
La dot de Angélique Sabathier est de 1.500 livres dont 600 livres provient de la dot de feue Jeanne Cauget, femme de Izac Sabathier jeune et ce dernier constitue une dot de 900 livres. Rien de difficile là-dedans.
Mais en réalité, Izac « jeune » (Notaire royal de Monfort) signale que Jean Bayle, son gendre (mari de Françoise Sabathier) devra payer la totalité de la somme de 1.500 livres, ce qui était inscrit dans son pacte de mariage rédigé par le notaire Ponsin en 1670. Mais comme cette somme est considérable, il propose que ledit Casenove ponctionne 800 livres dès que le mariage se solennisera devant l’église.
Si Jean Bayle ne tient pas sa promesse, Jean Casenove aura le droit de réclamer chez le frère de Jeanne Cauget, Dominique, les sommes manquantes. Visiblement la constitution dotale de Jeanne Cauget n’a probablement jamais été réglée par cette famille. C’est pour cela que Izac Sabathier pousse le procureur de l’Isle-Jourdain à clairement signalé qu’il peut ponctionner (c’est le mot utilisé) chez le frère de feue Jeanne Cauget.
Alors que ce texte est écrit de manière circonstanciée avec une rare calligraphie, il n’empêche que la compréhension de l’affaire est, on ne peut plus difficile. Il est probable que le statut de procureur de Jean Casenove va lui permettre de récupérer des sommes d’argent que Izac s’est délesté notamment pour son gendre en 1670.
Outre cet imbroglio qui somme toute n’intéresse pas ma famille, le plus important est d’avoir découvert une fratrie nouvelle composée de Izac l’aîné, Françoise et Angélique Sabathier, tous descendants des Broqueville d’Endardé par leur grand-mère Guillemette.
Géry de Broqueville
(1) Notaire Ponsin, côte 3E8982 aux AD32 (24069-24074)