La lecture des registres des notaires du XVIe siècle se ressemble de plus en plus. Il y a un fait indéniable, j’ai vraiment du mal à lire les textes plus anciens. Mais qu’à cela ne tienne, je m’efforce de les lire et j’arrive à trouver des informations essentielles, avec beaucoup de patience. (1) Parfois, quand je suppute intuitivement que l’information est indispensable pour comprendre le sens du texte ou tout simplement déchiffrer correctement un nom… je ne me décourage pas !

C’est ce qui m’arrive avec un texte d’une page qui ne concerne pas ma famille étant un contrat de gasaille daté du 30 mai 1581 (2). Seul, un des témoins est intéressant. C’est un Broqueville dont je n’arrive pas à lire le prénom. C’est d’autant plus râlant que ce Broqueville est un des très rares de son époque qui est capable de signer. Il est donc lettré.

En lisant la signature, la première lettre ne peut-être qu’un A, mais quand on voit le prénom écrit par le notaire, on devine un L suivi d’un h. Dans le Tarragon 32), ce L peut être considéré comme un a minuscule suivi d’un r puis du reste du prénom, soit Arnaud !

Je me suis trompé

La soif de rattacher mon travail de généalogiste à la généalogie de Ludovic Mazeret m’a fait perdre un certains temps. Ce dernier a un peu trop vite affirmé l’existence de personnages avec des alliances mirifiques. Je suis retombé dans le panneaux et ne dois pas me fier à ce texte. Je ne dois pas oublier que Mazeret a écrit un « essais » sur la famille. Utile précaution dont j’aurais du me souvenir !

Arnaud fils de Jean Broqueville, marchand, le plus vieux, habitant de Monfort n’existe pas ! Arnaud s’appelle en réalité Antoine. C’est ce même Antoine que j’ai identifié depuis longtemps mais dont je n’imaginais pas qu’il puisse signer alors que ses frères sont illettrés.

La généalogie agnatique des Broqueville, en l’état de mes travaux, s’arrête avec Jean Broqueville le plus vieux, décédé entre 1590 et 1591. Cela ne veut pas dire que je ne pourrai pas remonter plus haut. Mais il me faut des preuves écrites. De ce Jean ne ne connais pas grand chose si ce n’est qu’il est assez fortuné que pour avoir une politique d’achat de terrains à Monfort. Il a trois fils qu’il a eu avec Marie Gariépuy : Joseph, Jean et Antoine.

Joseph est probablement l’aîné, il est le père de Jean dit Janotet et de Pierre. Ce dernier est l’auteur de la branche des Empiroy. Il est suivi par Jean dit « Vieux » qui est l’auteur de la branche bourgeoise, en tout cas distinguée par ce terme par Mazeret. Viens ensuite Antoine qui est l’auteur de la branche des Endardé dont tous les Broqueville descendent à l’heure actuelle. Antoine Broqueville est probablement le premier Broqueville a avoir eu la possibilité d’aller à l’école de Monfort.

Dans le registre du même notaire daté de 1582, un testament qui n’intéresse pas la famille, est signé par Antoine Broqueville comme témoin. Alors que l’on annonce aussi la présence signalée de Joseph qui lui ne signe pas parce qu’il est illettré. Ce qui ne trompe pas, c’est aussi le fait qu’il est souvent écrit le terme « frères » après l’énonciation du métier, qui est « marchand de Monfort ». (3)

Géry de Broqueville

(1) Il faut reconnaître que mon coach psychologique 😉 et ma plus fidèle lectrice, Simone Gallenne, m’a piqué au vif dans un de ses derniers mails en m’écrivant ceci : « Comme je l’imaginais, je vois que tu es toujours extrêmement occupé pour que tu envisages de faire lire tes textes par quelqu’un, je mesure là à quel point tu dois être débordé… Se passer du plaisir de la découverte par manque de temps ! Encore faut-il que tu trouves ce quelqu’un. « 

(2) Notaire Daguzan côte 3E8814 aux Archives départementale du Gers à Auch (AD32) – 25304.

(3) Notaire Daguzan côte 3E8815 aux AD32. (25320-25323).