Nous ne sommes plus allés aux archives départementales du Gers situées à Auch, depuis au moins un an. J’y retourne bientôt. Donc je cherche des petites histoires à se mettre sous la dent. Ce n’est pas chose évidente d’autant que les Broqueville passent leur temps chez les notaires pour pas grand chose. Enfin, c’est une vue d’un esprit du XXIe siècle. Tout compte fait Saint-Léonard n’est pas un prétexte pour combler le vide !

Saint-Léonard

Si en 1793, il y avait 666 habitants, gageons qu’il y en avait plus dans les années 1630 comme à Monfort durant ces années du XVIIe siècle. Saint-Léonard est un village sans histoire dans le premier sens du terme. Wikipédia ne retient que ceci : « La famille de Sédillac ou de Sédilhac selon la graphie gasconne, possède la seigneurie depuis au moins le XIVe siècle. En 1764 Jean-Louis de Sedilhac est seigneur de St-Léonard, habitant Marciac. » A Saint-Léonard, il subsiste un château classé monument historique qui n’a jamais été habité par les Busquet ou les Broqueville.

Château de Saint-Léonard (photo tirée de Wikipedia)

Cette bourgade, voisine de Monfort, est distante de 12 km, pas plus. Pierre a vécu un temps indéterminé, dans la famille de sa femme, Marie Busquet. Nous ne connaissons rien de la famille Busquet si ce n’est que le père de Marie se prénomme Jean. Il semblerait que les Busquet sont d’importants propriétaires terriens. D »ailleurs dans un des actes du notaire Labaule (1), nous trouvons le nom de la métairie de Busquet, lieu-dit qui existe toujours à Saint-Léonard actuellement.

Je ne peux m’empêcher de mélanger mes deux passions : la généalogie et la défense de la nature. Quel désespoir que de voir ces champs non arborés. Et on s’étonne qu’il y ait un réchauffement climatique !

Habitant de Saint-Léonard et marchand de Monfort

Pierre Broqueville, l’auteur de la branche des Empiroy, avant de l’être a été durant plusieurs années un habitant de Saint-Léonard. Nous pouvons le lire dans un texte du notaire Lauzéro du 14 janvier 1615 : « (…) s’est constitué en personne Bertrand Gimat brassier de la juridiction dudit Monfort qui de son gré pure franche volonté tout dol et franchise cessant a vendu purement simplement et à perpétuité à Pierre Broqueville marchand dudit Monfort habitant de Saint-Léonard icelle présent et acceptant savoir est une pièce de terre labourable juridiction dudit Monfort appelle au camp du Bosq contenant 6 places environ (…). » (2)

Le 22 février 1617, Pierre donne une procuration (3) à Maître Raymond Lauzéro, procureur du Parlement de Toulouse, pour le remplacer dans une affaire qu’il a contre le notaire Dauné de Saint-Léonard. Il est cité comme marchand à Saint-Léonard. A la fin de quelques uns des actes, il est possible de voir la belle signature de Pierre.

Signature de Pierre au bas d’un acte dont l’intitulé est « Accord d’entre Pierre Broqueville marchand de saint-Léonard d’une part et Sabine Lapierre et Arnaud Dauné de la juridiction de Bives d’autre » (18161-18163)

Le 17 février 1618, Pierre est marchand de Monfort quand il donne en bail à demi-fruit la métairie de Pradasse de Laborage. (4) La même année, il met en gasaille trois bœufs dans la métairie de la Grillote du labourage qu’il possède. En 1622, Pierre met en bail la métairie de La Hilatte, toujours dans la même juridiction. Il est très probable que Pierre soit retourné à Monfort dès 1618. Depuis ce moment, il est toujours cité comme habitant de la bastide.

