Le mouvement Guide est né en avril 1915 sous la houlette du R.P. Melchior Verpoorten, capucin, qui était frappé par la misère des jeunes filles orphelines vivant dans le quartier pauvre des Marolles en plein centre de Bruxelles.
Berthe d’Huart, épouse de Charles de Broqueville, était restée en Belgique avec sa fille Myriam au moment de la déclaration de guerre en août 1914. Son fils aîné, Jean se trouve lui aussi à Bruxelles avec son épouse et ses jeunes enfants. Jean s’évadera de la Belgique en novembre 1915 pour rejoindre le front ensuite. Berthe s’était engagé très tôt dans de multiples associations venant en aide à la population bruxelloise pauvres. Elle était notamment présidente d’une association caritative dans le quartier des Marolles et y est active. Le P. Melchior a proposé à Berthe de créer un mouvement scout pour les filles, en Belgique, à l’instar de Lady Baden-Powell qui a fondé le mouvement scout féminin en 1910, en Angleterre. C’est en 1915 que le gouvernement anglais reconnaît le mouvement. Le Père Melchior a créé le premier groupe en avril 1915 sous le nom de « Baden-Powell Belgian Girls Guide »
La seule lettre existante montrant cette création est celle que Berthe de Broqueville a envoyée au Père Melchior, non datée mais que l’on sait être un mardi d’avril 1915.
Très rapidement, le mouvement guide va faire tache d’huile. Du premier groupe, il y en aura d’autres qui vont se répartir à Bruxelles et ailleurs dans le pays. Le mouvement guide répondait clairement à un besoin d’activités de la part des jeunes filles désœuvrées.
Quand on connaît, l’engagement futur de Myriam dans la cause guide, l’on peut se demander quand elle a rejoint le mouvement.
Dire qu’elle était déjà engagée dès le début, nous ne le pensons pas, car elle terminait sa scolarité à Sainte-Marie-sur-Semois, dans la province du Luxembourg chez sa tante Marie de Liedekerke, épouse de Fernand d’Huart, frère de Berthe. Ce dernier était au front avec ses deux fils. Berthe a suivi de près l’évolution du mouvement. Il est donc très probable que Myriam ait baigné dans l’ambiance «Girls Guide» des débuts.
L’engagement de Myriam de Broqueville
On sait que Myriam et sa mère ont rejoint Sainte-Adresse, servant de prétexte, dans le cadre des pourparlers von der Lancken, qui n’ont jamais abouti, fin juin 1917. Les deux femmes ont suivi Charles de Broqueville en exil, après la disgrâce de ce dernier auprès du roi, en mai 1918 et ne sont revenues à Bruxelles que fin de l’année.
La première photo de Myriam en tenue de Guide date de 1919. Et il semble qu’elle occupe déjà un poste important dans le mouvement Guide en comparant l’uniforme de Myriam (ci-contre) et celui des «animées» (ci-dessous).
Dès la fin de la guerre, le mouvement a été reconnu par le gouvernement et par la Reine Elisabeth. Celle-ci s’est rendue au siège de la jeune association, rue de l’économie, en janvier 1920. On la voit au centre avec à sa gauche le Père Melchior et un peu derrière elle, sur la droite, Berthe d’Huart. Myriam se trouve parmi les guides. (Le Patriote illustré – 20/01/1920)
On verra Myriam dans les années suivantes partir aux U.S.A. pour rencontrer Lord et Lady Baden-Powell dans le cadre de grands congrès internationaux. A travers sa correspondance avec sa mère on voit combien Myriam est préoccupée par le développement du mouvement tant en Belgique qu’ailleurs. Elle ira aussi dans des rencontres à Budapest, en Hongrie, où elle rencontrera à nouveau Lord et Lady Banden-Powell.
Après cet engagement, Tant Myriam que Berthe ont gardé des liens étroits avec le guidisme. Le château de Postel a vu le déroulement de plusieurs camps guide. En août 1934, Berthe accueille au château de Postel « un camp de l’Elan » qui est un camp de formation pour les cheftaines.
Une plaque commémorative sera posée le 9 mai 2015 dans l’église Notre-Dame Immaculée, place du Jeu de Balle à Bruxelles qui marquera ainsi le lieu de la création de ce mouvement scout.
Géry de Broqueville