Il faut être attentif pour retenir l’invisible, la patronyme ayant disparu à tout jamais ! Entête du testament de Janotet.

Je le pensais quand j’ai visité de fond en comble les registres du notaire Mazars qui a parcouru presque tout le XVIIe siècle. C’est en quatre jours que j’ai lu une bonne part des pages écrites par ce notaire de sa fine écriture, une fois de plus difficile à lire.

Ce sont donc quelques milliers de pages lues en diagonale. Ce qui m’intéresse chez les notaires sont les testaments, les pactes de mariage, les donations, éventuellement les procurations et quelques autres actes qui pourraient donner des indications généalogiques voire tout simplement ce qu’est devenu, l’un ou l’autre rejeton Broqueville.

Ainsi, j’ai découvert qu’un des fils de Janotet Broqueville a très probablement fait souche à… Bordeaux. Dès lors, il y a un nouveau champ de recherche qui s’ouvre dans les archives de cette ville, ce qui permettrait peut-être de découvrir que les autres Broqueville vivant ailleurs en France sont issus de notre ascendance. Mais ceci, fera l’objet d’un autre article car cela concerne deux actes du notaires Mazars. Pour en revenir au thème de cet article, Janotet n’est pas à ranger parmi les pauvres, alors que grâce à son testament retrouvé chez ce même notaire, on peut voir combien on peut le considérer comme un gros propriétaire terrien.

Pourtant, Mazars écrit quasiment tous les testaments ou les pactes de mariage de tous les habitants qualifiés de laboureurs, de brassiers, de bordiers. On pourrait presque dire que Mazars rédige des actes pour les nobles par exception, pourtant on y retrouve énormément d’actes qui concernent noble Germain Saluste, seigneur de Canet et Combirac, mais aussi ceux qui concernent Marie Saluste du Bartas, fille du poète Guillaume, des seigneurs de Pouchentut, de Sainte-Claire, d’Esparbès, d’Homps…

Ce n’est donc probablement pas la question de la pauvreté qui est en jeu ici. Il s’agirait peut-être de la spécialité du notaire Mazars. Il rédige essentiellement des actes qui sont en rapport avec la gestion de la terre. La majorité des actes sont des achats et des gasailles. Par extension, Mazars rédige les testaments et les pactes de mariage de ceux qui travaillent la terre.

Par opposition, les notaires de la dynastie des Lauzéro, des Sabathier, des Marcassus ou des Ponsin, sont tous notaires ayant une charge notariale royale héréditaire, ce que Mazars n’a pas ! Pourtant, on devrait parler des « notaires Mazars » puisqu’ils officient au moins depuis 1588 jusqu’au début du XVIIIe siècle. Au vu du nombre d’actes réalisés par les Mazars, ils y avait de la assez de places pour les quelques trois voire quatre notaires officiant durant les mêmes périodes. Les Mazars étaient aussi les notaires des autres notaires. C’est ainsi que j’ai retrouvé le pacte de mariage du notaire Pierre Ponsin avec Mathieue Broqueville, fille de Janotet. Ce dernier voulant peut-être se démarquer de ses cousins, utilisait le notaire Mazars pour quelques actes importants comme le testament de sa femme, l’émancipation de son fils Sanson ou son propre testament, etc.

Les Broqueville restent témoins de beaucoup d’actes de gasailles, mais dès qu’ils ne sont que témoins ou présents, je ne les prends plus du tout en compte, j’aurais quelques milliers de documents en plus à photographier, ce qui ne feraient qu’embrouiller l’esprit, d’autant que cela n’apporterait rien à la recherche. Il en va de même lorsque Jean Broqueville intervient en tant que substitut du procureur du roi dans diverses affaires qui ne concernent pas la famille.

Géry de Broqueville