Le 30 avril 1622, dans un acte passé chez le notaire Lauzéro, nous avons découvert le prénom du père de Marie : Jean Busquet. (5) Le 2 octobre 1622, Pierre est marchand de Monfort. Il a passé un accord avec le syndic des habitants de Saint-Léonard pour terminer une affaire de chemin entre deux parcelles. Il semble que ce problème ait duré assez longtemps pour avoir empoisonné sa vie. (6)

Jean bourgeois de Saint-Léonard

Il est étonnant de retrouver des actes concernant les terres de Pierre, décédé le 2 janvier 1623, situées à Saint-Léonard, chez les notaires de Monfort. Son fils Jean (+1662) marié, en 1648, avec Marguerite Dulaur (+ ap. 1667) est cité dans les actes comme Bourgeois de Saint-Léonard. (7)

Dans un acte de la même année qui concerne une terre Broqueville à Monfort, il est clairement dit que Jean est un habitant de Saint-Léonard. Cela veut dire que sa mère, toujours en vie, habite le même lieu alors qu’on la voit souvent chez les notaires de la bastide monfortoise. (8) Et en même temps, toujours la même année, on voit qu’il est habitant de Monfort dans un autre acte.

Gestion des terres par les descendants

En 1664, Blasie Broqueville d’Empiroy, fille de Pierre et Marie Busquet. Elle gère les biens des enfants mineurs de son frère Jean décédé en 1662 et de Marguerite Dulaur décédée en 1667. Elle procède à un « échange entre demoiselle Blasio Broqueville et Bernard Vignaux de Saint-Léonard« . (9)

En 1670, on y voit Vital, Germain et Marie, enfants de feu Jean et Marguerite Dulaur, restent en indivision pour la métairie de A Cabanac de Saint-Léonard. Ce texte se situe après le mariage effectif de Marie de Broqueville avec Guillaume du Bouzet de Bivès. Celui-ci intervient en remplacement de sa femme qui perd de facto du pouvoir par son mariage. (10) La même année Vital et Germain revendent un lopin de vigne sis à Saint-Léonard. Dans ce document nous découvrons les signatures des deux frères.

En conclusion

Avec Jean-Vital et Germain la branche des Empiroy s’éteint doucement au XVIIIe siècle dans les Larroque. Nous n’avons pas encore trouvé de documents montrant ce que sont devenues les terres de Saint-Léonard. Ce n’est pas du côté des archives départementales que nous trouverons des solutions puisque les notaires de cette ville n’ont déposé que les années du XVIe et du tout début du XVIIe siècle dans les AD32. Ces terres sont peut-être arrivées chez les Endardé. A découvrir peut-être encore…

Géry de Broqueville

  1. Le 28 avril 1644 chez le Notaire Labaule côte 3E8834 (folio 256 vo), (12986)
  2. Notaire Lauzéro côte 3E8855 aux AD32 (14831).
  3. Notaire Lauzéro côte 3E8856 aux AD32 (18112-18113).
  4. On y voit la signature de Pierre ainsi que celle de Joseph Broqueville fils de Autre Jean. Pour dépatouiller les Jean, je recommande un article écrit il y a quelques années. Cet acte est enregistré chez le notaire Lauzéro côte 3E8857 aux AD32 (18290-18293).
  5. Notaire Lauzéro côte 3E8860 aux AD32 (18643)`
  6. Notaire Lauzéro côte 3E8860 aux AD32 (18733-18737)
  7. Cet acte est daté de 1641. chez le notaire Labaule côte 3E8834 aux AD32 (12892-12893).
  8. J’ai consacré un article à Marie Busquet, femme d’affaire. Pour ce qui est de l’acte chez le notaire Labaule côte 3E8834 aux AD32 (12902-12904).
  9. Notaire Ponsin côte 3E8977 aux AD32 (11972-11975) J’ai écrit aussi un article montrant que Blasie était bien la fille de sa mère sur le plan de la gestion des terres.
  10. Notaire Ponsin côte 3E8980 aux AD32 (23919-23921)