Voici un bel exemple de mimétisme dans les signatures entre deux personnages portant le même prénom. Pendant plusieurs années, j’ai attribué les deux signatures au même personnage. Et là, pour la première fois les deux Joseph Broqueville signent côte-à-côte.
A force de voir les signatures, je n’avais pas vu ce qui les différencie : juste la fin de la signature. L’un part très à gauche, l’autre descend de manière abrupte.Pour ce qui est de la signature de gauche, il s’agit de celle de Joseph Broqueville de la branche bourgeoise (+ vers 1650), marié avec Seguine Lauzéro (1). La signature de droite est celle de Joseph marié à Judith Saint-Martin qui décède le 22 juin 1630 (2). Je n’ai jamais réussi à rattaché ce couple à un rameau vu que je l’identifiais à un autre Joseph.
En analysant bien les moments où Joseph et Judith Saint-Martin sont témoins de baptême, on découvre qu’il le sont de Joseph Ladevèze fils de Pierre et de Françoise Broqueville, le 23 février 1627 d’une part et de Joseph fils de Andrieu Broqueville et de Jeanne Lacourt le 16 décembre 1626. Si je rattache ce Joseph comme fils de Janotet marié à Monique Sentis, il devient frère d’Andrieu et de Françoise, ce qui les donne logiquement témoins de baptême de leurs neveux.
Cela suppose que Joseph a eu au moins trois épouses selon les informations en notre possession. Il est probable que Judith Saint-Martin soit la première car décédée en 1630 dont ils n’ont pas eu d’enfants, la seconde devait être Charlotte de Lavedan (3) qui lui a donné une postérité entre 1631 et 1638 (4), année de son décès. Joseph se remarie ensuite avec Judy de Boiber sœur de David, dont le contrat de mariage date du 20 février 1638 rédigé à Puycasquier. De ce couple, je ne peux dire s’il y a eu des enfants.
Dans un acte rédigé chez le notaire Labaule en 1639 (5), on voit apparaître la signature de Joseph, non plus en tant qu’époux de Judith Saint-Martin mais bien de Judy de Boiber. Dans la marge d’ailleurs pour une correction de l’acte le 21 février 1642, cette dernière accepte de payer un reliquat de 6 livres à Jean Vaudaler chirurgien de Monfort pour le contrat d’apprentissage de Barthélémy Broqueville fils de Joseph. Barthélémy est donc bien le fils de Joseph mais très probablement celui de Judith Saint-Martin. En effet, ici on a affaire à un contrat d’apprentissage de barbier et de chirurgien. Cela semble peu vraisemblable qu’à l’âge de 6-7 ans, il soit possible d’être apprenti. Donc, selon toute vraisemblance, Barthélémy est le fils de Judith Saint-Martin, mais nous ne connaissons pas sa date de naissance.
C’est aussi grâce à cet acte d’apprentissage que l’on apprend que Joseph est décédé avant le 21 février 1642, où il est dit que Judy de Boiber est veuve au moment de l’acte.
On sait que ce Joseph est fils de Janotet. Lequel, puisque l’on est toujours avec deux Janotet sur les bras dont l’un est Jehan dit Janotet, fils de Joseph, petit-fils de Jean et l’autre est Janotet, fils de Joseph, petit fils de Jean. Les deux Janotet ayant la même signature. Mais on avance avec parfois beaucoup d’inquiétude car ce qui semble assuré un jour est remis en doute quelques temps après. Dur, dur la généalogie !
Géry de Broqueville
(1) Jusqu’à ce jour, je n’ai jamais vu de trace de cette Seguine Lauzéro. Bien sûr la seule trace existante est la généalogie donnée par Ludovic Mazeret en 1915.
(2) Ce couple est bel et bien identifié avec la signature de Joseph dans le même registre paroissial de 1626 et 1627.
(3) Ce nom apparaît dans l’acte de baptême de leur fille Françoise dont est parrain Jean Broqueville d’Endardé fils de Antoine et Jacquette de Mallac et la marraine est son épouse, Françoise de Saint-Arroman.
(4) Il s’agit de François né en 1631, de Anne (1633-1655), de Françoise née en 1637, Barthélémy (+ après 1692), et une inconnue mariée à Antoine Pona. cette dernière se confond soit avec Françoise, soit avec Anne.
(5) Notaire Labaule coté aux ADG, 3E8832 (folio 266 vo) – ref personnelle (12819-12820)
Acte d’apprentissage de Barthélémy Broqueville.(12819-12820)