L’arbitrage entre les deux branches aînées et la branche cadette Broqueville fige définitivement les trois grandes branches familiales. A la lecture de cet arbitrage, ma connaissance des trois branches, existantes dès le milieu du XVIe siècle, ne m’était pas aussi précise.

Les classements des milliers de pages photographiés dans les archives, les codes de couleur sont très simples. Les actes sont répertoriés dans un tableurs. La couleur rouge est un texte à lire encore. L’orange est en cours de lecture et le vert est un texte lu. Enfin, le bleu indique sa publication sur ce blog. Chaque acte est accompagné de sa côte déterminée par les archives. J’y inscrit l’intitulé de l’acte et une brève description avec les noms des personnes intervenantes.

A la fin du mois dernier, je me suis remis à lire les transcriptions des registres en rouge, orange et vert du notaire Lauzéro. Un des actes marqués en vert, portait dans sa description générale, un texte marqué au fer rouge gras, qui commençait ainsi : « Nœud d’un gros problème à résoudre plus tard« . Je dois dire que le résumé que j’ai fait de l’acte de ce registre est presque plus illisible que le texte lui-même.

Dépatouiller les générations

L’acte se déroule à Monfort le 6 avril 1608. (1) Le voici pour essayer de comprendre ce nœud supposé. Entre crochets, je donne des précisions concernant les personnes :

« Comme ainsi tout qui devant messieurs le sénéchal d’Armagnac ou son intendant au siège de Lectoure entre Jean Broqueville, [Jean Broqueville d’Endadé] (2) bourgeois de Monfort fils et héritier à feu Antoine supplie de maintenir en la troisième partie des biens de feu autre Jean Broqueville père dudit Antoine et duquel il était héritier avec Joseph et Jean Broqueville marchand dudit Monfort ses frères [frères d’Antoine] et de ceux qu’ils ont acquis jusqu’à leur Sassiétté (3) (?) et jusqu’au jour d’hui du dernier d’icelui Antoine : ensemble des biens et quantité à lui a donné par la demoiselle feue Catherine Fuilhade sa mère. [Mère de Jean Broqueville d’Endardé, épouse d’Antoine] Puis l’une charge et a discrétion et sans témoins en réédition de compte de son administration fait par ledit Jean Broqueville fils dudit feu Jean et audit Jean Broqueville fils dudit Joseph [le premier Jean est le frère d’Antoine, le second Jean est Janotet, fils de Joseph. Ce dernier est le frère d’Antoine. Janotet est donc cousin germain de Jean d’Endardé] aussi finir au terme de sa requête d’un pacte et ?? Joseph, Jean et autre Jean Broqueville différentes déclaration en laquelle instamment ils auraient justifié à finir à nos ?? ?? sous certaines divisions des dits biens et clôture des comptes qu’ils ont tenu avoir été fait en bonne et due forme et pour les biens de ladite feue Fuilhade et ne sont tenus au bonne reddition et compte pour ne les avoir à distinguer à ?? vise Barthélémy capitan lequel ?? ?? par la ?? ?? Fuilhade est chargée de qualité, il a fait ladite alimentation (?) et il fait ?? a été actionné ou ses droits en la ?? instamment présente réédition de compte. Surquoi avait été promis au dernier acte devant le sénéchal d’Armagnac les dites parties pour ?? entre eux grand faire ?? filiation de preuve ?? ?? pour obtenir à présent et avenir à savoir ?? ??…a remis et remettra les promis et différents à arbitrer pour les derniers et comparaison à ?? si qu’il ne reste et qu’il passe instamment Pour ce aujourd’hui 7 avril 1608 dans la ville de Monfort en Fezensaguet sénéchaussée d’Armagnac après midi régnant Henry par devant moi notaire royal et icelle soussigné avec moi dans ma boutique les sous nommés établi en personne les dits Joseph, Jean Broqueville frères et autre Jean Broqueville fils de Joseph et le dit Jean fils d’Antoine lesquels de leurs bon gré pure et franche volonté ont remis et remettent par les termes du présent instamment le jugement des comptes et différences au jugement de maître (espace vide pas de nom) docteur en droit de la ?? cour et parlement et qu’ils ont permis et qu’il y pour arbitrer; lequel arbitrage, ils sauront tenir d’une huitaine (…)« 

Bien que nous ne connaissons pas les dates exactes de naissance des trois frères, Joseph, Jean et Antoine, le décalage d’âge entre l’aîné de la famille qui est Janotet et Jean fils d’Antoine est flagrant. L’ordre d’inscription dans les actes des notaires a toute son importance. Les Broqueville belges sont donc issus de la branche cadette que sont les Broqueville d’Endardé. (4)

On voit que Janotet est aussi tuteur de son cousin germain, Jean fils de feu Antoine. Dans un acte de 1610, j’avais déjà conclu que Jean était né dans les environs immédiats de 1585 lorsqu’il a du faire preuve de sa majorité. Janotet est né dans les environs de 1558. Ce dernier peut donc sans contestation tenir le rôle de tuteur puisqu’il y a au moins 27 ans d’écart entre les deux cousins germains.

Au bas de l’acte, deux signatures apparaissent, celle de Jean fils de feu Antoine et l’autre de Jean dit Janotet fils de Joseph. Ce dernier, ainsi que son frère Jean ne signe pas « pour ne savoir ». Cet acte de 1608 semble mettre fin à un imbroglio judiciaire et familial sur l’héritage de Jean Broqueville d’Endardé.

Ce texte confirme, ce que j’avais déjà énoncé précédemment. Joseph, Jean et ensuite le cadet Antoine sont bien fils de Jean Vieux. Il a fallu quelques années de combats de la part de Jean fils de feu Antoine pour récupérer ses droits à l’héritage de son grand-père Jean vieux et de son propre père Antoine et de sa mère Catherine Fuilhade. Les cadets sont souvent déshérités. Jean fils de feu Antoine avait probablement assez de force de caractère pour ne pas se laisser faire face aux deux oncles et son cousin, Janotet.

Géry de Broqueville

(1) Notaire Lauzéro côte 3E8849 aux AD32 (14398-14401)

(2) Antoine, sans le savoir, est l’auteur de la branche des Endardé. Son fils Jean confirme cela par l’achat de terres dans les environs de la métairie d’Endardé.

(3) Le Terragon p.33 me donne ce mot là mais je ne le comprends pas.

(4) La branche d’Empiroy débute par un des fils de Joseph, Pierre, frère de Janotet.