Féru de généalogie, l’étude de ma famille dépasse largement le cadre de cette science puisque je me balade dans de nombreuses archives et donc que je trouve des faits historiques faisant partie de la petite histoire du quotidien de nos ancêtres. Je ne sais toujours pas si les miens était vignerons mais je sais qu’il possédait des terres porteuses de vignes dès la fin du XVIe siècle jusqu’au XIXe siècle.
Ainsi dans un registre de délibération de la bastide de Monfort dans le Gers, j’ai trouvé le texte ci-dessous qui donne une idée de la manière de déterminer la vendange. C’était donc deux personnes (anciens jurats) qui se promenaient dans le vignoble monfortois et qui déterminait la date de vendange. On constate qu’en 1732, elle a été fixée au 30 septembre pour la majorité des terres et de quelques jours plus tard pour les terres qui sont probablement moins bien exposée et qui ne dépendent pas de métairies. A remarquer cette distinction entre ce type de vigne et les vignes champêtres (1).
« L’an 1732 et le 28e jour du mois de (septembre) dans l’hôtel de ville de Monfort étant assemblé en corps de jurade Messieurs Marqué, Deluc, Breton et silhères consuls assistés de messieurs Solirène procureur du Roy, d’Antraigues, Lauzéro, Goulard Martel, Mongé, ??, Caubec, Abadie, jacques Claverie, Jean Silhère, Jean-François Fourcade et Blaise Saint-Martin.
Par le sieur Marqué premier consul a été proposé que Jean-François Fourcade et Jean Silhères anciens jurats ont été nommé prud’hommes par la délibération de la communauté a ces fins le 24e de ce mois pour en ladite qualité visiter les vignes de la présente juridiction et de consulter et vérifier les vendanges pour faire leur rapports réglé les jours qu’il conviendra en faire la cueillette tant pour les vignes champêtres que vignobles dépendant du consulat. En attendant que les sieurs Fourcade et Silhères ont fait ladite vérification et ont (?) le rapportant à l’assemblée qu’ils estiment que la vendange est dans sa parfaite maturité duquoy requiert la nécessité de délibérer.
Mr Solirène procureur du roy suit le rapport des prud’homme nommé par la communauté empêche qu’il fait délibérer par la présente proposition pour préserver le bon ordre requiert que le jour où l’on devra vendanger certains ?? seront Fixés. (Signé Solirène, procureur du Roy)
Surqoy a été délibéré de commune voix que mardy prochain 30e du courant l’on vendange les vignes des mettairies et les vignes champêtres qui se trouveront seules le mercredi premier octobre les parcelles d’Engrahave, Cardenpuy, en Peivoladen, ??, Lascaillaouses, Les aoueilles, Salivan et les castevas, vendredi suivante a le reste. signé : Marqué, Goulard, Caubert, Deluc, Dantraigues Langeres, Sabathier, Mangé, Isambart ». (3)
Certains lieux-dits possédaient plus qu’ailleurs des vignes. Un vignoble était planté à Esparbès. Il y avait aussi des parcelles du coté d’En Dardé, au Cappoudat, à En Gaulthé. Actuellement, on peut voir par-ci, par-là quelques pieds de vigne dans les environs immédiats de la bastide.
Géry de Broqueville
(1) Article paru le 16 octobre 2009 sur le blog du site du vignoble de La Mazelle http://www.lamazelle.be/blog
(2) Dans le registre de 1733, la date est fixée le lundi 28 septembre. Cela donne au moins une indication comme quoi, le climat devait être légèrement plus ensoleillé que l’année d’avant. En 1734, ce sera le mardi 26 septembre que démarre les vendanges. Par contre en 1735, les consuls décident, le mercredi 5 octobre de vendanger à partir du mardi suivant, c’est-à-dire le 11 octobre. Grâce à cette indication l’on sait que l’année 1735 n’a vraiment pas été bonne et ensoleillée. En 1736, les vendanges commenceront le mardi 24 septembre.
(3) Extrait du Registre des délibérations de la ville de Monfort de 1731 à 1740.
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Quelques photos sur les vignes de monfort